samedi 27 février 2010

Ambiance sixties

Juste pour rester dans l'ambiance du film An education, quelques morceaux choisis du film.











Bonne écoute!

vendredi 26 février 2010

L'école de la vie

Je viens de passer une soirée formidable! Avec mon deuxième coup de coeur ciné de cette année 2010.



Synopsis: 1961, Angleterre. Jenny a seize ans. Élève brillante, elle se prépare à intégrer Oxford. Sa rencontre avec un homme deux fois plus âgé qu'elle va tout remettre en cause. Dans un monde qui se prépare à vivre la folie des années 60, dans un pays qui passe de Lady Chatterley aux Beatles, Jenny va découvrir la vie, l'amour, Paris, et devoir choisir son existence. (source: Allociné)

Ce film de Lone Scherfif, sur un scénario de Nick Hornby (auteur entre autre de High Fidelity et Pour un garçon) est superbe.


Tout dans ce film est bien. La période évoquée, les sixties est une de mes époques préférées. Tous les comédiens sont formidables. Mais quand même une mention spéciale à Carey Mulligan qui interprète une Jenny pleine de fraicheur et prêt à tout pour découvrir toutes les joies que peuvent procurer la vie. Et elle parle un français admirable avec un joli accent. (Petite précision, j'ai vu le film en VOST. Ce qui est bien mieux car, Jenny étudiant le français, parle dans la langue de Molière à certain moments dans le film. Ce qui ne donne pas le même effet si on voit le film en version française bien evidemment).
Peter Sasgaard, son partenaire dans le film, m'a ébloui par son charme et son aplomb à trouver une solution dans toutes les situations. Une belle découverte là encore.

On se laisse emporter par la musique de cette époque (la BO est magnifique avec, des chansons de Juliette Greco mais également "Smoke without Fire" de Duffy), la découverte de la vie par Jenny.
Certes, l'image qui nous ai donné de Paris est encore une fois très romantique mais on en a l'habitude.

Le film est drôle, touchant mais également très implacable quand Jenny fait une découverte sur son petit ami. J'ai eu de la peine pour elle. Et comme elle, je me suis senti mal.

Pour finir, c'est une belle découverte que je vous encourage à aller voir.
Et pour vous donner une idée et envie d'y courir, je vous mets la BA.

Le coeur à ses raisons...


Résumé: Raison et sentiments sont joués par deux soeurs, Elinor et Marianne Dashwood. Elinor représente la raison, Marianne le sentiment. La raison a raison de l'imprudence du sentiment, que la trahison du beau et lâche Willoughby, dernier séducteur du XVIIIè siècle, rendra raisonnable à la fin. Mais que Marianne est belle quand elle tombe dans les collines, un jour de pluie et de vent.

Mon avis: Après avoir perdu une journée de lecture à m'acharner sur le livre de Tucker Malarkey, dont je parle dans le billet précédent, j'avais besoin de retrouver un auteur avec qui je ne serai pas déçu. C'est pour ça que mon choix s'est porté sur Raison et sentiments. Et c'est un pur bonheur que de retrouver l'écriture toute en finesse de Jane Austen.
Mais tout d'abord, je dois dire que je n'ai pas été autant charmé que pour O&P. J'ai beaucoup aimé mais les soeurs Dashwood n'ont pas le même caractère qu'Elizabeth Bennet. C'est plus en retenue, plus calme.
Du côté des personnages, ma préférée des soeurs Dashwood a été Elinor, qui sait toujours raison garder, qui réfléchis avant de dire ou de faire quoi que ce soit. Elle fait passer le bonheur des autres avant le sien et cache ses sentiments pour ne pas peiner ceux qui l'entourent.
Tout le contraire de Marianne, survoltée, exaltée, n'ayant pas sa langue dans sa poche, disant tout haut ce qu'elle a à dire. Je dois le dire, quelquefois, j'ai trouvé Marianne insupportable. Elle ne réfléchit pas et se voit déjà marié avec Willoughby (tout comme sa mère et les autres),séducteur qui ne fera que jouer avec ses sentiments alors que le colonel Brandon, amoureux transi de Marianne,regarde cette nouvelle idylle en silence. Et seule Elinor se rendra compte des sentiments de ce colonel, âgé de 35 ans (donc trop "vieux" pour Marianne qui n'en a que dix sept).

Je dois dire que j'ai été surpris par ce choix de personnage, car Willouhgby, n'est pas Darcy (loin de là). J'ai préféré les personnages d'Edward Ferrars (tout au long de ma lecture, je n'ai pas cessé de penser au Edward de "Twillight", ce qui m'a horripilé et horrifié (Moi qui n'aime pas ce personnage que je trouve pâlot dans "Fascination" de Meyer. Mais fermons cette parenthèse)) et du colonel Brandon, de vrais gentlemen, posés, discrets, serviables. Et je comprend tout à fait qu'Elinor soit tombé sous le charme d'Edward.

Jane Austen dépeint les femmes parfois sous un mauvais jours, calculatrice, comme lucy, qui préfèrera la fortune à l'amour véritable en choisissant le fat Robert plutôt que le tendre et discret Edward; froide et sans coeur comme Mrs Dashwood, la femme de John, le demi frère d'Elinor et Marianne, qui manipule ce dernier pour faire ses quatre volontés, ou Mrs Ferrars, froide également et qui n'hésite pas à déshérité son fils parce qu'il ne lui obéit pas. (Comme on dit telle mère, telle fille).

Nous sommes parfois dans du vaudeville, avec tous ces quiproquos: ces gestes et paroles entendus et déformés qui font croire à des choses qui ne sont pas vrais, comme la conversation du colonel Brandon et Elinor que Mrs Jennings (l'un de mes personnages favoris également et que j'apprécie pour la joie et l'humour qu'elle dégage) surprend de loin, n'en entendant que des bribes et qui ne comprend pas l'attitude du colonel face à Elinor, croyant que ces deux là parlent d'engagement alors qu'ils parlent de tout autre chose. Cette scène est presque une scène de théatre car on la voit des deux points de vue. Celui de Mrs Jennings qui se méprend du caractère nouveau qu'elle voit chez son ami le colonel Brandon, puis de ce qui s'est réellement passé entre les deux jeunes gens. Ce qui rend la scène plus compréhensible. Le lecteur est mis dans la confidence et à toutes les cartes en main pour comprendre et analyser toute la situation. Cette scène m'a fait beaucoup sourire. Sacrée Mrs Jennings qui voulut à tout prix marier Elinor avec le colonel Brandon.

Jane Austen nous parle déjà de ces mariages arrangés, nous dépeint la société anglaise dans toute sa beauté mais également ses travers. Et le style d'Austen est très vivant, et pas pompeux pour deux sous. C'est toujours un réel plaisir de plonger dans un de ces romans. Alors certes ce livre ne m'a pas autant fait vibrer qu'O&P mais il se laisse découvrir.
Et j'ai hâte de voir l'adaptation de la BBC pour retrouver l'ambiance du livre.


Raison et sentiments - Bande annonce VO
envoyé par _Caprice_. - Court métrage, documentaire et bande annonce.

(Cette BA n'est pas celle de l'adaptation de la BBC dont je parle plus haut mais du film D'Ang Lee)

Jane Austen: Raison et sentiments (Sense & sensibility), 10/18, 383 pages (avec notes biographiques/Bibliographiques), 1979

dimanche 21 février 2010

Abandonné!!!


Résumé: La guerre vient de finir dans une Angleterre ravagée lorsque Gemma, infirmière, apprend la mort soudaine de son père, archéologue en Égypte. Elle part aussitôt, meurtrie mais aussi en quête d'horizons nouveaux. Au Caire, elle est accueillie par David Lazar, un collègue de son père, et ses deux fils : Michael, aviateur mutilé qui erre au bord de la folie, et Anthony, archéologue énigmatique qui disparaît pour le longues périodes dans le désert. Sans l'avoir cherché, Gemma se trouve obligée d'enquêter sur les circonstances de la mort de son père : quels étaient ces étranges manuscrits sur lesquels travaillaient l'archéologue ? Anthony le sait, mais semble désireux d'éloigner (ou de protéger) la jeune Anglaise. Tandis que Michael se prend pour elle d'une passion violente, voire inquiétante, Gemma plonge dans l histoire de cette famille brisée où les douleurs sont grandes, les rancoeurs vivaces mais l amour plus fort que tout... Lorsque Gemma aura enfin élucidé l'énigme, elle pourra renaître à la vie.

Mon non avis: Un petit billet, juste pour dire que je viens d'abandonner ce livre à la 190e page. Je n'ai pas pu aller au delà. Je n'ai pas trouvé l'histoire intéressante, l'héroïne non plus. J'ai trouvé le style pauvre (alors est ce dû à l'auteur ou au traducteur, ou tout simplement moi qui n'ai pas accroché? Je pencherai pour la 3e solution.)

C'est assez exceptionnel que j'abandonne un livre. Cela ne m'est arrivé que quatre fois dans ma jeune vie, en comptant celle ci. Et cela méritait bien un billet.

Tucker Malarkey: Le sacrifice des sables, (Resurrection), France Loisirs; 596 pages, 2007

Une vie (musicale) Alain Chamfort

Pour la sortie de son nouvel album : Une vie Saint Laurent

dont le premier extrait est A la droite de Dior (sublime et que j'adore)


Alain Chamfort "A la droite de Dior"
envoyé par Nouvelobs. - Futurs lauréats du Sundance.


J'ai eu envie de parler de la carrière d'Alain Chamfort en quelques clips.

L'un de ses premiers succès en 1975: Madonna, Madonna. Son producteur n'était autre que Claude François. Rien que ça.



1979. Manureva. L'une des première collaboration avec Serge Gainsbourg.



1979 Géant. (L'une de mes préférées)


Géant
envoyé par AlainChamfort. - Regardez d'autres vidéos de musique.

1981:Paradis.



1986. La fièvre dans le sang


La fièvre dans le sang
envoyé par AlainChamfort. - Regardez d'autres vidéos de musique.

1990: Souris puisque c'est grave.


Souris puisque c'est grave - Alain Chamfort (clip)
envoyé par AlainChamfort. - Regardez plus de clips, en HD !

1993 Clara veut la lune (Il manque le début du clip mais j'aime trop ce clip version karaoké!)



1998:Les majorettes (juste parce que j'adore le clip (irrévérencieux à souhait))


Les majorettes - Alain Chamfort (clip)
envoyé par AlainChamfort. - Clip, interview et concert.

2003: le grand retour (La transformation est surprenante)


ALAIN CHAMFORT - LE GRAND RETOUR
envoyé par music-videos. - Regardez plus de clips, en HD !

2003: Les beaux yeux de Laure (Victoire de la musique du meilleur clip (pompé sur un clip de Dylan!) : un beau pied de nez à sa maison de disque qui l'a viré).


ALAIN CHAMFORT - LES BEAUX YEUX DE LAURE
envoyé par music-videos. - Regardez plus de clips, en HD !

J'espère que ce voyage dans le temps (et la carrière d'Alain Chamfort) vous a plus.

vendredi 19 février 2010

Alter Ego


Résumé: Arielle Queen, une jeune orpheline, vit avec son oncle dans une petite ville en apparence paisible appelée Belle-de-Jour. La nuit, deux groupes de démons s’y affrontent: les elfes noirs, aussi désignés sous le nom de sylphors, et les alters nocta. Un de ces alters prend possession du corps d’Arielle, mais un médaillon spécial permet à la jeune fille de s’approprier l’apparence et les pouvoirs du démon qui vit en elle. Ce médaillon fait d’elle l’une des deux «élus» qui, selon une prophétie ancienne, vaincront un jour les elfes noirs et les alters, puis se rendront dans l’Helheim, la citadelle du royaume des morts, pour y affronter Loki et Hel, les dieux du Mal.

En plus d’affronter ses ennemis, elle devra retrouver le second élu: un jeune garçon qui, comme elle, descend d’une longue lignée de guerriers. Amour, combats, pièges, trahisons, voilà ce qui attend Arielle Queen qui, aidée de son fidèle animalter et de ses nouveaux alliés, combattra les forces du mal pour notre salut… à tous.


Mon avis: Cela faisait un petit moment que je voulais me remettre à lire des livres jeunesse. (Alors, certes, j'ai lu il n'y a pas si longtemps, Les quatre filles du Dr March de Louisa May Alcott, mais, c'est devenu un classique jeunesse). Là, je parle plutôt des nouveaux auteurs pour la jeunesse.
Il y a deux jours, j'ai fouiné dans le rayon jeunesse d'une grande surface, envahi par des livres sur les vampires, et que je fuis comme la peste. Je fuis les effets de mode.
C'est par hasard que je suis tombé sur le premier tome de cette série Arielle Queen de Michel J. Lévesque. J'ai lu la quatrième de couverture qui m'a beaucoup intéressé et c'est le prix qui m'a décidé à l'acheter (le prix figure sur la couverture du livre. Non, non vous ne rêver pas).
Et je l'ai commencé hier soir pour ne le lâcher qu'à la fin, aujourd'hui. Avec un style simple mais efficace, l'auteur nous conte l'histoire d'Arielle, cette petite boulotte rousse, qui ne se plait pas et qui découvre, lors de son 16e anniversaire, qu'elle est possédée par un Alter, son côté démoniaque qu'elle contrôle grâce à un médaillon qu'elle porte autour de son cou. Elle va entrer dans une guerre qu'elle ne soupçonnait pas et dont elle va être l'un des enjeux.
Ce roman, véritable page-turner est sans temps mort. Les évènements et révélations s'enchainent à chaque page. Plus on avance, plus on a envie d'en savoir plus. Et on est soufflé par tout ce qu'on découvre. J'avais souvent les yeux écarquillés, comme quand j'étais enfant.Les personnages sont bien dessinés (même s'ils restent encore pas mal de choses à découvrir, je pense), on apprend beaucoup de chose sur le passé de cette guerre entre elfes noirs et alters, ainsi que la prophétie. Mais j'ai eu l'impression, malgré un rythme rapide, où on ne s'ennuie pas une minute, que tout l'univers n'était qu'effleuré et qu'on était loin de la fin. Ce n'est qu'une première étape. Et la route est encore longue.

Oui, c'est bien l'histoire d'une lycéenne qui se découvre un destin, il y a bien un nouveau qui arrive au lycée par lequel elle se sent attiré; il y a la bonne copine, le beau joueur de hockey (ça se passe au Canada),garçon plus populaire du lycée, qui sort avec l'une des filles les plus populaires; Arielle a bien perdu ses parents et est élevé par son oncle. Donc, en fait tout ce qui fait le sel de tous les nouveaux romans jeunesse d'aujourd'hui. Mais l'auteur se sert de ça pour mieux le balayer par la suite au fil des pages. Ce qui fut une bonne surprise.
Mon personnage préféré à été Brutal, l'Animalter d'Arielle ou D'Elleira, son Alter (ego)(car oui, les alters ont des animaux de compagnie qui prennent forme humaine, la nuit tombée, pour servir leurs maîtres dans la bataille: Arielle à donc un chat qui se prénomme Brutal). J'ai adoré ses petites notes d'humour et sa petite gueguerre avec les deux Dobermans de Noah -Razan.

Je me suis reconnu dans Arielle, car j'étais comme elle à son âge: pas bien dans ma peau et j'aurai bien voulu en changer, comme elle dans le roman.
En se servant de Dr Jekill & Mr Hyde de Stevenson, l'auteur nous fait nous questionner sur la notion du bien et du mal qui est en chacun de nous. Nous avons tous en nous un alter ego, prêt à faire le mal, si on le laisse faire. Ce sont les choix que nous faisons qui dessinent celui ou celle que nous sommes. Mais je m'arrête là car je commence à devenir un peu trop philosophe. Mais cela démontre que ce livre m'a quand même fait réfléchir à tout ça.

J'ai beaucoup aimé ce roman que je vous conseille vivement. Et je pense que je lirai la suite de cette série qui en est à son 8e tome au Canada-et dont le 2e vient de sortir en France au mois de janvier 2010.

Michel J. Lévesque: Arielle Queen Tome 1: La société des Alters, Hugo & compagnie, 299 pages,2009

jeudi 18 février 2010

Pauvre Emma


Résumé: Emma, fille de paysan, épouse un officier de santé. Idéaliste et romanesque, elle perd rapidement ses illusions de bonheur face à la grossièreté des petits bourgeois normands. Elle devient la maîtresse d'un gentilhomme du voisinage qui l'abandonne, puis d'un clerc de notaire.

Mon avis: Je dois vous l'avouer, j'ai eu quelques appréhensions avant de lire ce livre. J'ai toujours eu du mal avec les classiques français (surtout Balzac) et leurs descriptions interminables. Pourtant, tout s'était bien passé avec Maupassant, mais c'était des nouvelles, donc, il ne s'attarde pas trop sur les descriptions.
Mais, j'ai pris le risque d'ouvrir Madame Bovary et j'en ressors surpris et réconforté. Les débuts furent un peu laborieux car peu passionnant (il faut dire que le personnage de Charles est peu passionnant) mais dès qu'arrive cette chère Emma, tout s'emballe et je n'ai pas pu lâcher le livre. J'ai voulu savoir ce qu'il allait arriver à cette femme immorale, il faut bien le dire. Mais tout n'est peut être pas de sa faute. A vouloir être aimé comme dans les romans, elle va se perdre en se compromettant et y laisser sa vie.

Le style de Flaubert est merveilleux car, malgré quelques descriptions, où mon esprit s'envolait ailleurs à leur lecture, j'ai été happé par cette histoire grâce au suspense qu'il a parsemé au fil des pages . Je me suis surpris à tourner les pages pour savoir ce qu'il allait arriver à son héroïne. Pourtant, Flaubert disait que c'était un "roman sur rien" et j'ai lu ça, avec frénésie, pour savoir comment Emma allait se sortir de ses déboires financiers.

Et pourtant, Emma est une femme que j'ai trouvé insupportable dans ses excès de romantisme comme dans les romans qu'elle lisait étant adolescente. Mais la vie, ce n'est pas comme dans les romans et elle en fait l'amère découverte en vivant une vie monotone auprès de son mari, Charles.
Pour sa gouverne, il faut dire que son mari Charles est un personnage pâle, transparent. Je l'ai trouvé idiot à croire que sa femme lui fut fidèle, même en découvrant la lettre de rupture de Rodolphe à Emma. Mais, au final, j'ai pensé qu'il s'était seulement résigné et qu'il ne voulait que le bonheur de sa femme. Il le dit lui même: c'est la faute à la fatalité.
La fin d'Emma est atroce et j'ai souffert en lisant son agonie. Comme si la souffrance était une punition divine pour ses péchés.

En revanche, je n'ai pas trop aimé la fin. Emma n'étant plus là, le roman perd de son intérêt,et j'ai lu la fin sans plaisir. Car, à part Emma, les autres personnages m'ont un peu laissé indifférent.
C'est une lecture que j'ai beaucoup apprécié et je pense que j'aurai moins peur en ouvrant un autre livre de Flaubert, la prochaine fois.

Gustave Flaubert: Madame Bovary, Pocket, 478 pages, 2006

lundi 15 février 2010

Bouleversant reader


Résumé: À quinze ans, Michaël fait par hasard la connaissance, en rentrant du lycée, d'une femme de trente-cinq ans dont il devient l'amant. Pendant six mois, il la rejoint chez elle tous les jours, et l'un de leurs rites consiste à ce qu'il lui fasse la lecture à haute voix. Cette Hanna reste mystérieuse et imprévisible, elle disparaît du jour au lendemain.


Mon avis: Je ne crois pas que je sortirais indemne de la lecture de ce livre. Il restera gravé en moi pour longtemps. Et je suis sorti de cette lecture bouleversé.
Le roman, partagé en trois parties distinctes, nous raconte trois visions différentes d'une même histoire. Au départ, la première partie nous entraine dans l'initiation d'un adolescent à l'amour charnelle avec une femme plus âgée, à qui il fait la lecture. Un rituel immuable, qui durera six mois.
Puis, la deuxième partie du livre change complètement la donne avec cette révélation: Hanna à participé à l'horreur des camps de concentration. Et on entre de plein fouet dans un passé allemand qu'on ne peut oublier, et que le jeune Michaël se prend de plein fouet. Cette partie là est très intéressante car elle nous fait nous poser beaucoup de questions, mais surtout, elle nous montre comment les allemands font face à leur passé. J'ai trouvé très intéressant les questionnements de Michaël sur la responsabilité des générations passées et l'image que l'on avait des camps de concentrations comme le dit si bien cet extrait.

"Quand je repense aujourd'hui à ces années là, je suis frappé du peu d'images concrètes que nous avions, du peu d'images représentant la vie et l'extermination dans les camps. Nous connaissions d'Auschwitz le portail avec son inscription, les lits de planches superposés, les amas de cheveux et de lunettes et de valises; de Birkenau, le bâtiment de l'entrée avec sa tour, ses ailes et la voix ferrée le traversant; et de Bergen-Belsen, les monceaux de cadavres que les alliés avaient trouvés à la libération et photographiés. Nous connaissions quelques récits de déportés, mais beaucoup de ces récits, parus peu après la guerre, n'ont pas été réédités avant les années quatre-vingts, et entre-temps avaient disparu des catalogues des éditeurs. Aujourd'hui, on dispose de tant de livres et de films que l'univers des camps est une partie de ce monde de représentations collectives qui complète le monde de la commune réalité. L'imagination est familière de cet univers et, depuis la série télévisée Holocauste et les films comme Le choix de Sophie et surtout La liste de Schindler, elle évolue en lui et non seulement le perçoit, mais le complète et brode sur lui. A l'époque, l'imagination bougeait à peine; elle estimait que le choc dû à l'univers des camps ne se prêtait pas au travail de l'imagination. Elle regardait perpétuellement les quelques images dues aux photographes alliés et aux récits des déportés, jusqu'à ce que ces images se figent et deviennent des clichés."

Cette deuxième partie m'a parfois mis mal à l'aise, surtout le passage où Michaël va visiter un camp pour essayer de comprendre. Et j'ai été soulagé quand j'ai eu fini les passages du procès. La tension commençait à retomber et la troisième partie arrivait.
Cette troisième partie faite d'échanges muets entre Michaël et Hanna. Ces petits colis, romans lus sur cassettes par Mikael pour Hanna, je les ai trouvé attendrissant. Puis la fin arrive, inéluctable, tragique et poétique à la fois.

Malgré les terribles révélations faites sur Hanna, je n'ai jamais pu la détester car je connaissais son secret. Je ne l'excuse pas mais je la comprend. Et je pense que comme Michaël, j'aurai pu être ce liseur, partageant pour un moment, des lectures magnifiques, qui nous font oublier pour un temps, les atrocités du passé.

Le liseur de Bernhard Schlink restera l'une des lectures les plus marquantes de cette année. Il laissera une marque dans mon coeur et j'aurai toujours une pensée émue pour ces deux amoureux de la lecture: Michaël et Hanna.

Bernhard Schlink: Le Liseur (Der Vorleser), Folio, 243 pages, 1996

dimanche 14 février 2010

I love you Ewan McGregor

Bon, je sais, c'est la Saint Valentin et mon titre peut ressembler à une déclaration d'amour. Mais vous n'y êtes pas du tout. Je vais juste vous parler du film que je viens d'aller voir.



Synopsis (allociné): L'histoire vraie d'un ex-flic, ex-mari, ex-arnaqueur aux assurances, ex-prisonnier modèle et éternel amant du codétenu Phillip Morris. Steven Russell est prêt à tout pour ne jamais être séparé de l'homme de sa vie. Ce qui implique notamment de ne pas moisir en prison. Jusqu'où peut-on aller par amour? Très loin si l'on en croit l'histoire incroyable de Steven Russell, un génie de l'évasion rattrapé par son romantisme.



Ce film de Glenn Ficarra et John Requa est un petit bijou. On passe 1h36 de pur bonheur. Le film est sans temps mort et on rit beaucoup. Jim Carrey est tel qu'on le connait: c'est à dire qu'il fait du Jim Carrey. Mais il sait être touchant dans la peau de cet homme qui fera tout par amour pour Phillip Morris. J'ai beaucoup rit mais j'ai aussi pleuré vers la fin du film. Et pleuré pour rien, en plus, ce qui m'a un peu vexé je dois dire. (Mais je ne vous dirai pas pourquoi, ce serait gâcher le film).

Mais la vraie révélation du film, c'est Ewan McGregor. Il arrive à se mettre dans la peau du timide et fragile Phillip Morris, qui tombe amoureux de Steven Russel. Il est touchant et son regard bleu triste et perdu m'a fait fondre, je dois bien le dire. Il est très crédible dans le rôle d'un homosexuel (tout comme Jim Carrey, d'ailleurs). On croit à leur couple.

Franchement, c'est mon premier coup de coeur de l'année et je vous le recommande. On ne voit pas le temps passer (j'ai même trouvé que le film était un peu court. Je me suis dit: déjà fini?). C'est drôle, émouvant et les acteurs sont bien choisi. Et je me répète peut être mais Ewan et Jim forment un très beau couple à l'écran.

Mais je dois quand même avouer que je suis tombé sous le charme de Ewan McGregor. Ce qui explique peut être le titre de mon billet.

samedi 13 février 2010

Pour l'amour d'une mère


Résumé:Je m'appelle Antonin Maillefer. Je suis né le dixième jour de janvier 1900 à la ferme de la Baraille, hameau de Cassagnettes, deux cent trois habitants, une école, deux Jésus et un bâtard : moi.

Né des amours imprudentes de sa mère, la belle Adélaïde, et d'un photographe ambulant, Antonin est élevé par sa grand-mère, la mémé Petite , une sacrée bonne femme, qui l'adore. De plus loin veillent sur lui madame Alice, l'institutrice, et le curé, qui ont reconnu en lui un garçon singulier. Malgré les brimades des gamins du village - Bâtard ! -, Antonin serait heureux si sa mère vivait avec lui, mais la légère et fantastique Adélaïde est partie pour la ville ; elle ne revient à la Baraille qu'une fois par mois. Et la vie d'Antonin est faite de l'attente de sa mère. Jusqu'au jour où...


Mon avis: Au début de ma lecture, je me suis demandé si j'allais continuer. J'avais un peu l'esprit ailleurs et cette histoire d'enfant abandonné sans père me laissait un peu indifférent. Puis, je ne sais pas ce qui s'est passé, je suis entré dans l'histoire et je me suis pris d'affection pour ce "bâtard" qui trouvera la force de se battre pour se faire une place dans ce petit village.
Dans les villages, les jolies filles mères font jaser et c'est toujours sur leur progéniture que cela retombe. La belle Adélaïde n'a jamais aimé la vie à la ferme et à toujours voulu partir à la ville. A l'aventure. C'est donc la grand-mère d'Antonin qui prendra soin de lui. Elle l'aimera avec rudesse, certes, mais avec un coeur gros comme ça. Et lui, Antonin, attendra les visites de sa mère avec impatience, faisant de ses dimanches, les plus belles journées de sa jeune vie. Puis, l'école arrivera, toujours avec ses envies et ses moqueries pour le garçon sans père. Il deviendra le souffre douleur, jusqu'à l'arrivée de Georges, le gitan roux. Ils deviendront les meilleurs amis du monde. Antonin aime George d'un amour incommensurable: il s'est trouvé un frère.
Puis Adélaïde revient, la "mémé Petite" meurt et va rejoindre son Mathurin au fond du jardin. Et pour Antonin, commence une nouvelle vie à La Bastide.

Le roman se compose de deux parties distinctes, en deux lieux différents: La Baraille, où Antonin vit ses premières années avec sa grand-mère. Puis à la Bastide avec sa mère. Et ces deux parties montrent deux mondes différents qu'Antonin traversera avec l'aide de son ami George et de son institutrice Madame Alice, qui sera comme une seconde grand-mère pour lui.

A la lecture de ce livre, le temps s'est arrêté, suspendu pour un instant. J'ai été touché par cette passion d'un fils pour sa mère. Antonin se battra toute sa vie pour être accepté par les autres. Mais également par sa mère. J'ai trouvé ça touchant, cet amour de ce fils pour la femme qui l'a abandonné. Et qui l'abandonnera encore.
Ce roman parle d'amour mais également d'absence. Absence de la mère et du père, inconnu pour Antonin(il saura juste qu'il est photographe ambulant). Mais il fera tout pour qu'elle soit fier de lui. Il ira jusqu'à accepter son énième départ, quitte à suspendre sa vie jusqu'à son retour.
J'ai aimé écouter la voix de ces personnages. Les dialogues retranscrivent très bien la musicalité de ce phrasé paysan que l'on entend encore parfois dans la bouche de nos aïeux et qui nous parle d'un temps que l'on ne connait pas. Celui du début du XXe siècle. Si proche et déjà loin de nous.

Avec tendresse, Jean Claude Libourel à su nous conter une histoire universelle: l'histoire d'amour d'un fils pour sa mère.

Jean-Claude Libourel: Antonin Maillefer, Le Livre de Poche, 284 pages, 1996

jeudi 11 février 2010

Une petite madeleine de Proust


Résumé: L'Amérique de la guerre de Sécession. Le docteur March rejoint l'armée nordiste, laissant seules sa femme et ses quatre filles, quatre sœurs aux tempéraments et aux passions opposés. Meg est sentimentale, Beth adore la musique, Jo est à la fois garçon manqué et romancière en herbe, quant à la blonde Amy, c'est une vraie coquette. Les querelles ne vont pas manquer.

Mon avis: Quel bonheur j'ai pris à ouvrir ce livre qui fait parti de mes lectures enfantines. J'ai lu et découvert les aventures des soeurs March à l'âge de 10 ans. Et j'avais été enthousiasmé par ces petites histoires. Je m'étais trouvé des points communs avec Jo. Comme elle, j'aimais la lecture qui me permettait de m'évader, j'adorais inventer des histoires et les mettre sur papier. Je trouvais Amy, un peu égoïste. J'aimais la douceur de Beth, toujours patiente et toujours présente pour les autres. Et je comprenais le rôle de Meg, étant moi même l'ainé de la famille. Et j'aurai bien aimé avoir un ami comme Laurie, le voisin des March.

Et c'est avec un réel bonheur que je me suis replongé dans leurs aventures. C'est comme si je retombais en enfance. Ce voyage dans le passé m'a rendu très heureux. Et j'ai passé des heures merveilleuses à me replonger dans ces intrigues. Et même si je connaissais déjà toute l'histoire, c'est avec bonheur que je l'ai retrouvée. La plume de Louisa May Alcott est merveilleuse. Elle donne tout son charme à cette histoire, devenu un classique de la littérature enfantine. Car, qui n'a jamais lu Les quatre filles du Dr March? (Pour ceux qui n'ont jamais lu ce livre, il n'est pas trop tard)
En refermant le livre, j'ai eu comme un goût d'inachevé. Car l'histoire ne se terminait pas comme dans mes souvenirs. Et c'est bien normal puisqu'il y a une suite à ces "petites femmes". Qu'il faudra que je m'empresse de trouver pour pouvoir continuer l'aventure.

La bande annonce du film avec Winona Ryder, Susan Sarandon et Christian Bale...que je vais m'empresser de revoir!



Et pour finir, le générique du dessin animé que j'adorais regarder.



Louisa May Alcott: Les quatre filles du Docteur March (Little women), Folio Junior, 375 pages, 1988

mardi 9 février 2010

Fils de pub



J'ai décidé de vous parler d'une série magnifique dont la saison 1 sort en DVD ces jours ci (aujourd'hui pour être précis).

D'abord, le pitch: Dans le New York du début des années 60, l'agence publicitaire Sterling Cooper est une enseigne qui monte. Don Draper est un des grands noms de la pub travaillant pour la boite, un homme au passé mystérieux et à l'instinct sûr qui séduit à la fois, les femmes qui l'entourent et les entreprises qu'il démarche. Maître manipulateur, il compte dans son entourage, des ennemis qui attendent sa chute.

Cette série est sans conteste l'une des séries les plus ambitieuses et les plus primées depuis son arrivée sur la chaîne AMC, il y a trois ans et demi. Succès critique, autant que public, elle dépeint la société du début des années 60, mettant l'accent sur l'usage de l'alcool et du tabac, le sexisme et les préjugés raciaux. D'ailleurs, le tabagisme, plus empreint de liberté que de nos jours, est très présent dans la série. Presque tous les personnages fument, et la présence de cigarettes, et des volutes de fumée sont dans beaucoup de plans de chaque épisode. Le tabac est même le sujet traité dans le 1er épisode: des représentants de Lucky Strike demandent à Sterling Cooper de concevoir une nouvelle campagne pour contrer un article paru dans le Reader Digest expliquant que le tabac serait nocif pour la santé et donnerait même le cancer. (Ce qui est vrai).

Les hommes sont montrés sous un jour pas très flatteur. Souvent imbu d'eux même, et se croyant les maitres du monde, les personnages masculins mariés ou fiancés entretiennent des relations extra conjugales sans aucune honte. Cela est même tout à fait normal (attention, ce n'est pas du tout mon point de vue). Même Peter Campbell va suivre ce chemin puisqu'il aura une aventure quelques jours avant son mariage avec Peggy, la nouvelle secrétaire de Draper.

Le regard porté sur la pub est très cynique. Elle servirait d'exutoire à la créativité des jeunes hommes blancs de la classe moyenne. Don Draper dit même, en parlant de Sterling Cooper: cet endroit compte plus d'artistes et d'intellectuels ratés que le IIIe Reich. Percutant!

Campbell est un jeune arriviste dont Don va se méfier tout de suite. Il veut faire son trou dans cette société et n'est pas à une bassesse prêt pour y arriver. Vincent Kartheiser trouve un rôle à sa mesure dans cette série et c'est un vrai bonheur de le retrouver dans un rôle totalement différent de celui qu'il tenait dans la série Angel (où il tenait le rôle de Connor, le fils d'Angel).





Jon Hamm prête sa prestance et son charisme à Don Draper, ce héros mystérieux et charmeur dont toutes les femmes sont folles.










Sans oublier John Slattery dans le rôle de Roger Sterling qui est plus à sa place dans Mad Men que dans Desperate Housewives (où il servait de faire-valoir à Eva Longoria dans les saisons 3 et 4 de la série dans le rôle de Victor Lang).








Les femmes ne sont pas en reste dans la série et on une place importante. Les années 60 ont été un tremplin pour les femmes.
On voit l'évolution de la condition féminine à travers des personnages tels que Betty (magnifique January Jones, Grace Kelly réincarnée), la femme de Don Draper, mère au foyer, s'occupant de la maison et de leurs deux enfants. Elle se sent mal dans sa peau et va même jusqu'à consulter un psychiatre. Ce cher psychiatre qui fera le compte rendu de ses séances à Don (ce qui moi me rend malade au plus au point. Et le secret professionnel alors!). Mais sous des dehors de bonne femme au foyer, la révolte gronde et elle finira par se rebeller en n'acceptant plus les infidélités de son mari, dans la 2e saison).

Mais le personnage féminin qui incarne le mieux l'évolution de la femme dans la société est Peggy. Elle est la nouvelle secrétaire de Don Draper, très indépendante et faisant tout pour se faire accepter dans un monde d'homme. Elle fera l'erreur de coucher avec Campbell jusqu'à nier cette aventure d'un soir et ses conséquences. Au fil du temps, elle deviendra la meilleure alliée de Don, contre tous les jeunes loups de la boite qui veulent la place de ce grand publicitaire. Don ira même jusqu'à nommé Peggy, rédactrice du département créatif pour contrecarrer Campbell qui voulait ce poste.

Avec cette série, créée par Matthew Weiner, ancien scénariste des Sopranos , c'est une époque particulière qui nous est décrite: les Sixties. Cette époque où l'on croyait encore au rêve américain. Mais cette série nous parle également de politique puisque Sterling Cooper se charge de la campagne de Nixon face à Kennedy.
Mad Men, c'est aussi New York, ville de tous les possibles.

Pour ceux qui voudraient regarder la série: ayez toujours à l'esprit que la série se situe dans les années 60. Car certains comportements ou propos machistes des protagonistes (masculins la plupart du temps) qui peuvent nous choquer aujourd'hui étaient considéré comme "normaux" dans les années 60.

Alors, si vous aimez les Sixties, New York et les mystères, venez vous perdre dans les bureaux de Sterling Cooper. Et même si les intrigues sont longues à venir (et qu'il ne se passe pas grand chose dans les épisodes), laissez vous imprégner par cette atmosphère apaisante et feutrée. Et dites vous que Mad Men est une série qui prend son temps, comme une croisière au long cours qui vous emmènera dans son univers. Et vous verrez qu'une fois parti, vous voudrez que la croisière Mad Men dure le plus longtemps possible.

lundi 8 février 2010

Vous ne quitterez jamais l'île


Résumé: Nous sommes dans les années cinquante. Au large de Boston, sur un îlot nommé Shutter Island, se dresse un groupe de bâtiments à l'allure sinistre. C'est un hôpital psychiatrique pour assassins. Le Marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule ont été appelés par les autorités de cette prison-hôpital car l'une des patientes, Rachel Solando, manque à l'appel. Comment a-t-elle pu sortir d'une cellule fermée à clé de l'extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente. Oeuvre incohérente d'une malade ou cryptogramme ? Progressivement, les deux policiers s'enfoncent dans un monde de plus en plus opaque et angoissant, jusqu'au choc final de la vérité.

Mon avis: Je viens juste de finir Shutter Island et je suis encore sous le choc. Pendant trois jours, j'ai vécu une aventure hallucinante sur Shutter Island. Ce roman est tout bonnement l'un des meilleurs polars que j'ai lu ces dernières années. Dès qu'on ouvre les premières pages, on ne peux plus le lâcher. A chaque page, une révélation pointe le bout de son nez. A chaque fin de chapitre, je me disais:" c'est pas possible!", et jusqu'au twist final qu'on ne voit même pas venir (et dont je ne vous dirai rien pour vous laisser le suspense). Car c'est ce qui fait le sel du roman: le suspense (et les révélations qui vont avec). C'est pour ça qu'il est très difficile de parler de l'histoire par peur de trop en dire.
Le mieux, c'est de vous laisser partir sur cette île, au risque de ne jamais en revenir. En tout cas, moi, je n'en reviendrai pas tout à fait intact. Je pense que ce livre me marquera pour longtemps. Emotionnellement mais surtout physiquement. Jamais un livre ne m'avait fait autant mal. J'étais tellement tendu que mon dos m'a fait souffrir pendant trois jours. J'avais tellement envie de savoir ce qui allait se passer que je tournai les pages sans m'en rendre compte. Je n'étais plus dans mon salon, je parcourais les couloirs de l'hôpital psychiatrique de Shutter Island à la recherche de la vérité. Et cette vérité, qui nous ai dévoilé à la fin du livre, je ne l'ai même pas deviné. J'ai été scotché. Tellement, qu'à la dernière révélation, j'en ai lâché le livre (et perdu ma page!).
C'est le premier livre de Dennis Lehane que je lis et je dois dire que j'en suis soufflé tellement ce livre est magistral. Je savais de quoi était capable l'auteur puisque j'avais vu les films Mystic River (de Clint Eastwood), et Gone, baby gone (de Ben Affleck) qui m'avaient totalement bluffé.


Shutter Island a été adapté au cinéma par Martin Scorcese avec Leonardo Di Caprio et Mark Ruffallo. La sortie française est prévue pour le 24 février 2010.
Je vous donnerai seulement un conseil: lisez le livre avant de voir le film. Car une fois le film vu (et donc le twist final révélé), tout le charme mystérieux et l'effet de surprise risque d'être gâché et le plaisir de la lecture risque d'en être altéré.
Mais, n'hésitez pas à le lire, au risque de devenir addict.Rappelez vous seulement, qu'en prenant le ferry pour Shutter Island, vous prenez le risque de ne jamais quitter l'île.



Dennis Lehane: Shutter Island (Shutter Island), Rivages/Noir, 393 pages, 2003

samedi 6 février 2010

Coeurs de gargouilles


Résumé: Que feriez vous si vous vous réveilliez un matin sur un lit d'hôpital, le corps brûlé et couvert de cicatrices? Il ne vous resterait qu'à attendre la mort. A moins qu'un ange passe votre porte... C'est le destin hors norme du héros. L'accident terrible qui le met sur la voie mystique de sa rédemption. Et le début d'une aventure hallucinante, du Moyen Age à nos jours, de l'enfer à l'amour.


Mon avis: Parfois, il y a des livres qui vous laissent circonspect. On ne sait pas quoi en penser. C'est l'effet que m'a fait ce livre après avoir tourné la dernière page. En lisant le résumé, je m'imaginais déjà une histoire pleine d'action, à travers le temps et l'espace. Et je me suis trompé. Dans ce livre, il y a très peu d'action et c'est même parfois un peu lent.
Le Héros, jamais nommé, (à croire que c'est une manie de ne pas donné de nom au personnage qui raconte l'histoire), acteur porno cocaïnomane (j'ai trouvé ça super osé d'avoir choisi ce parcours pour un héros de roman) va perdre le contrôle de son véhicule sous l'effet de la drogue et de l'alcool. Il va être sorti des flammes de son véhicule et se retrouver brulé sur tout le corps. Et même perdre son gagne pain, c'est à dire son pénis. Au service des grands brulés, il fait la connaissance de Marianne Engel qui prétend qu'il se sont aimés au XIV siècle. Elle va l'aider à trouver et suivre un chemin rédempteur et redonner un sens à sa vie.

Le roman passe ainsi du présent au passé, d'un chapitre à l'autre, en gardant une certaine fluidité. On ne se perd pas dans les époques et je trouve que c'est un bon point. Les passages médiévaux du roman, raconté par Marianne sont passionnants. Les deux voix se mêlent dans le roman, passant du Héros à Marianne, et leurs deux voix donnent une certaine harmonie à l'histoire.
Les histoires d'amour contrariées que raconte Marianne au convalescent sont de jolies pauses dans le roman. Des petits contes ravissants. Ce que j'ai bien aimé, c'est que les principaux protagonistes de ces contes vont aidé le Héros dans sa traversée de l'Enfer (à savoir son sevrage.) Ces passages en Enfer sont très bien décrit et fascinants.

Mais, comme je disais plus haut, je n'arrive pas à avoir un avis tranché sur ce livre: je ne peux pas dire que ce livre m'a passionné de bout en bout mais je n'ai pas détesté non plus. J'ai passé de bons moments, malgré quelques passages à vide.
En revanche, pour ceux qui aiment les livres où l'action est à chaque page et que ça bouge toutes les deux lignes passez votre chemin. Car Les âmes brulées est un livre qui prend son temps pour nous raconter de belles histoires d'amour contrariées.

Andrew Davidson: Les âmes brulées (The Gargoyle), France Loisirs, 672 pages, 2009