dimanche 7 mars 2010

Peut on tout pardonner?


Résumé: Grand reporter, Nadine n'a jamais reculé devant le danger pour un scoop. Et son récent passage à tabac au Mexique n'a pas entamé sa détermination. Pendant son repos forcé, une information attire son attention : les parents de Jason Irving, un enseignant blanc assassiné par des Noirs du temps de l'apartheid, sont en partance pour l'Afrique du Sud où ils doivent assister aux audiences de la Commission vérité et réconciliation. L'Afrique du Sud… Nadine y a connu et perdu son seul amour. Depuis, elle brûle d'y retourner, autant pour comprendre les blessures de ce pays que pour soigner les siennes. Et cette fois, rien ne pourra la retenir dans sa quête de la rédemption et de l'impossible pardon…

Mon avis: Il y avait un moment que je voulais découvrir les romans d'Amanda Eyre Ward. Je suis tombé par hasard sur ce livre qui était d'occasion. Et justement l'occasion était trop belle pour passer à côté.
Et j'ai bien fait car ce roman est bouleversant, dérangeant par certain côté, dans sa façon de décrire les tortures infligées à toutes ces victimes, mais fascinant et instructif sur l'apartheid et l'Afrique du Sud.
J'ai aimé la structure du roman, qui passe du présent au passé en faisant un petit tour dans le futur avec les extraits d'un journal intime. D'ailleurs, petite parenthèse avec ce journal intime. Nadine, qui revient au Cap, en Afrique du Sud, pour couvrir les audiences de la Commission vérité et réconciliations, reçoit des mains de Krispin Irving, le père de Jason Irving, instituteur blanc, assassiné par des noirs au moment de l'apartheid, le journal de son fils. Et à ce moment là, les extraits du journal apparaissent. Et tout au long de ma lecture de ces extraits de journal, j'ai pensé qu'ils étaient écrit de la main de Jason. Et je me suis aperçu à la fin du roman qu'il n'en était rien. C'était le journal d'un certain Harry, qui n'est pas encore né dans le présent du roman. Fin de la parenthèse.
Pourquoi je parle de ce journal. Car je me suis beaucoup retrouvé dans le personnage d'Harry, jeune garçon, fan de comédie musicale, aimant chanter et danser et rejeté par les autres à cause de ses passions. Car c'est bien connu quand on aime danser et les comédies musicales, on est pédé. Ridicule! J'ai aimé Harry car il me ressemble beaucoup.

J'ai aimé les flashbacks du temps de l'apartheid, bien décrit par l'auteur, qui est toujours juste dans ses descriptions et qui ne prend parti pour aucun camp. Elle explique, c'est tout.
Je me suis posé des question sur cette commission. Je me suis demandé comment les parents, les frères des victimes peuvent pardonner à leurs bourreaux, leurs assassins. Surtout quand ces bourreaux décrivent les tortures qu'ils ont fait subir à leurs victimes. C'est insoutenable. Mais certains pardonnent et ces bourreaux se retrouvent libéré physiquement et moralement. Je ne comprend pas cette démarche et je ne sais pas ce que j'aurai fait dans cette situation.

Le seul petit reproche que je pourrais faire au livre, c'est sa brièveté. La fin est précipitée, trop rapide. Et j'ai été frustré par ça.
Mais ça n'enlève rien à la force du roman qui est un bon "témoignage" sur l'apartheid et sur l'Afrique du Sud, qui en passant est au coeur de l'actualité avec "Invictus", le film de Clint Eastwood sur Mandela. (Mandela qui est mentionné dans le roman ainsi que sa deuxième femme Winnie Mandela, qui a prit par à cette "guerre entre blancs et noirs").

L'émission "Un oeil sur la planète", diffusée lundi 8 mars à 22H05 sera également consacrée à l'Afrique du sud. Si j'y pense, je la regarderai. Elle pourrait être un complément au roman d'Amanda Eyre Ward.

Je pense que je lirai d'autres livres d'Amanda Eyre Ward. J'aime sa plume, j'aime ce qu'elle raconte, ce qu'elle dénonce. Par la fiction, elle nous parle d'une réalité cruelle et sans concession mais dont les joies ne sont pas exclues. Il y a toujours de l'espoir quand on croit à la vie.

Amanda Eyre Ward: Pardonnez moi (Forgive me ), Pocket, 280 pages, 2008

1 commentaire: