mercredi 27 avril 2011

La légende de Jimmy

Ce matin, je suis parti travailler en emmenant quelques cds à écouter dans ma voiture. Parce que les radios musicales m'énervent à passer et repasser les même chansons à l'infini.
Et dans le lot, il y avait un cd que je n'avais pas écouté depuis longtemps, dans son intégralité du moins, j'écoutais et réécoutais les chansons du rôle du Teenager car c'est celles qui correspondent à ma tessiture. Oui, j'adore chanter, soit chez moi ou en public.

Mais arrêtons de tergiverser et passons au vif du sujet. L'album dont je voudrais vous parler:

C'est un Opera Rock de Michel Berger et Luc Plamondon (et ce n'est pas Starmania!)



Bien évidemment, le Jimmy évoqué dans cet Opera Rock fait référence à James Dean, mais ce n'est pas le sujet principal, seulement le prétexte. Ce Musical parle plus de l'adolescence et du mythe auquel ces jeunes se réfèrent. Ce n'est pas un Opera Rock joyeux: la mort est présente dans chaque tableau.
Cette légende a été écrite au début des années 90 (en 1990-1991 pour être précis)

Mais de quoi ça parle?

Un teenager d'aujourd'hui, que ses amis surnomment Jimmy parce qu'il s'identifie à James Dean, se rend sur la tombe de son idole à Fairmont, en Indiana. Il y rencontre une jeune groupie, Virginie, qui est profondément amoureuse de James Dean et ne vit que pour lui. Ils s'enferment tous les deux dans le cimetière pour y passer la nuit, et sont la proie de deux fantômes qui hantent les lieux et s'emparent tous les soirs d'un jeune fan de James Dean avec qui ils se rejouent La Légende de Jimmy.
On est entrainé avec eux dans une reconstitution onirique de scènes de la vie de James Dean, dans lesquelles le Teenager est amené à prendre la place de son héros, pour se rendre compte qu'il est "si petit à côté de lui."
Le révérend J.W., un pasteur anglican, qui a eu une influence très forte sur James Dean au moment de son adolescence, se reproche de lui avoir donné le goût de la mort en l'initiant aux courses automobiles et à la corrida, les deux grandes passions de James Dean en dehors du cinéma.
Mais l'autre fantôme, Angelica, une diva hollywoodienne en noir, éternelle veuve de James Dean, et qui fut dans sa jeunesse l'amour impossible de ce dernier, s'accuse elle-même de l'avoir tué faute de l'avoir aimé.
Au cours de cette nuit initiatique, à mesure qu'ils avancent dans ce voyage vers la mort de James Dean, les deux jeunes se détachent de leur fantasme d'adolescent et choisissent de s'aimer pour eux-mêmes.


Comme vous voyez, il y a une très belle idée et une histoire, inventée par Berger & Plamondon (très morbide l'idée je vous l'accorde, ce qui explique un peu l'échec de ce spectacle musical sorti en pleine guerre du Golfe et les menaces terroristes qui frappaient la France à l'époque. Ce qui n'incitait pas les gens à aller dans les salles de spectacle). Mais l'Opera Rock sera un échec, comme je vous l'ai dis dans la parenthèse. Le Spectacle est resté cinq mois a Mogador avant de s'arrêter. Elle a été montée en 1992 à Montréal puis en 1993 à Essen en Allemagne. Puis plus rien depuis. Enfin, c'est pas tout à fait juste:

Cet Opera Rock est devenu culte et des troupes amateurs ont monté le spectacle régulièrement depuis.

Le terme de Culte ici n'est pas galvaudé car un culte vient du fait que le spectacle a été un échec à sa sortie mais est toujours dans la mémoire de fans. (Comme la série Angela, 15 ans, par exemple, qui a été un échec et n'a connu qu'une seule saison mais est devenue culte au fil du temps).

Venons en aux interprètes de la version française du spectacle. Ils sont au nombre de 4 (oui, cela m'a surpris quand j'ai pris connaissance du spectacle) mais quels artistes!

Dans le rôle du Teenager: Renaud Hantson (qui avait interprété Ziggy puis Johnny Rockfort dans Starmania) et de la Groupie: Diane Tell (que je ne présenterai pas).



Dans le rôle du Clergyman: Tom Novembre



Ce rôle lui va à merveille, avec sa voix grave.

Dans le rôle d'Angelica, La Diva: Nanette Workman




Pour beaucoup de proches de Michel Berger, ce spectacle est ce qu'il a fait de meilleur et je suis parfaitement d'accord. D'ailleurs, maintenant, je préfère "La légende de Jimmy" à "Starmania". J'ai été surpris la première fois que j'ai entendu le CD car je ne m'attendais pas à ça. J'avais du mal à reconnaitre la patte de Berger. Mais c'est un CD totalement fabuleux qu'il faut écouter absolument.
De plus, le spectacle et les chansons tiennent la route et nous entrainent inexorablement vers la fin tragique de Jimmy Dean.

Mes chansons préférées du spectacle: "Mourir comme lui", "Silverscreen", "Les trottoirs de Los Angeles", "La légende de Jimmy", "Mon démon", "Mon seul amour, mon seul ami", "L'amour qui tue" (un texte qui me fait frissonner à chaque fois: la voix de Tom Novembre n'est pas étrangère à ça).
Ce texte est d'une beauté et tellement vrai:

"Aujourd'hui on meurt

On meurt par erreur

Pas d'avoir connu

L'amour qui tue

On meurt par hasard

Pour avoir un soir

Croisé dans la rue

L'amour qui tue

On meurt à vingt ans

C'est par accident

Qui l'a reconnu

L'amour qui tue

On meurt de désir

On meurt de plaisir

C'est un inconnu

L'amour qui tue

Qui n'a pas vécu

Vainqueur ou vaincu

Vendeur ou vendu

L'amour qui tue?

Qui n'a pas perdu

Qui n'a pas rendu

A un inconnu

L'amour qui tue?

Aujourd'hui on meurt

On meurt par erreur

Pas d'avoir connu

L'amour qui tue"


Les deux chansons qui terminent le spectacle: "Géant" et "Aime moi pour qui je suis" font partie également de mes préférées.





Géant (pour cette chanson qui termine presque le spectacle, elle se trouve juste après l'accident de James Dean. (Le Teenager se trouve face au cadavre de James dans sa voiture en miette), Renaud Hantson pleurait chaque soir pour donner de l'intensité et plus de force à cette chanson )

Mourir comme lui (interprétée ici par Bruno Pelletier qui a tenu le rôle du Teenager dans la version canadienne)Pour ma part, je préfère la version de Renaud Hantson.



Les trottoirs de Los Angeles: Nanette Workman, Diane Tell, Renaud Hantson, Tom Novembre



Medley: Mr Actor Studio/Geant/Mourir comme lui (la chanson "Mr Actor Studio" n'est pas sur le CD et c'est bien dommage car elle a l'air magnifique)


La légende de Jimmy par leebil

La légende de Jimmy (je ne pouvais pas finir cet article sans mettre la chanson titre du spectacle (la plus connue de tous et l'une de mes préférées. Je risque d'ailleurs de la mettre un jour où l'autre dans ma rubrique des slows qui tue.Voilà, c'est dit)

Un Spectacle que je vous encourage à découvrir, si ce n'est déjà fait. Il n'existe que sur CD (et toutes les chansons du spectacle ne sont pas sur le CD même si celui ci en compte 22 tout de même) mais il donne un bel aperçu de ce Spectacle.
Le hic c'est qu'il donne envie de le voir sur scène. J'ai lu sur Wikipedia que Luc Plamondon souhaiterai le remonter en France. J'adorerai et 2011 serait l'idéal pour fêter les 20 ans de cette "Légende".

5 commentaires:

  1. Merci pour cet article qui rend hommage à une comédie musicale finalement très méconnue !

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  2. @Jérémy: De rien! Un hommage que je voulais rendre depuis longtemps.

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  3. Merci pour ce bel article. Si seulement on pouvait voir en DVD ce spectacle qui semble avoir été capté à l’epoque

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    1. Malheureusement, il n'y a eu aucune captation (je pense que les images que l'on voit dans certaines émissions hommage à Michel Berger, doivent être des images de reportage de journaux télé. Mais j'aimerai moi aussi voir ce spectacle soit en DVD ou remonté sur scène.

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  4. Effectivement, il y a beaucoup de belles chansons dans cet opéra rock. Malheureusement, elles ne sont pas toutes sur le DC. Depuis longtemps, j'essaie de retrouver une chanson de la Diva qui a pour titre je crois «Une étoile oubliée». C'était une des premières chansons de la Diva dans le spectacle. Magnifique interprétation de Nanette Workman. Je me souviens de quelques paroles :
    «Je suis une étoile oubliée, descendu de son firmament. Je suis une étoile égarée, disparue dans la nuit des temps»...

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