vendredi 18 novembre 2011

L'effet domino


4e de couverture: La nuit, Xavier Ireland anime avec passion une émission de radio pour les Londoniens, à l’écoute de leurs espoirs, leurs peurs, leur doutes. Le jour, c’est un solitaire, un homme volontairement coupé du monde. Jusqu’à sa rencontre avec une femme de ménage peu ordinaire qui va l’obliger à se confronter aux fantômes de son passé. Qu’il le veuille ou non, le destin de Xavier est lié à celui des autres, et le plus infimes de ses actes peut déclencher une série d’événements susceptibles d’affecter inéluctablement la vie de onze de ses concitoyens.

Certains romans nous donnent une pêche d'enfer. Eleven de Mark Watson fait parti de ceux là.
Dès que j'ai croisé ce livre en librairie, je savais qu'il allait me plaire. Au final, je n'ai pas été déçu. C'est d'une fraicheur, une lecture réjouissante qui nous mets du baume au coeur. Pourtant, tout n'est pas rose dans ce roman.
C'est un roman qui nous parle du monde de la nuit (comprendre ce monde de la nuit dans le sens, les gens qui travaillent la nuit ou qui n'arrivent pas à trouver le sommeil. Je ne parle pas de boites de nuits,de fêtes, et tutti-quanti) puisque Xavier, le héros du roman anime une émission de radio, la nuit. Même si le roman ne se passe pas totalement la nuit, j'ai retrouvé cette ambiance que je connais bien puisque moi même je travaille de temps en temps la nuit. L'émission qu'anime Xavier, et qui consiste à écouter parler des auditeurs de leurs problèmes en prodiguant des conseils, m'est familière puisque je suis également à l'écoute d'une émission de ce genre, qu'anime Caroline DuBlanche sur Europe1. Donc j'étais en terrain connu avec ce roman.
C'est aussi un roman plein d'humour, sur les conséquences et un certain effet domino. Et c'est sur cet effet domino que le titre prend tout son sens. Au fil du roman, Mark Watson tisse un fil ténu entre Onze personnes, la première étant Xavier qui n'a pas pris la défense d'un gamin qui se faisait malmener violemment par des petites brutes.La mère du gamin, critique gastronomique pour un journal va avoir du mal a s'en remettre et va passer ses nerfs sur un restaurant "Chez Chico", en écrivant une critique assassine. Le restaurateur va être très en colère par rapport à cette critique et va renvoyer le jeune Julius, un ado en surpoids qui va alors voler un portable pour le revendre afin de payer son club de gym... et je vais m'arrêter là pour éviter d'en dire trop. Je pense que vous aurez compris le système boule de neige ou effet domino qu'à mis en place l'auteur.

Certes,on suit momentanément le parcours de ces onze personnes mais ce ne sont pas elle les plus importantes, je pense (à part Xavier off course). Pour moi, les personnages qui m'ont le plus touché, sont Pippa et Murray. Pippa, la femme de ménage que Xavier a rencontré et embauché lors d'un speed-dating, va changer littéralement sa façon de voir la vie et les choses.En clair, elle va changer sa vie. Puis, Murray et son bégaiement que j'ai trouvé touchant.Murray m'a ému à plusieurs reprises et j'ai bien aimé son duo avec Xavier, à la radio ou en dehors. Il y a aussi les habitants de l'immeuble de Xavier, Mel et Jamie, ainsi que Tamara et son boy friend. Ces passages là m'ont fait prendre conscience qu'on ne sait rien de ses voisins et qu'on a pas envie de se mêler de ce qui ne nous regardent pas, même si nous sommes les premiers spectateurs de leurs disputes. Xavier nous ressemble, sauf que lui sait très bien pourquoi il ne veux plus intervenir dans la vie des autres. Merci d'ailleurs aux flash-baks de nous parler de la vie de Xavier avant son arrivée à Londres.
Le petit plus de ce roman,ce sont les petits flash-forwards qui nous racontent l'avenir de certains personnages (on sait par exemple que le petit garçon turbulent qu'est Jamie dans le roman deviendra un brillant chercheur qui trouvera un moyen de guérir deux cancers): une petite nouveauté dans ce roman que je n'ai rencontré nulle part ailleurs. Grâce à deux petites phrases, l'auteur nous parle de l'avenir d'un personnage, et même parfois, d'un personnage qui n'interviendra plus du tout dans le roman. J'ai trouvé ça inédit et très bien mené.

En revanche, j'aurai un petit bémol sur la fin qui m'a frustré au possible. C'est pas possible de terminer un roman comme ça. Je veux en savoir plus. Mais bon, ce n'est qu'un petit détail et ce n'est que ma frustration. En un sens, la boucle est bouclée.

En conclusion, un roman fabuleusement génial d'un jeune romancier anglais prometteur, qui d'une plume subtile nous fait rire et nous enchante malgré la désespérance qui transparait dans ses personnages.
Pour finir, j'aimerai m'adresser à l'auteur, même si je sais très bien qu'il ne lira pas ces lignes. "M. Watson, j'ai été ravi de vous lire et j'espère vous retrouver bientôt avec un autre roman. Et qui sait, peut être qu'un jour vous nous raconterez la suite des aventures de Xavier Ireland" (même le titre trouve sa signification dans les initiales du héros).

Mark Watson: Eleven (Eleven), Albin Michel, 344 pages, 2011

6 commentaires:

  1. C'est plus l'effet domino que l'effet papillon ;-)
    Mais c'est un thème littéraire que j'aime bien, tu m'as donné envie de le lire.

    Rachid

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  2. @Rachid: Oups, oui, tu as raison. Je savais bien que je me trompais de terme. Bon, ben je vais corriger. lol

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  3. Ça m'attire bien, cette histoire mais c'est bizarre : je n'ai jamais vraiment écouté la radio la nuit malgré le fait que j'ai souvent travaillé de nuit ou que je n'arrivais pas à dormir ... je me rabattais plus facilement sur un lire ou sur l'ordi (vu que mon travail de nuit consistait plutôt à attendre que quelque chose se passe ! mdr !). Du coup, je ne sais si je vais beaucoup m'identifier aux personnages du roman mais ça me plait quand même beaucoup :)

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  4. @Joelle: En fait, de par mon travail, je suis souvent en voiture de nuit donc la radio est clairement indispensable pour resté éveillé. Mais bon,je pense que cette caractéristique n'est pas un frein pour apprécier ce roman.

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  5. Je vien tout juste de le refermer, lu en à peine 24h, c'est une très bonne idée que tu as eu de me l'offrir!! J'ai vraiment beaucoup aimé les personnes sauf peut-être Murray qui contrairement à toi m'a zun peu agacée. Non mais s2rieux c'est quoi cette fin???? Je suis frustrée!!

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    1. Ravi qu'il t'ai plu. En même temps, je n'en doutais pas trop car nous avons beaucoup d goûts communs. Ah ah, la fin t'a fait le même effet que moi. J'ai eu la même réaction que toi. C'est pas possible de terminer un livre comme ça.

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