mercredi 30 novembre 2011

Recherche Vent d'Ouest désespérément


4e de couverture: Lorsque, par un soir brumeux de 1898, le jeune peintre Samuel Godwin pousse les grilles de la propriété de Fourwinds, il est immédiatement envoûté. Engagé pour enseigner l’art aux deux filles de Mr Farrow, il ignore encore que cette luxueuse demeure sera pour lui le décor de ses plus belles peintures. Intrigué par la personnalité ombrageuse du maître des lieux, séduit par les jeunes demoiselles, Marianne et Juliana, désarçonné par Charlotte Agnew, leur gouvernante et dame de compagnie, Samuel comprend vite que le raffinement du décor et des êtres dissimule de bien sombres mystères et que le vent souffle pour mieux balayer les cendres d’un passé scandaleux…

Voilà un roman anglais comme je les aime.
Linda Newbery a réussi le pari de nous replonger dans l'ambiance fin XIXe début XXe siècle, en s'inspirant des grands auteurs anglais: Le Fanu (pour le mystère), Thomas Hardy ou les Soeurs Brontë (il y a d'ailleurs un côté "Wutherings Heights" dans ce roman (même s'il n'a pas la force du roman d'Emily Brontë).
Tout m'a plu dans ce roman: les personnages à commencer par ce jeune peintre Samuel Godwin (qui est totalement fictif, j'ai eu la curiosité de vérifier). C'est par son intermédiaire qu'on arrive à Fourwinds, cette demeure qui au fur et à mesure devient sombre et obscure. C'est l'impression que cela m'a donné au vu de l'histoire qui se déroule devant nous. J'ai beaucoup aimé sa fougue, son envie de découvrir les mystères que renferment cette demeure. Mais également son enquête pour découvrir où se trouve ce fameux "Vent d'Ouest" que Marianne, autre personnage fantastique (mon préféré assurément) recherche désespérément. J'ai aimé sa folie, sa passion pour les choses de la vie et sa fougue. Julianna est plus effacée que sa soeur mais son comportement mystérieux est tout aussi attachant et intriguant. Puis il y a Charlotte, la gouvernante, qui s'occupe des deux filles Farrow du mieux qu'elle peut, tout en essayant elle aussi de découvrir les secrets qui se cachent à Fourwinds.

Linda Newbery a réussi à me surprendre, malgré une histoire qui au final, est classique. J'ai déjà lu des histoires de ce genre des dizaines de fois. Mais, en choisissant deux narrateurs différents, Samuel et Charlotte qui découvrent en même temps que nous les secrets de Fourwinds, elle réussit à garder le mystère jusqu'au bout et je me suis pris les révélations en pleine figure, sans que je m'y attende. Pourtant, je le répète, après avoir tourné la dernière page, je me suis dit que j'aurai pu tout deviner à l'avance ayant déjà lu ou vu ça quelque part. Donc un grand bravo à Linda Newbery qui a réussi à m'avoir.

En conclusion, un roman anglais comme je les aime, qui m'a surpris malgré une histoire somme toute classique, mais qui nous prend dès les premières pages pour ne plus nous lâcher. Un roman qui aurait pu être écrit au début du XXe siècle, Linda Newbery s'étant inspiré des plus grands auteurs anglais en trouvant un style bien à elle. (D'ailleurs j'y pense maintenant, il y a une touche de Daphné Du Maurier dans ce roman: un petit soupçon de "Rebecca") Ce qui n'est pas pour me déplaire.

J'ai lu ce livre lors d'une Lecture Commune avec Tiphanie et Manu. Merci à Tiphanie de m'avoir offert ce livre. Grâce à toi, j'ai passé un agréable moment.

Linda Newbery: De Pierre et de Cendre (Set in Stone), Le Livre de Poche, 380 pages, 2008

6 commentaires:

  1. j'ai beaucoup aimé ce roman aussi même s'il a quelques similitudes avec un roman WIlkie Collins ;)

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  2. @George:quel roman de Wilkie Collins?

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  3. Je crois que le roman dont parle George c'est la dame du lac, mais je ne le connais pas non plus, je ne pense pas d'ailleurs avoir déjà lu du Wilkie Collins, il faudrait que j'y remédie.

    Bien sur j'ai aimé ce livre pour toutes les raisons que tu cites, pour les références à l'art aussi. Par contre je suis étonnée que tu t'attendais au dénouement, je n'ai à aucun moment soupçonné le véritable "méchant" de l'histoire!

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  4. @Tiphanie: En fait, j'ai été à moitié surpris car je me suis dis: "j'aurai pu deviner tout seul". En tout cas, je savais que le père des deux soeurs avait quelque chose à cacher.

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  5. J'ai moi aussi beaucoup aimé ... j'ai trouvé que c'était un bel hommage réussi à la littérature victorienne et/ou gothique que j'aime tant :)

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  6. @Joelle: Tout à fait d'accord. Il m'a donné envie de me plonger dans la littérature gothique. C'est dire!

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