jeudi 15 décembre 2011

Malo de Lange


4e de couverture: Du mystère ! Malo de Lange est le fils de personne.Rien ne permet d'identifier l'enfant recueilli en 1822 par l'abbé Pigrièche à l'orphelinat de Tours. Rien, sauf une marque tatouée sur son épaule, la fleur de lys des bagnards que découvrent, horrifiées, les demoiselles de Lange qui viennent de l'adopter. De l'aventure ! Malo n'a que douze ans, il est à peine éduqué, et déjà le voilà arraché à ses tantes adoptives par un certain Riflard, une brute qui se prétend son père, mais qui le bat et le séquestre.Malo parvient à s'échapper et part sur les routes à la recherche de son vrai père. De l'amour ! Elle s'appelle Léonie de Bonnechose, elle est belle, elle est riche. Malo a décidé que c'était sa fiancée, mais elle n'est pas au courant. Gagnera-t-il son cœur ? Aimera t-elle le fils du voleur ? Un héros partagé entre le bien et le mal ! Vagabond, bonimenteur, voleur à la tire, escorté du petit Craquelin, du gros Bourguignon et de La Bouillie qui lui apprend à jaspiner l'argot, Malo se retrouve avec sa bande à la taverne du Lapin volant qui connaît le secret de sa naissance, Malo en est persuadé. Oui, mais gare! A force de fréquenter la canaille, Malo risque de s'enfoncer dans le crime comme le couteau dans le beurre...

Tout d'abord, un petit reproche à l'éditeur: je trouve dommage de faire une 4e de couverture aussi longue qui dévoile une bonne partie de l'intrigue. Sur un roman aussi court, ce n'était pas nécessaire. Donc si vous ne voulez pas trop en découvrir, faite l'impasse sur la 4e de couv.

Tout comme Jean-Philippe Blondel, j'ai découvert Marie-Aude Murail grâce à la blogosphère littéraire. Une blogosphère souvent positive sur cette auteur. Il me tardait donc de lire un de ses romans.
Lors de ma visite au salon du livre au mois de Mars, j'ai déniché les deux livres de la série "Malo de Lange" et je suis reparti avec. J'ai alors attendu décembre pour sortir le 1er volet de ma PAL car je trouvais qu'il se mariait bien avec la saison hivernale qui approche.
Commencé hier matin, je l'ai fini hier soir dans mon lit. Une journée pour lire ce roman aventureux qui m'a fait un bien fou! Marie-Aude Murail nous emmène dans cette France du XIXe et nous raconte les aventures rocambolesques de Malo, jeune orphelin recueilli par deux dames qui vont l'éduquer. Sa vie se déroule sans accroc jusqu'à ses douze ans. Tout se passe bien mis à part cette fleur de lys, signe des bagnards, qu'il porte à l'épaule droite. Et c'est à douze ans que sa vie bascule et que ses aventures commencent. C'est à ce moment là que le roman nous emporte frénétiquement sur les routes de France, jusqu'à Paris. Sans temps mort! On n'a pas le temps de souffler.

Le récit de Marie-Aude Murail est sans faille: on tremble de peur pour le jeune Malo et sa petite bande qui se constitue au fil de ses rencontres: le petit Craquelin, que j'ai adoré, le "Bourguignon", que j'ai trouvé insupportable mais qui se rattrape sur la fin, "La Bouillie", l'amie d'enfance de Malo qui lui a appris l'argot et qu'il retrouve dans une taverne à Paris, Janvier, cet étudiant que Malo et Craquelin rencontre par hasard et bien d'autres personnages encore. On rit devant les quiproquos et le franc parler de La Bouillie, dont le vraie prénom est... et puis non, je vous le laisse découvrir. Il y a également de l'amour: Malo épris de la petite Léonie depuis ses 7 ans, une jeune fille de bonne famille, voisine des tantes de Malo.

Marie Aude Murail rend un bel hommage à Dickens: Malo est son Oliver Twist! On retrouve les mêmes ressorts dramatiques, la même gouaille. Il y a également du Vidocq dans M. Personne...mais là j'en dis déjà trop! Mais c'est pour vous parler de Vidocq! A la fin du roman, Marie-Aude Murail nous liste un petit lexique argotique tiré lui même "des Voleurs" d'un certain Eugène-François Vidocq: ancien bagnard devenu chef de la Sureté à Paris au XIXe. J'ai beaucoup aimé le fait que beaucoup de personnages utilise l'argot: j'essayais de comprendre le sens des phrases et des mots. Puis, ce langage nous immergeait bien dans le monde des Grinches (Voleurs) de ce Paris du XIXe. Un argot dont certains terme sont entré dans le langage courant: comme "Frangin" (Frère), "Larbin" (Domestique) ou même "Buter" (Tuer). De plus, Marie-Aude Murail nous montre que le XIXe siècle parisien et londonien se ressemblent: les voleurs sont partout, la misère aussi et les petits garçons débrouillards également. Il n'y a que la langue qui change.

En conclusion, un roman qui se dévore d'une traite! Un roman qui nous immerge dans la France du XIXe en nous contant les aventures d'un jeune garçon courageux et téméraire, à la recherche de ses origines. Passionnant! Un roman à conseiller à tous les enfants de 9 à 99 ans! (Quoi, vous ne saviez pas qu'on était tous des enfants!?)
Pour tout vous dire, j'ai tellement aimé que je n'ai pas pu m'empêcher de commencer le 2e volet des aventures de Malo...qui j'espère en appelleront d'autres. Si tel n'est pas le cas, je lirai quand même d'autres romans de Marie-Aude Murail, c'est certain!

Marie-Aude Murail: Malo de Lange, fils de voleur, L'Ecole des Loisirs (Collection Neuf), 277 pages, 2009

3 commentaires:

  1. j'avais adoré cette aventure ! depuis la suite est sortie mais je ne l'ai pas lue !

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  2. Le troisième (et dernier volume), Malo de Lange et le fils du roi sort le 12 janvier... Bonnes lectures !

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