mardi 20 décembre 2011

Maurice


4e de couverture: Depuis son plus jeune âge, Maurice est hanté par des rêves dont il s'explique mal la nature étrange et mélancolique. Puis, comme tous les jeunes gens de la bonne société anglaise, il part faire ses études à Cambridge. C'est là qu'il rencontre Clive, étudiant comme lui, auprès de qui il sent naître de nouveaux sentiments. Tentant d'abord d'ignorer cette passion, le jeune homme va peu à peu entamer un long cheminement, parfois douloureux, vers la liberté et l'affirmation de son identité. Dans ce récit intimiste à l'écriture ciselée, Forster, qui jamais ne consentit à ce que cette oeuvre soit publiée de son vivant, livre une magnifique histoire d'amour sur fond de chronique sociale de l'Angleterre puritaine des années 1920.

Voilà un roman que je voulais lire depuis un moment. Je me le suis offert grâce à un chèque cadeau l'année dernière pour mon anniversaire.
Je suis ravi d'avoir lu ce livre même si j'ai un petit goût de déception, non pas dû au livre mais à mes attentes. (Parfois les attentes qu'on se fait d'un livre sont tellement fortes qu'on est un peu déçu).
J'ai aimé découvrir le style intimiste de Edward Morgan Forster. Il se joue des convenances et lance un pavé dans la mare de cette bourgeoisie qui se cache derrière l'hypocrisie.
E.M. Forster nous plonge dans les pensées torturées de Maurice et nous montre le chemin vers l'acceptation de qui il est, sans se soucier de la société qui l'entoure.
Pourtant, au début, j'ai été agacé par les non-dits de l'auteur. J’avais le sentiment qu'il ne voulait pas lâcher le mot "Homosexualité" sur la page, par peur d'une censure, ce qui fait que je suis entré dans le livre à reculons, lisant les premières pages sans trop me soucier des personnages et de leur parcours. Je suis parfaitement entré dans le roman dès que ce fameux mot fut lâcher. Je me suis dit:"enfin, l'auteur arrête son petit jeu d'hypocrisie et ose dire les choses telles qu'elles sont".
Maintenant que j'ai tourné la dernière page, je comprends pourquoi l'auteur a fait ce choix de ne pas lâcher le mot sur la page de suite: il suivait simplement le parcours de Maurice: la découverte de sa "différence".
Maurice est un personnage magnifique: tourmenté, faisant tout pour se glisser dans le moule vertueux mais hypocrite de cette bourgeoisie anglaise dont il fait parti, quitte à changer, comme le fit Clive à ses 24 ans. Il va même aller jusqu'à consulter pour guérir de cette "maladie" qu'est l'homosexualité (!) mais l'on ne peut pas changer qui l'on est sans se mentir à soi même: ce que fait Clive d'une certaine manière: c'est le personnage qui m'a le plus exaspéré à la fin: un hypocrite de première qui va se conformer au moule de la société.

Quand on pense que ce roman écrit par Forster en 1914 ne fut publié qu'en 1971 après la mort de l'auteur montre encore une fois que le sujet du roman était tabou. Certains de ses écrits comme "Maurice" seront même suivi d'un parfum de controverse. Pour ma part, je trouve que c'est l'un des plus beau roman sur l'acceptation de soi.

Au final, un roman dans lequel je suis entré à reculons, puis qui a réussi à me charmer. Une lecture agréable et un auteur que je découvrirai avec un autre roman, assurément.

E.M. Forster: Maurice (Maurice), 10/18, 279 pages, 1987




11/10 (Bonus 1)




3 commentaires:

  1. Depuis le temps qu'il est sur ma LAL celui-là... je l'avais emporté cet été, et puis d'autres lui sont passées devant...

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  2. Je me rappelle assez bien du film mais je n'ai jamais lu le roman (en fait, à l'époque, je ne crois pas que je savais que c'était tiré d'un livre !)

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  3. Ma première rencontre avec Forster... grâce au film d'Ivory qui m'a donné envie de découvrir le roman et que je te conseille (tout comme ses autres adaptations de Forster).
    Depuis, Forster est devenu l'un des mes auteurs fétiches, au même titre que Zweig par exemple.

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