dimanche 29 janvier 2012

C'était pas à Marienbad

Le slow qui tue de la semaine me fait penser au cinéma. Un vieux film que l'on visionne un soir, blotti au coin du feu:

Viktor Laszlo: Canoë Rose



Bonne écoute!

Le coeur en dehors


4e de couverture: « Tu sais Charly, il faut aimer dans la vie, beaucoup... Ne jamais avoir peur de trop aimer. C'est ça, le courage. Ne sois jamais égoïste avec ton coeur. S'il est rempli d'amour, alors montre-le. Sors-le de toi et montre-le au monde. Il n'y a pas assez de coeurs courageux. Il n'y a pas assez de coeurs en dehors... »
Le héros de ce livre, c'est Charly, un gamin de dix ans, d'origine malienne, qui vit dans une cité de banlieue. Son regard innocent enchante le monde sordide dans lequel il évolue.


La première fois où j'ai entendu le nom de Samuel Benchetrit, ce fut pendant l'affaire Bertrand Cantat/Marie Trintignant. Marie Trntignant était son ex compagne, qu'il avait dirigé dans son premier long métrage, "Janis & John".
Puis, j'ai découvert qu'en plus d'être réalisateur, il était aussi écrivain. Pourtant je n'ai pas été très attiré par ses romans.
Mais voilà qu'un jour, lors d'une de mes ballades en librairie, je tombe sur son roman "Le coeur en dehors". Je me suis laissé tenter et j'ai bien fait.

C'est un roman plein d'humour, de poésie et de tendresse, qui malgré le sordide de la banlieue garde quand même un aspect positif, grâce à son personnage central: Charly. Ce gamin de 10 ans est génial. J'ai adoré le suivre dans ses pérégrinations dans cette banlieue parisienne où il ne fait pas souvent bon vivre. Pourtant Charly ne nous la dépeint pas tristement, malgré l'abandon que commence à connaître les cités qu'il traverse. Il y a toujours de l'espoir chez Charly.

Le lecteur va suivre ce petit bonhomme toute une journée: journée qui débute par ce fait marquant pour lui: une dame accompagnée de flics viennent chercher sa mère. Il est 8h. Charly va alors sécher l'école et partir à la recherche de son grand frère et ainsi essayer de comprendre pourquoi les flics s'intéressent à sa mère.
Lors de son périple, Charly, qui est un peu bordélique dans ses pensées (dans un même chapitre, on saute souvent du coq à l'âne) va nous dévoiler quelques souvenirs sur sa vie dans cette banlieue. Sa vie heureuse auprès de sa mère, de ses copains Karim, Brice, Yéyé. Il nous parle de son béguin pour Mélanie Renoir, qui habite dans un pavillon,proche de sa banlieue.

J'ai beaucoup aimé entendre la voix de Charly: il est drôle, touchant, curieux et cultivé pour son âge car Rimbaud, Hugo, Picasso, sont évoqués. Il trouve d'ailleurs étrange qu'on donne des noms d'artistes à des tours: Charly habite dans la Tour Rimbaud.
Le style de Samuel Benchetrit nous fait entendre cette voix. Il a su se mettre dans la peau de ce petit Charly. Je trouve ça très bien car cela permet au lecteur d'être proche de lui et de se sentir concerné par ses soucis.

Toutefois, j'aurai un petit bémol à faire: je trouve la fin trop abrupte. Certes la journée se termine mais une question reste sans réponse et cette question concerne la maman de Charly. Je suis frustré de ne pas savoir...alors j'essaye d'imaginer la suite. Mais ai je autant d'imagination que Charly? Pas sûr car il est très fort Charly pour l'imagination. Il a même eu un 18 en rédaction.

Samuel Benchetrit nous parle des banlieues,de l'abandon de ces dernières avec les centres commerciaux qui ferment, des problèmes de drogue, des sans papiers...mais il le fait avec humour, tendresse et poésie.

En conclusion, un court roman qui se lit rapidement et qui nous fait entendre la voix d'un chouette gamin qui nous parle des banlieues sans pathos, mais avec humour et tendresse, qui nous met du baume au coeur...et ça fait du bien. Pourtant, je reste frustré car j'en aurai voulu un peu plus.

Samuel Benchetrit: Le coeur en dehors, Le Livre de Poche, 248 pages, 2009

vendredi 27 janvier 2012

Michel Berger, celui qui chante #4

Écoute la Musique (quelle consolation fantastique) (1974)


Ton meilleur ami a un grand couteau
Celle que tu aimes te le plante dans le dos.
Tu t'étonnes et tu trouves ça curieux.
Tous tes rêves étaient bleus,
Tous tes rêves étaient roses
Mais la vie c'est autre chose.

Écoute la musique,
Envole-toi sur son tapis magique.
Écoute la musique,
Quelle consolation fantastique.

Tu veux t'envoler dans les nuages
Viendrais-tu partager mon paysage ?
Juste pour un amour de passage.
Tu fais des rêves bleus,
Tu fais des rêves roses.
Tu n'as pas besoin d'autres choses.

Écoute la musique,
Envole-toi sur son tapis magique.
Écoute la musique,
Quelle consolation fantastique.

Écoute la musique,
Envole-toi sur son tapis magique.
Écoute la musique,
Quelle consolation fantastique.

Envole toi, envole toi.
Envole toi, envole toi.
La musique te prend dans ses bras.

Écoute la musique,
Envole-toi sur son tapis magique.
Écoute la musique,
Quelle consolation fantastique.
Quelle consolation fantastique,
Quelle consolation fantastique.








En 1974, Michel Berger sort son deuxième album "Chanson pour une fan". C'est dans ce 2e album que se trouve la chanson "Ecoute la Musique (quelle consolation fantastique)". Cette chanson va être le premier succès de Michel Berger. Mais la consécration viendra 6 ans plus tard (en 1980) avec son 5e album "Beauséjour" qui ne comptera pas moins de 3 tubes dont une certaine "Groupie du pianiste". Mais ceci est une autre histoire.

jeudi 26 janvier 2012

"Être prof, c'est être quitté tous les ans, et faire avec."


4e de couverture: « Je vous ai accordé une salle. Une salle, vous savez, ça n'a pas de prix. C'est la 229, bâtiment G. G229. Allez chercher la clé chez la concierge. Bon, je crois que cet entretien est terminé. Nous nous croiserons souvent désormais. Bienvenue ici. » Je remercie le proviseur, mais il ne m'écoute déjà plus. Un proviseur, ça a beaucoup de choses à penser. Un prof, non. Un prof, ça ne pense qu'à une chose, ses classes. Puis soudain, il est de nouveau là, présent. Il me fixe. Il dit : « Le plus dur, dans le métier, vous savez, c'est de manier le on et le je. » Je réponds que euh, je ne suis pas sûr de comprendre. « C'est une institution, l'école. Vous entrez dans un bulldozer. Il faut arriver à en devenir membre sans perdre son individualité. Ce n'est pas aussi facile qu'on le croit, vous verrez. Le on et le je. Réfléchissez-y. Bonne chance ! »

L'année vient de commencer depuis quelques semaines et je retrouve déjà la plume de Jean-Philippe Blondel. C'est qu'elle m'avait manquée cette plume légère, tendre, poétique mais tellement vraie.
Dans ce roman autobiographique, Monsieur B., comme il se fait appeler dans le roman, comme un témoin anonyme qui nous livre sa vision du lycée, revient sur ses années d'enseignant. Je peux vous dire que ça fait un bien fou de lire un livre sur ce sujet sans qu'il soit négatif ni pathos. Enfin, un prof qui aime être prof et qui le dit. Je commençais à désespérer d'en trouver un, un jour, car tous ceux qu'on nous montre à la télé dans des reportages ou sur des plateaux, sont tellement négatifs, à la limite du pétage de plomb qu'on a l'impression qu'il ne fait pas bon être prof de nos jours. Attention, G 229, ce n'est pas non plus le pays des Bisounours, faut pas exagérer mais, même si des moments sont difficiles, le narrateur, ne garde que le positif en tête.

J'ai beaucoup aimé l'alternance des "on" et des "je". Monsieur B. nous parle de son expérience par des souvenirs propres comme cette femme qui vient le voir en réunion parents-profs et qui pose sa main sur son bras. Il veut lui parler des difficultés de son fils Mathieu à l'école et elle lui confie la terrible vérité: elle va bientôt mourir: "Au printemps, [elle] ne sera plus là". Tout ce qu'elle veut, c'est qu'on soutienne son fils dans la mesure du possible dans cette épreuve. Peu importe le travail qu'il fournit.
Quand j'ai lu ce moment là, j'ai eu une boule dans la gorge et je me suis demandé comment j'aurai réagi face à cette "confession".
Puis il y a tous les passages en "on" qui nous parle de la vie au lycée de manière générale. On rit, on s'engueule, on lit, on voyage également (ces fameux voyages pédagogiques en Angleterre qui m'ont bien fait rire et rappelé de bon souvenirs même si moi, je ne suis pas allé en Angleterre mais en Allemagne. Peu importe le pays, les souvenirs sont très proches).

En lisant ce livre, j'ai fait un voyage temporel vers mes propres années lycée: à chaque chapitre, j'avais un souvenir précis de mon expérience scolaire en tant qu'élève. Ce voyage nostalgique m'a fait un bien fou. Je me suis revu en cours de langue, dans la cour de récré. Mais le plus avec ce livre, c'est que j'ai enfin découvert cet endroit secret: la salle des profs que je n'ai connu que de brefs instants quand je devais déposer un devoir ou autre dans le casier d'un prof.
En fait, si vous voulez tout savoir, j'ai eu envie à certains moments de redevenir élève. Alors que je n'avais qu'une hâte, à l'époque: ne plus l'être. Mais je me rends compte à présent qu'il y avait de l'insouciance à être élève: je n’avais pas toutes les responsabilités qui incombe à un adulte. Mais bon, c'est le côté nostalgique qui parle.

En conclusion, je remercie donc Jean-Philippe Blondel de m'avoir invité dans sa salle pour me faire partager la vie de ce théâtre de poche qui sonne si vrai à nos oreilles et nous fait ouvrir notre propre boîte à souvenirs. Je vous assure qu'en lisant ce roman, on se réconcilie avec l'école et on se dit que tout compte fait, le lycée, c'était pas si mal.

Jean-Philippe Blondel: G229, Buchet-Chastel, 240 pages, 2011

mardi 24 janvier 2012

L'amour ouf


4e de couverture: A Dublin, Jackie et Johnser ont grandi là où "les choses ne changent jamais". ils voulaient s'en sortir. Ensemble. Alors pourquoi Johnser à t-il épousé Tara la lopsa? Et pourquoi Jackie s'est-elle mariée avec Jeffrey le baltringue?


Quelquefois, j'aime bien aller fouiller dans le fond de ma PAL pour y exhumer un roman qui y dort depuis des années. Voilà comment L'amour ouf a atterri entre mes mains après un sommeil d'un peu plus de dix ans (sa sortie date de 2000). Si je vous donne la date c'est que celle ci a son importance pour la suite.
L'action se déroule dans une petite ville, proche de Dublin, Ballyfermot. On y fait la connaissance de Johnser, jeune homme d'une famille ouvrière qui s'en sort comme elle peut: surtout qu'avec 18 enfants(!) (tous n'ont pas survécu),ce n'est pas facile tous les jours. Johnser (qui porte ce prénom étrange pour la raison simple que sa mère s'est trompé dans les prénoms: elle voulait lui donner le prénom John en hommage d'un fils ainé mort à la naissance. Sauf que ce n'était pas John qui était mort mais Jimmy. Ce qui fait que la famille s'est retrouvé avec deux John. Pour les différencier, ils l'ont appeler Johnser) est un jeune caïd qui traine avec sa bande le soir près du Naller. Un jour, il rencontre Jackie et ils tombent tous les deux amoureux. Tout se passe pour le mieux (Jackie n'est plus une "grosse vache" maintenant qu'elle sort avec l'un des garçons cool du lycée), jusqu'à ce que Johnser veuille coucher avec Jackie, ce que cette dernière refuse. Après un an sans nuage, Johnser va aller voir ailleurs et c'est là que leur vie va totalement changer.

Quand j'ai ouvert le livre et que j'ai découvert ce parler djeuns des banlieues, je me suis dit, "aïe aïe aïe, ça va pas le faire". Ben oui, le langage évolue tellement que le parler djeuns du livre (les termes verlans comme lopsa, zen (pour nez) ou ouf (pour fou)) ne correspond plus tellement au parler djeuns d'aujourd'hui (enfin je suppose). C'est en commençant ma lecture que je me suis fait la réflexion que j'aurai dû ne pas laisser trainer ce roman aussi longtemps dans ma PAL. Alors, la traductrice n'est pas en cause et a fait du mieux qu'elle a pu pour retranscrire le parler des banlieues du roman. Mais ce parler là à dix ans.
Mais bon, c'est un petit détail car après quelques pages, j'ai réussi a faire abstraction de ce style là pour me focaliser sur l'histoire qui m'a bien plu en définitive.
Deux voix se font entendre dans le roman: Johnser et Jackie (autre petit bémol: l'auteur aurait pu indiquer qui parlait à chaque début de chapitre car au départ, j'étais un peu dans le flou, ne comprenant pas tout. Puis, un temps d’adaptation plus tard, j'ai enfin pu entrer dans le roman). Un début de roman qui nous laisse pantois devant une situation (Jonhser et Jackie passent la soirée tranquille chez eux quand un individu sonne et entre en braquant un fusil vers Johnser) qu'on ne retrouvera que plus tard dans le roman, la suite étant un long flashback sur les vies de Johnser et Jackie.

Bon, je ne vais pas vous mentir, ce n'est pas le roman du siècle et le style parler des banlieue n'est pas trop ma came. Cependant, J'ai beaucoup aimé les personnages de Jackie et Johnser. Puis, l'auteur nous immerge dans la banlieue dublinoise, en Irlande, pas tellement joyeuse et j'ai trouvé cela intéressant. C'est un roman qui se lit vite et que je ne réussissais pas à lâcher facilement, bizarrement. J'avais toujours envie d'en savoir plus.

Par contre, je vais encore pousser un petit coup de gueule contre France Loisirs: les livres de la collection Piment sont souvent truffé de coquilles et c'est énervant. Très énervant."L'amour Ouf" ne déroge pas à la règle.
Je suis désolé mais quand je lis un roman, je ne suis pas là pour jouer les correcteurs (il y a des personnes qui sont payer pour ça).
Un exemple: dans le roman, Johnser a parfois du "Flic" dans ses poches, mais souvent, il n'a "Lien". Je suis désolé mais ça ne veut rien dire: Si Johnser avait du "Fric" dans ses poches mais souvent qu'il n'avait "Rien", là je comprendrais. Si encore ce n'était qu'une fois dans le roman, ça passerait, mais c'est que ça se répète un peu trop souvent à mon goût. Et cela se répète un peu trop souvent dans les romans de cette collection. Voilà pourquoi, j'essaye d'éviter les romans de la collection "Piment" le plus possible. Car je n'en peux plus de ces coquilles qui me gâchent la lecture.

Maintenant que j'ai poussé mon petit "coup de gueule", je vais pouvoir conclure.

L'amour ouf est un roman divertissant avec des personnages somme toute attachants ou énervants (Tara par exemple qui m'a exaspéré au plus haut point!) que j'ai lu rapidement malgré que ma lecture ait été gâché par de nombreuses coquilles et un style djeuns un peu "vieillot" à mon goût (mais la faute en revient à moi: je n'aurait pas dû laisser trainer ce roman aussi longtemps dans ma PAL).

Neville Thompson: L'amour ouf (Jackie loves Johnser, OK?), France Loisirs (Collection "Piment"), 325 pages, 2000

dimanche 22 janvier 2012

Let it Be

Le slow qui tue de la semaine est ma chanson préférée de ce groupe mythique:

The Beatles: Let it Be



Que dire de plus à part

Bonne écoute!

The King Arthur Of Gospel


4e de couverture: Dans le Harlem des années cinquante se nouent les destins de quatre adolescents : Julia, la jeune évangéliste qui enflamme les foules, Jimmy, son petit frère souffre-douleur, Arthur, qui manifeste déjà son talent de chanteur de gospel, et Hall, le frère aîné d'Arthur, qui s'apprête à partir pour la guerre en Corée.
Trente ans plus tard, la mort d'Arthur amène Hall à revenir sur leur jeunesse. Il tente alors de découvrir la folle logique qui a conduit la vie de ces êtres liés à tout jamais. Pourquoi Julia a-t-elle subitement cessé de prêcher ? Pourquoi le quartette s'est-il dispersé ? Pourquoi Arthur, l'empereur du soul, n'a-t-il jamais vraiment trouvé le bonheur malgré l'amour de Jimmy ? L'écriture sensuelle de James Baldwin, rythmée par les cris poignants du gospel, nous entraîne dans une Amérique rongée par la haine raciale et le mépris des minorités.
Ce roman bouleversant, dans lequel la violence et l'érotisme se mêlent à la tendresse et l'humour du poète, est un chant d'amour. Chant d'amour de Hall à Arthur et à ses frères noirs, dans un monde qui les rejette avec arrogance.


C'est grâce à mon libraire si j'ai lu ce livre. Après une discussion avec lui sur le roman de Richard Powers "Le Temps où nous chantions", (que nous avons adoré tous les deux), il me conseilla la lecture de ce roman de James Baldwin, les thèmes du livre étant similaires. Je peux vous dire que mon libraire a bien fait car c'est un très bon roman.
Je n'ai pas lu beaucoup de romans où les héros sont tous afro-américain et j'ai trouvé cela intéressant d'avoir la vision afro-américaine de la ségrégation. Hall, le narrateur et frère ainé d'Arthur, nous plonge dans cette Amérique des années 50 où le racisme est omniprésent, surtout dans le Sud (les passages du livre se déroulant dans le Mississippi m'ont fait froid dans le dos).

Le roman est un long flashback que déroule Hall quand il apprend la mort de son frère Arthur dans un bar londonien (sa mort est juste évoquée mais jamais "montrée", même à la fin. C'est au lecteur d'imaginer la scène). Il y a alors deux familles et quatre personnages qui se détachent: Hall, le narrateur, qui partira pour la guerre en Corée, avant de devenir le manager d'Arthur. Arthur, son frère, qui chante du Gospel dans les églises et qui deviendra une célébrité partout où il passera, Julia Miller, la fille des Miller ami de leurs parents, petite fille évangéliste qui a neuf ans, prêche dans les églises, qui sous ses airs arrogants cachera une réelle souffrance par la suite (à la mort de sa mère, elle vivra un véritable enfer qui la changera à jamais) et Jimmy, le frère de Julia, qui souffrira de l'indifférence de ses parents qui vouent un culte malsain à leur fille.

C'est un roman foisonnant où la musique, la religion, la solitude, les combats pour une certaine liberté (Martin Luther King et Malcolm X sont évoqués: j'ai trouvé étrange qu'Arthur et les autres ne soient pas au courant des actions de ces deux hommes. C'est d'ailleurs Arthur qui dit à son frère qu'au Canada, les gens sont plus au courant qu'eux, qui vivent à New York), la déségrégation qui se met progressivement en place,l'homosexualité s'entremêlent dans ce roman qui nous interpelle pour ne plus nous sortir de la tête.

Mais, même si j'ai aimé lire ce roman, il ne m'a pas autant fait vibrer que "Le Temps où nous chantions" de Richard Powers. Même si les thèmes se rapprochent (la musique, la condition des noirs, les années 50-60), les deux livres ne m'ont pas parlé de la même manière et cela est dû au style des auteurs: celui de Powers est poétique, majestueux, celui de Baldwin est plus cru et plus direct. Après avoir fini le livre de Powers, j'ai pleuré. En tournant la dernière page du roman de Baldwin, j'ai eu un petit pincement au coeur et un regard différent sur la ségrégation. En clair, le livre de Powers m'a touché au coeur, celui de Baldwin a chamboulé mon cerveau.

Un dernier point que je n'ai pas évoqué: New York: retrouver la ville qui ne dort jamais a été un réel bonheur: surtout qu'il m'a emmené dans le quartier d'Harlem que je ne connais pas. C'est toujours fantastique de redécouvrir cette ville à travers la littérature.

En conclusion, un roman fascinant, foisonnant, qui m'a interpellé et que je n'oublierai pas de sitôt. Même s'il ne m'a pas touché sentimentalement comme l'avait fait "Le Temps où nous chantions", il m'a donné un autre regard sur la condition des noirs aux États Unis.

James Baldwin: Harlem Quartet (Just above my head), Stock (collection "La Cosmpolite"), 694 pages, 1987,1991,1998,2003



vendredi 20 janvier 2012

Michel Berger, celui qui chante #3

Message personnel (1973)

Au bout du téléphone, il y a votre voix
Et il y a des mots que je ne dirai pas
Tous ces mots qui font peur quand ils ne font pas rire
Qui sont dans trop de films, de chansons et de livres
Je voudrais vous les dire
Et je voudrais les vivre
Je ne le ferai pas,
Je veux, je ne peux pas
Je suis seule à crever, et je sais où vous êtes
J'arrive, attendez-moi, nous allons nous connaître
Préparez votre temps, pour vous j'ai tout le mien
Je voudrais arriver, je reste, je me déteste
Je n'arriverai pas,
Je veux, je ne peux pas
Je devrais vous parler,
Je devrais arriver
Ou je devrais dormir
J'ai peur que tu sois sourd
J'ai peur que tu sois lâche
J'ai peur d'être indiscrète
Je ne peux pas vous dire que je t'aime peut-être

Mais si tu crois un jour que tu m'aimes
Ne crois pas que tes souvenirs me gênent
Et cours, cours jusqu'à perdre haleine
Viens me retrouver
Si tu crois un jour que tu m'aimes
Et si ce jour-là tu as de la peine
A trouver où tous ces chemins te mènent
Viens me retrouver
Si le dégoût de la vie vient en toi
Si la paresse de la vie
S'installe en toi
Pense à moi
Pense à moi

Mais si tu crois un jour que tu m'aimes
Ne le considère pas comme un problème
Et cours, cours jusqu'à perdre haleine
Viens me retrouver
Si tu crois un jour que tu m'aimes
N'attends pas un jour, pas une semaine
Car tu ne sais pas où la vie t'emmène
Viens me retrouver
Si le dégoût de la vie vient en toi
Si la paresse de la vie
S'installe en toi
Pense à moi
Pense à moi.

Mais si tu...


FRANÇOISE HARDY - Message Personnel par Pat-Sera


En 1973, Françoise Hardy est à la recherche d'un souffle nouveau pour sa carrière: recherche d'une nouvelle maison de disque et de nouveaux compositeurs. Elle est alors impressionnée par un auteur-compositeur, Michel Berger. Ce dernier vient de sortir son album "Coeur Brisé",album que Françoise Hardy aime beaucoup. Grâce à Jean-Marie Périer, Françoise rencontre Michel et lui propose de travailler sur son prochain album. Celui ci accepte mais de manière restrictif. Il n'écrira que 2 ou 3 titres, pas plus. Il lui fait écouter un morceau qui est encore sans titre et auquel elle accroche beaucoup.
Michel lui demande alors d'écrire une partie parlée, en préambule à la chanson pour que le morceau lui corresponde. Françoise se met alors à écrire un texte et propose même un titre: "Message Personnel".
Ce "Message personnel" que Michel a écrit (sauf la partie parlée) s'adresse bien évidemment à Véronique Sanson dont il s'est séparé, il y a peu. Une séparation dont il a du mal à se remettre.
Quelques années plus tard, Michel Berger, mais également France Gall reprendront "Message Personnel" sans la partie parlée.


dimanche 15 janvier 2012

Descente en Librairie 9: c'est cadeau!

Voici la dernière partie des livres que je me suis offert grâce à l'argent que j'ai reçu à mon anniversaire. C'est super d'aller en librairie et de craquer sans faire chauffer sa propre carte bleue!

Et voici ce que j'ai ramené:


Enfin! Le premier roman de Jean-Philippe Blondel est de nouveau disponible chez Pocket! Dès que je l'ai vu, je n'ai pas pu résister et je l'ai mis dans mon sac.


Je l'avais repéré sur le blog d'Ys et noté depuis sa sortie. Quand j'ai vu qu'il était sorti en poche, je n'ai pas hésité une seule minute.


Il était également dans ma LAL. (vous voyez que parfois je choisi des romans qui sont dans cette fameuse liste). Je n'ai pas encore lu un roman de cette auteur ("La chorale des Maître Bouchers" attend bien sagement dans ma PAL)mais j'avais vu ce roman qui attirait ma curiosité. Puis, je sens que je vais aimer.


Je n'ai pas encore lu un seul roman de cette auteure, dont j'ai pourtant deux livres qui m’attendent dans ma PAL mais quand j'ai repéré ce roman sur le blog de Romanza, je l'ai noté sur ma LAL. Et voilà que j'ai profité de mes sous d'anniversaire pour me le procurer. Je suis content.


Un Grisham que je n'avais pas et qui vient juste de sortir en poche, ça ne se rate pas.



Bon que je vous explique: j’avais déjà le premier tome de cette saga dans ma PAL depuis quelques mois (que j'avais trouvé d'occasion chez Gibert). Hier, en faisant le marché, je m'arrête au stand d'un bouquiniste, je fouine un peu et voilà que je tombe sur les 3 tomes de la saga en très bon état et pour la somme modique de 12€, les 3 tomes (oui, oui, 12€ au lieu de 30€, si vous les acheter séparément et neuf dans une librairie). Je me suis dit zut, j'ai déjà le premier dans ma PAL et je ne peux pas prendre que le tome 2 et le tome 3 car ils sont vendus ensemble. Après cette petite réflexion, j'ai quand même sauté sur l'occasion et suis repartie avec les 3 tomes . Ce qui fait que j'ai le tome 1 en double dans ma PAL mais ce n'est pas grave. Je ne pouvais pas passer à côté de cette bonne affaire.



Si ce livre est dans ma PAL c'est tout simplement que j'en entend beaucoup parler sur la blogosphère littéraire (et souvent en bien). J'ai profité de l'opération "2 Pocket achetés, 1 offert" et j'ai choisi ce "Maudit Karma". Ainsi ma curiosité sera assouvie à moindre frais et je n'aurai pas trop de déception si le livre ne me plait pas. Mais bon, je pense que je devrai passer un bon moment avec ce livre.

Voilà pour mes derniers achats et pour mes livres reçu à mon anniversaire.
Voilà 15 jours que l'année vient de débuter et 18 livres ont déjà rejoint ma PAL. Ce qui est déjà un beau palmarès.
Mais je vais essayer de freiner les achats. Donc, plus de descente en librairie avant le mois de février. Mais si je pouvais résister et ne plus faire d'achat livresque avant le Salon du Livre de Paris en Mars, ce serait encore mieux. (Je suis déjà en train de mettre de l'argent de côté pour cet évènement). On y croit on y croit!

Comme toi

Le slow qui tue de la semaine est l'une des plus belles chansons de Goldman:

Ishtar: Comme toi


Ishtar - Comme Toi par ellycannelle


J'ai choisi la version d'Ishtar car je la trouve magnifique. La première fois que je l'ai entendue, elle m'a touché au coeur.

Bonne écoute!

Prendre la route pour trouver un sens à sa vie


4e de couverture: Solitaire, obèse, alcoolique, dépressif, Smithy Ide se retrouve orphelin à quarante-trois ans. Sa vie aurait pu s'arrête là. C'est là qu'elle va commencer. Il enfourche sa vieille bicyclette et, de New York à Los Angeles, il se met à pédaler, pédaler, pédaler... Ce roman pas comme les autres a bien failli ne jamais être publié. Découvert par Stephen Kink, qui a clamé haut et fort son enthousiasme, ce chef d'œuvre d'humour et de tendresse rencontre un immense succès aux Etats-Unis.

Avant de donner mon avis sur ce roman, je voudrais moi aussi,comme l'auteur, dire un grand merci à Stephen King. S'il n'avait pas été là, peut être que ce roman de Ron McLarty n'aurait jamais été lu par le plus grand nombre. Grâce au King de l'Horreur, qui l'a découvert, ce roman à prit vie et c'est une bonne chose.
C'est un roman fabuleux, qui m'a fait vibrer: il m'a touché; j’ai ri, j'ai été ému.
Smithy est attachant, malgré son obésité, son air dépressif et son alcoolisme. Au début du roman,le lecteur le prend un peu en pitié: surtout qu'il vient de perdre ses parents dans un accident de voiture. Après l'enterrement, il découvre dans une lettre que son père a reçu, que sa soeur, que ses parents et lui avaient perdu de vue, est à Los Angeles et qu'elle vient également de mourir. Smithy se retrouve donc orphelin à 43 ans. Dans le garage de ses parents, il retrouve son vieux Raleigh (son vélo) et sur un coup de tête, il décide de prendre la route. C'est là que le roman commence et le voyage va être long jusqu'à L.A. puisqu'il a décidé d'aller retrouver sa soeur. A la fin du voyage, il trouvera beaucoup plus que ça.

Le lecteur va naviguer entre passé et présent, d'un chapitre à l'autre. Les nombreux flashbacks nous en apprennent plus sur la vie de Smithy mais surtout sur Bethany, sa soeur, atteinte d'une maladie mentale (elle entend une voix qui lui fait faire des choses étranges qui mettent la vie de ses proches, ainsi qu'elle même en danger). Et je me suis aperçu que le personnage le plus important du livre, n'était pas forcément Smithy mais Bethany. Cette chère Bethany qui "accompagne" son frère tout au long de son périple.
Il y a aussi Norma, leur voisine, paralysée après un accident, qui est amoureuse de Smithy. Le voyage de ce dernier, malgré la distance va les rapprocher.

J'ai aimé les flashbacks qui nous replongent dans les années 60: les bals de fin d'année, mais aussi la guerre du Vietnam que Smithy va connaître de l'intérieur. Puis, il y a aussi tous ces gens que Smithy va croiser sur son chemin et qui l'aideront.

Que vous dire de plus, à part de partir à la rencontre de Smithy: je peux vous garantir que vous passerez des moments agréables et drôles qui vont, sans que vous vous en rendiez compte, vous toucher au coeur.

Au final, un road book qui nous dit que parfois, il suffit juste de tout laisser tomber, et sur un coup de tête, monter sur un vélo et prendre la route pour se retrouver soi même et trouver un nouveau sens à sa vie.

Ron McLarty: J'ai rêvé de courir longtemps (The memory of running), Le livre de Poche, 475 pages, 2005

vendredi 13 janvier 2012

Michel Berger, celui qui chante #2

Amour et Soda (1963)

Un clin d'oeil, un soda
Un twist, un cinéma
Et ça y est, l'on y croit
Pourtant écoute-moi
De ce jeu, méfie-toi
Tu le regretteras
Ah oui, l'amour

yé yé yé
Oh l'amour
Wo wo wo
Oh l'amour
yé yé yé
Oh l'amour
Wo wo wo
Oh ouais l'amour

Je n'ai que seize ans
Et toi presque autant
On croit qu'on aime
On se ment
Les rêves sont devant
Et bien vite le temps
Les ravit aux enfants
Oui, pour l'amour

yé yé yé
Oh l'amour
Wo wo wo
Oh l'amour
yé yé yé
Oh l'amour
Wo wo wo
Oh ouais l'amour

Vite on doit se quitter
Oui c'est la destinée
De coeurs trop vite usés
On voulait le bonheur
Et l'on noie son coeur
Dans d'inutiles pleurs
Oui, pour l'amour

yé yé yé
Oh l'amour
Wo wo wo
Oh l'amour
yé yé yé
Oh l'amour
Wo wo wo
Oh ouais l'amour

Alors, patiente encore
A quoi bon les remords
Quand on peut déjouer le sort
L'amour vient quand il faut
Ne le force pas trop
Il n'en sera que plus beau
Ah oui, l'amour

yé yé yé
Oh l'amour
Wo wo wo
Oh l'amour
yé yé yé
Oh l'amour
Wo wo wo
Oh ouais l'amour



Michel Berger a débuté en pleine période yéyé à l'âge de 16 ans. Cet "Amour et Soda" est l' un de ses premiers 45 tours. Malheureusement, il ne connaîtra pas le succès avec ses premières chansons. (Tout le contraire de France Gall, qu'il rencontrera 10 ans plus tard). Toutefois, malgré ces échecs, il restera dans le monde de la musique en devenant l'un des directeurs artistiques de Pathé- Marconi.
Il va aussi écrire pour les autres, comme Jean-François Michael ("Adieu jolie Candy" (1969)) ou Bourvil ("Les Girafes" (1967)).

Il va également découvrir un groupe: les
Roche Martin composé de François Bernheim et de deux soeurs Violaine et Véronique Sanson. Ce groupe va sortir deux 45 tours, dans l'indifférence générale. Le groupe se sépare tout de suite après. Mais Michel Berger, qui est tombé sous le charme de Véronique Sanson croit en elle et va produire le premier album de cette dernière, intitulé "Amoureuse". Album qui lancera la carrière de cette jeune chanteuse.






mardi 10 janvier 2012

La saga des Emigrants Vol 3


4e de couverture: Après une longue et rude traversée, le Charlotta entre dans le port de New York. Les Suédois qui ont tout quitté - leur terre et leur famille - foulent enfin le sol du Nouveau Monde. Ils croient être arrivés, mais ce n'est qu'une étape.
Robert et Arvid sont tentés par les charmes de « la plus belle rue du monde », Broadway, mais Karl Oskar et Kristina savent qu'il faut poursuivre le voyage. Ensemble, ils apprivoisent le monstre qui crache le feu, la voiture à vapeur, pour se rendre jusqu'au Mississippi.
Quand ils arrivent, l'hiver s'annonce. Il va leur falloir encore une fois se battre pour survivre, encore une fois affronter des difficultés qu'ils croyaient avoir laissées en Suède et s'adapter à un pays au climat rude, peuplé de sauvages à la peau cuivrée, striée de couleurs éclatantes et effrayantes.
Tout est à construire, tout est possible.


Risque de Spoilers sur les volumes précédents, ainsi que sur celui ci.

Le voyage continue et il est toujours plaisant. Les Émigrants suédois viennent de poser le pied sur le sol américain. Pourtant, le voyage n'est pas encore fini: New York n'est qu'une étape et la route est encore longue avant d'arriver dans le Minnesota. Karl Oskar et Kristina, font, avec leur compatriotes, la découverte des machines à vapeur puis d'une autre traversée en bateau à vapeur sur le Mississippi. Puis, enfin, c'est l'arrivée sur leurs nouvelles terres qui sont encore à conquérir.

J'ai aimé découvrir ce monde de pionniers (cela m'a rappelé des souvenirs d'enfance avec la famille Ingalls dans les romans de "La Petite Maison dans la prairie"). La découverte et la peur des indiens, ces sauvages païens qui scalpent les blancs. Sauf que pour les Nillson et leurs amis, la barrière de la langue est un obstacle de plus. Ils arrivent pourtant à se débrouiller.
J'ai préféré le comportement de Danjel dans ce volume: il a perdu ses illusions, il se croit moins investi d'une mission, même s'il est toujours croyant, il ne se prend plus pour le messie et j'ai apprécié. J'ai aussi été agréablement surpris par l'amitié naissante entre Kristina et Ulrika: elles se détestaient dans les volumes précédents, Kristina étant même arrogante envers la Joyeuse. Sauf qu'elles sont toutes les deux étrangères dans ce pays, ce qui va les rapprocher et les faire devenir amies. En revanche, Robert et Elin ne deviendront pas un couple comme je l'aurai souhaité. Elin va devenir servante grâce à Robert, avec qui elle a appris l'anglais, et à sa mère Ulrika, qui lui a trouvé cette place dans une famille américaine. En ce qui concerne Robert, mon avis à changé: certes, j'aime toujours son envie de liberté mais j'ai remarqué que c'était un éternel insatisfait: il est en Amérique mais ça ne lui suffit pas: il en veut plus: il ne veut pas être le "valet" de son frère et va décider de partir à la conquête de l'Ouest, son oreille malade lui faisant entendre l'appel de l'Or. J'espère qu'il ne s'y brûlera pas les ailes. Si Robert m'a un peu lassé, Karl Oskar est toujours un personnage passionnant: courageux, travailleur, et qui a trouvé son petit coin de paradis sur le sol Américain. Kristina et lui forment un joli couple et ont réussi à construire un petit nid: malgré le froid, car l'hiver est là, ils y font face avec courage et volonté. Au final, je suis ravi que le roman se focalise sur eux deux, la plupart du temps.

Pour conclure, cette saga est toujours passionnante à suivre, bien documentée: elle nous fait voyager et comprendre ce qu'étaient la vie de ces nouveaux colons américains. Il me reste encore deux volumes avant de mettre un terme au voyage. Cependant, je ne compte pas lire le 4e volume à la suite de celui ci: je sens qu'une petite pause s'impose: même si c'est toujours plaisant à lire et à découvrir, j'ai besoin de changer un peu d'air pour éviter que la lassitude s'installe. Je n'ai pas envie de détester les deux volumes suivants parce que je me lasse. Je laisse donc Kristina et Karl Oskar vivre tranquillement sur les bords du lac Ki Chi Saga, dans leur nouveau foyer, avant de les retrouver avec bonheur dans quelques temps.
A suivre...

Vilhelm Moberg: La Saga des Emigrants (Vol3: La Terre bénie), (Invandrarna), Le Livre de Poche, 598 pages, 1999

dimanche 8 janvier 2012

Piensa en mi

Le slow qui tue de la semaine a un petit air almodovarien:

Luz Casal: Piensa en mi



J'ai découvert la chanson par le film d'Almodovar, "Talons Aiguilles", film étrange à mes yeux dont je n'ai pas tout compris au premier visionnage mais qui a su m'envouter. C'est en revoyant le film que j'ai réussi a percer un petit peu plus son mystère. Un film pour lequel j'ai une tendresse particulière car c'est par lui que j'ai découvert le cinéma de Pedro Almodovar et l'un de mes coups de coeur cinématographique: "Tout sur ma mère" (qui reste à ce jour, mon film préféré d'Almodovar). Peut être que si "Talons Aiguilles" n'avait pas été là, je serai passé à côté de "Tout sur ma mère".
Bien sûr, la voix de Luz Casal est une voix qui me touche et me fait frissonner à chaque fois que je l'entends.

Bon, il est temps que je me taise pour que vous puissiez profiter de cette superbe chanson.

Bonne écoute!

vendredi 6 janvier 2012

La saga des Emigrants Vol 2


4e de couverture: Sur les quais de Karlshamn, la Charlotta s'apprête à appareiller. Sous la poigne du capitaine Lorentz, vieux loup de mer aigri et solitaire, l'ancien navire de commerce est devenu un vulgaire transporteur d'émigrants, qui s'entassent dans l'entrepont et n'ont décidément jamais le pied marin. La vie à bord n'est que tourments: la promiscuité, la saleté, les poux, le scorbut et le mal de mer s'acharnent sur les passagers.
La Traversée est le récit d'un voyage qui ne devait durer que quelques semaines. un voyage au bout de soi, une douloureuse épreuve ana la fabuleuse destinée de ces émigrants.


Risque de Spoilers sur le volume 1 mais également ce 2e volume.

Pressé de prendre le bateau avec Karl Oskar, Kristina, Robert et les autres émigrants, j'ai de suite commencé à lire ce 2e volume. J'ai ainsi pu débuter ce voyage en mer sur la Charlotta.
Je peux vous dire que ce fut un voyage captivant: sur plus de 280 pages, on se retrouve à bord du bateau pour n'arriver au port qu'à la fin du volume. J'ai trouvé que, malgré la continuité de l'histoire, ce 2e volume est différent du premier, ce qui permet d'éviter la lassitude dans la lecture. On continue le voyage avec les personnages mais le ton est différent: quelquefois, les personnages nous livrent leurs pensées nocturnes. Le lecteur se retrouve confiné dans cet entrepont où la maladie, la saleté, les poux sont présents. Le lecteur sait déjà que parmi ces émigrants, tous ne seront plus là à la fin du voyage, ils iront dormir pour l'éternité dans ce tombeau maritime qu'est la Mer (désolé si je suis morbide mais c'est la réalité des voyage au long cours).

J'ai pris toujours autant de plaisir à faire le voyage avec les personnages dont j'ai fait la connaissance dans le premier volume: j'ai même tremblé que certains personnages que j'aimais bien comme Robert, Kristina ou Karl Oskar ne soit plus du voyage à un moment où à un autre. Mais j'ai tout de même remarqué que les personnages du premier volume s'efface au profit de la traversée en elle même: Robert, par exemple est peu présent et c'est dommage car l'histoire d'amitié ou d'amour naissante entre lui et Elin, la fille d'Ulrika, m'intéresse. J'espère que ces deux là seront présent dans la suite.

Comme je le disais, la vie sur le bateau, les conséquences de la traversée, comme les tempêtes, les maladies (le scorbut pour donner un exemple), les décès et les enterrements célébrés par le capitaine du bateau, sont les personnage principaux de cette 2e partie. L'auteur nous décrit ça tellement bien que j'ai eu l'impression d'être parmi ces émigrants, dans l'entrepont. C'est tellement bien décrit qu'à un moment, je me suis senti oppressé et j’avais parfois un peu le mal de mer comme Kristina, Inga Lena ou Robert.

Cependant, il y a un personnage qui m'a un peu énervé, c'est Danjel, "l'Hérétique" (comme je le surnomme) qui pense que parce que le Christ a investi son corps, il sera exempt du mal de mer et saura parler la langue de l'Amérique dès qu'il franchira le sol (quelle ineptie, je vous jure!). Inga-Lena, sa femme, également investi par le Saint-Esprit, croit à ce que lui dit son mari. Sauf que la réalité sera tout autre pour elle: atteinte du mal de mer, elle n'osera pas en parler à son mari, de peur de le décevoir. Cette pauvre Inga Lena m'a fait de la peine.

J'ai beaucoup aimé continuer le voyage vers l'Amérique avec ces émigrants et malgré l’oppression de la traversée (qui pour moi n'a pourtant duré que deux jours et non deux mois comme les passagers), j'ai bien l'intention de poursuivre leurs aventures. Surtout que le bateau vient d'arriver dans le port de New York. L'aventure américaine commence...

Vilhelm Moberg: La Saga des Emigrants (Vol 2: La Traversée), (Utvandrarna), Le Livre de Poche, 281 pages, 1999

Michel Berger, celui qui chante #1

Pour me comprendre (1973)

Pour me comprendre,
Il faudrait savoir qui je suis.
Pour me comprendre,
Il faudrait connaître ma vie
Et pour l'apprendre
Devenir mon ami.
Pour me comprendre,
Il aurait fallu au moins ce soir
Pouvoir surprendre le chemin d'un de mes regards
Triste mais tendre, perdu dans le hasard.

Je l'ai connue toute petite
Dans les bras de sa grande maman.
Dommage, dommage.
J'aimais tellement son visage.

Pour me comprendre
Il faudrait savoir le décor
De mon enfance,
Le souffle de mon frère qui dort,
La résonance de mes premiers accords.
Pour me comprendre
Il faudrait connaître mes nuits.
Mes rêves d'amour.
Et puis mes longues insomnies.
Quand vient le jour,
La peur d'affronter la vie.

Il y a peut être quelque part
Un bonheur dont j'aurai eu ma part.
Dommage, dommage.
J'aimais tant certains paysages.

Pour me comprendre
Il faudrait la connaître mieux
Que je ne pourrais.
Il faudrait l'aimer plus que moi
Et je vous dirais
Que je n'y crois vraiment pas.
Pour me comprendre
Il faudrait avoir rencontré
L'amour le vrai.
Vous comprenez le grand amour.
Et savoir qu'après
A quoi sert de vivre encore un jour.










"Pour me comprendre" est l'une des deux chansons a émerger de l'album "Coeur Brisé" (1973), la seconde étant "Attends moi".

jeudi 5 janvier 2012

La saga des Emigrants Vol 1


4e de couverture: Voici l’histoire des premiers pionniers suédois partis conquérir l’Amérique et comment leur vint l’idée de s’expatrier. Les paysans du Småland, une province du sud-est de la Suède, vivaient paisiblement de leurs terres. Vers le milieu du xixe siècle, cet ordre immuable commença à trembler sur ses bases. Les terres sans cesse divisées par les héritages vinrent à manquer. Et les échos venus d’au-delà de l’Océan donnèrent des envies de liberté. Au pays est le premier volume de l’épopée de ces gens ordinaires animés du souffle de l’aventure et du formidable espoir de recommencer leur vie.

Risque de Spoilers: Oui, je sais que ce n'est que le début de la saga mais je risque de raconter un évènement de la fin du volume, qui n'en est pas vraiment une puisque ce volume n'est que la 1ere partie d'un roman fleuve.

En ce début d'année, j'ai décidé de me lancer dans la lecture de la "Saga des Émigrants" comme on prend la mer pour un long voyage.
Au départ, je ne voulais écrire qu'un seul billet pour les 5 volumes, mais en entamant le 2e volume hier soir, à la suite du premier, je me suis dit que le billet risquait d'être long, beaucoup trop long, pour évoquer toutes les richesses de cette saga. J'ai ainsi décidé de faire un billet pour chacun des volumes: ils seront ainsi plus court.

Le Premier volume "Au Pays" nous raconte la vie paysanne en Suède. J'ai fait la connaissance de Karl Oskar, jeune homme qui a eu la terre de ses parents en héritage puisqu'il est l'ainé de la famille; de Robert, son jeune frère, épris de liberté et qui ne se fait pas à l'idée de n'être qu'un simple valet: c'est avec ce personnage que l'idée de l'Amérique flotte dans l'air (j'ai aimé ce personnage de par son envie d'aventures); de Kristina, la femme de Karl Oskar, douce et aimante; de Danjel, l'oncle de Kristina (c'est d'ailleurs par ce personnage que l'auteur nous parle de l'hérésie qui régnait en suède au XIXe siècle) et de bien d'autres encore.

On comprend pourquoi l'auteur a mis douze ans pour écrire cette saga: il nous immerge dans cette Suède du XIXe siècle sur laquelle il s'est énormément documenté: j'ai apprécié qu'au début du roman l'auteur nous explique les us et coutumes de la Suède, qu'il nous donne certaines clés de compréhension du monde agricole, religieux et de bien d'autres choses encore sur ce pays qui m'est totalement inconnu. Ainsi, j'ai pu me plonger plus facilement dans l'histoire de ces futurs émigrants.

On sent que ce 1er volume n'est qu'un volume de présentation: l'auteur nous présente ces personnages que l'on va suivre durant des pages et des pages: l'Amérique n'est encore qu'un doux rêve: un rêve qui plane pourtant autour de Karl Oskar et de ses proches. Un rêve qui est peut être fait de fausses idées sur ce Nouveau Monde que personne ne connait et qu'ils idéalisent. J'espère toutefois qu'ils ne seront pas déçus.

Ce 1er volume n'est qu'un début: l'aventure américaine n'en est qu'à ses balbutiements et je n'ai pas pu attendre une seule minute avant de commencer cette Traversée vers le Nouveau Monde. J'ai ouvert le 2e volume: ainsi, je continue le voyage avec Robert, Karl Oskar et tous les autres...

Vilhelm Moberg: La saga des Emigrants (Vol 1: Au Pays),(Utvandrarna),Le Livre de Poche, 327 pages, 1999

mercredi 4 janvier 2012

Descente en Librairie 8: cadeau, cadeau, cadeau

Ce matin, je suis allé en librairie pour dépenser les petits sous sous que mes parents m'ont offert pour mon anniversaire:

J'ai rempli mon petit sac de friandises livresques mais également dvdesque: en gros, des friandises culturelles!


Un roman qui parle de politique américaine et que j'avais repéré depuis longtemps.


Il était dans ma LAL depuis sa sortie. Je vais pouvoir me replonger dans l'écriture de M. Cronin dans un autre genre que le fantastique.


Un Dumas que je ne connaissais pas et qui fait pourtant parti des chefs d'oeuvre du roman sentimental. C'est apparemment, l'un des premiers écrits de Dumas.


J'ai trouvé les 3 tomes de la "Trilogie des Jumeaux" d'un seul coup. Cette trilogie qui est dans ma LAL depuis deux ans est enfin chez moi. I'm happy!


Un roman que j'avais déjà repéré en librairie mais pour lequel je n'avais pas encore craqué. C'est maintenant chose faite.


Parce que Oates, parce que trouvé d'occasion (comme pratiquement tous les romans d'Oates qui sont dans ma PAL) et parce que je prend direct sans lire les 4e de couverture.


Pour les raisons évoquées plus haut. Je rajouterai juste que celui ci était sur la LAL.


En fait, je l'avais noté en même temps que "Vie et opinion de Maf Le chien et de son amie Marylin Monroe". C'est un auteur qu'il me tarde de découvrir. J'ai maintenant deux livres de cet auteur dans ma PAL.


Avoir ce livre est vraiment un pur bonheur! C'est un livre que je zieute depuis plusieurs mois: je suis un admirateur de la série et ce livre est vraiment superbe, avec de belles photos. J'en prend plein les yeux. Mais comment s'est il retrouvé entre mes mains? C'est grâce à un ami qui me l'a offert pour mon anniversaire. Vous ne pouvez pas imaginer ma joie en découvrant la couverture du livre après ouverture du papier cadeau. Que du bonheur!

Voilà c'est tout pour les livres!

Mais ce n'est pas tout niveau achat: j'ai pu également m'offrir ceci:


L'adaptation du roman d'Elizabeth Gaskell, faite par la BBC et dont j’entends parler depuis un moment. Il ne me reste plus qu'à lire le roman avant de le visionner.

J'ai encore de belles heures de lectures devant moi avec tout ça. Je suis comblé!

lundi 2 janvier 2012

2012 sera l'année Michel Berger

En 2012, le Kabaret Kulturel va donner une place importante à Michel Berger.

Voilà 20 ans que Michel Berger, ce grand artiste nous a quitté. Il nous manque toujours et malgré les années qui passent, ses chansons sont toujours là pour nous émouvoir ou nous faire danser, pleurer, sourire.

Pour les 20 ans de sa disparition, j'ai décidé de créer une nouvelle rubrique musicale:



Chaque vendredi de cette année, vous retrouverez une chanson de Michel Berger: cette chanson sera accompagnée du texte, afin de s'arrêter un moment sur les paroles.

Bien sûr, il a fallu faire des choix dans ces chansons: il n'y a que 52 semaines dans une année et je ne pouvais pas toutes vous les proposer. J'espère alors que vous ne serez pas déçu par ma sélection. Bien évidemment, il y aura les "grands classiques" comme "La groupie du Pianiste" ou "Quelques mots d'amour", mais aussi des chansons un peu moins connu (sauf par les fans de Michel Berger qui connaissent toutes ses chansons), que, j'espère vous (re)découvrirez avec plaisir.

Alors rendez-vous vendredi pour la première chanson!

dimanche 1 janvier 2012

Une simple et belle histoire d'amour

Le slow qui tue de la semaine (et le premier de 2012) est une belle chanson d'amour:

Mecano: Une femme avec une femme


Mecano - Une Femme Avec Une Femme par cladstrife

Une chanson que j'ai aimé de suite et qui nous montre que l'amour se fiche des préjugés et ne fait pas de différences.

Bonne écoute!

Mes lectures du mois de Décembre 2011



Certes, le bilan 2011 a été fait précédemment mais je voulais toutefois revenir sur mes lectures du mois passé.

Le mois de décembre a été le plus riche en lecture avec 12 livres lus. Il est vrai que pour la plupart c'était de petits livres d'une centaine ou de deux cent et quelques pages. J'avais ainsi l'impression que ma PAL se vidait plus rapidement.


Un beau moment de lecture avec ce roman sobre qui nous raconte avec brièveté et intensité la vie de Juette, jeune fille épris de liberté.


Un classique qui m'a rappelé de jolis souvenirs d'enfance.


C'est toujours un plaisir de retrouver Charlotte et Thomas Pitt. Une série que j'aime toujours autant.


Un bon petit roman initiatique que j'ai sorti du fond de ma PAL où il dormait depuis des années. Je ne le regrette pas car ce fut une belle découverte.


Un classique de la littérature que j'ai pris du plaisir à lire. Une belle histoire sur un pays (le Canada) qui me fascine toujours autant.


Une série qui se dévore d'une traite. La plume de Marie-Aude Murail est très belle et nous invite au voyage dans ce Paris du XIXe où les Grinches hantent les rues de la capitale.


Un roman où je suis rentré tout doucement mais qui a réussi à me charmer. Une très belle découverte.


Un petit Christie qui se prête idéalement à la saison. Un vrai petit délice!


Encore une fois, Bernard Clavel a su trouver les mots pour nous raconter une histoire qui nous interpelle. Je n'oublierai pas de sitôt, le jeune Robert.


Un roman percutant qui nous montre un visage peu reluisant du monde hollywoodien. Il m'a plu, même si j'avais deviné le dénouement dès les premières pages.

Coup de coeur


L'un des plus beaux romans jeunesse que j'ai lu. Un livre qui parlera à tout le monde, jeunes ou moins jeunes.

En conclusion: Un mois qui finit l'année en beauté avec mon "record" de livres lus dans un mois (merci les petits romans!).

12 livres lus pour un total de 3100 pages.

En ce qui concerne le nombre de livres lus dans l'année:

85 livres lus pour un total de 30903 pages lus (Moi même, je n'en reviens pas!)

Une très belle année (et une très belle moyenne) qui s'est achevée hier. J'espère que 2012 sera aussi riche en lectures que le fut 2011.

Je vous dis au mois prochain pour le premier bilan livresque de 2012.