vendredi 6 janvier 2012

La saga des Emigrants Vol 2


4e de couverture: Sur les quais de Karlshamn, la Charlotta s'apprête à appareiller. Sous la poigne du capitaine Lorentz, vieux loup de mer aigri et solitaire, l'ancien navire de commerce est devenu un vulgaire transporteur d'émigrants, qui s'entassent dans l'entrepont et n'ont décidément jamais le pied marin. La vie à bord n'est que tourments: la promiscuité, la saleté, les poux, le scorbut et le mal de mer s'acharnent sur les passagers.
La Traversée est le récit d'un voyage qui ne devait durer que quelques semaines. un voyage au bout de soi, une douloureuse épreuve ana la fabuleuse destinée de ces émigrants.


Risque de Spoilers sur le volume 1 mais également ce 2e volume.

Pressé de prendre le bateau avec Karl Oskar, Kristina, Robert et les autres émigrants, j'ai de suite commencé à lire ce 2e volume. J'ai ainsi pu débuter ce voyage en mer sur la Charlotta.
Je peux vous dire que ce fut un voyage captivant: sur plus de 280 pages, on se retrouve à bord du bateau pour n'arriver au port qu'à la fin du volume. J'ai trouvé que, malgré la continuité de l'histoire, ce 2e volume est différent du premier, ce qui permet d'éviter la lassitude dans la lecture. On continue le voyage avec les personnages mais le ton est différent: quelquefois, les personnages nous livrent leurs pensées nocturnes. Le lecteur se retrouve confiné dans cet entrepont où la maladie, la saleté, les poux sont présents. Le lecteur sait déjà que parmi ces émigrants, tous ne seront plus là à la fin du voyage, ils iront dormir pour l'éternité dans ce tombeau maritime qu'est la Mer (désolé si je suis morbide mais c'est la réalité des voyage au long cours).

J'ai pris toujours autant de plaisir à faire le voyage avec les personnages dont j'ai fait la connaissance dans le premier volume: j'ai même tremblé que certains personnages que j'aimais bien comme Robert, Kristina ou Karl Oskar ne soit plus du voyage à un moment où à un autre. Mais j'ai tout de même remarqué que les personnages du premier volume s'efface au profit de la traversée en elle même: Robert, par exemple est peu présent et c'est dommage car l'histoire d'amitié ou d'amour naissante entre lui et Elin, la fille d'Ulrika, m'intéresse. J'espère que ces deux là seront présent dans la suite.

Comme je le disais, la vie sur le bateau, les conséquences de la traversée, comme les tempêtes, les maladies (le scorbut pour donner un exemple), les décès et les enterrements célébrés par le capitaine du bateau, sont les personnage principaux de cette 2e partie. L'auteur nous décrit ça tellement bien que j'ai eu l'impression d'être parmi ces émigrants, dans l'entrepont. C'est tellement bien décrit qu'à un moment, je me suis senti oppressé et j’avais parfois un peu le mal de mer comme Kristina, Inga Lena ou Robert.

Cependant, il y a un personnage qui m'a un peu énervé, c'est Danjel, "l'Hérétique" (comme je le surnomme) qui pense que parce que le Christ a investi son corps, il sera exempt du mal de mer et saura parler la langue de l'Amérique dès qu'il franchira le sol (quelle ineptie, je vous jure!). Inga-Lena, sa femme, également investi par le Saint-Esprit, croit à ce que lui dit son mari. Sauf que la réalité sera tout autre pour elle: atteinte du mal de mer, elle n'osera pas en parler à son mari, de peur de le décevoir. Cette pauvre Inga Lena m'a fait de la peine.

J'ai beaucoup aimé continuer le voyage vers l'Amérique avec ces émigrants et malgré l’oppression de la traversée (qui pour moi n'a pourtant duré que deux jours et non deux mois comme les passagers), j'ai bien l'intention de poursuivre leurs aventures. Surtout que le bateau vient d'arriver dans le port de New York. L'aventure américaine commence...

Vilhelm Moberg: La Saga des Emigrants (Vol 2: La Traversée), (Utvandrarna), Le Livre de Poche, 281 pages, 1999

3 commentaires:

  1. @Tiphanie: Euh oui. Tant que ça me plait et que je ne sens pas de lassitude, je continue.

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  2. Elle m'a marquée, cette traversée ... pas facile d'atteindre l'Amérique et il fallait être motivé et courageux ! Et je me rappelle de Danjel qui m'avait agacée aussi ... quand la religion est poussée à son extrême, ce n'est jamais bon !

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