lundi 21 octobre 2013

Entretien avec Eléonore de la Grandière, directrice des Editions "Daphnis & Chloé"

Dimanche dernier, je vous donnais mon avis sur le roman d'Adrien Sarrault, "Un Buisson d'amarante", publié aux Editions Daphnis et Chloé.

 Daphnis et Chloé est une toute nouvelle maison d'édition, né de la collaboration entre Olivier Milliès Lacroix et Eléonore de la Grandière et qui a vu le jour lors de la rentrée littéraire de Septembre 2013 (les deux premiers titres "New York sous l'occupation" de Jean Le Gall et "Un buisson d'Amarante" d'Adrien Sarrault sont parus fin  août 2013).

J'ai été contacté par cette maison d'édition pour découvrir et vous faire découvrir l'un des romans qu'elle publie.
De nature curieuse, j'ai voulu en savoir un peu plus sur cette nouvelle maison d'édition: Daphnis et Chloé.
C'est ainsi qu'il y a quelques jours, j'ai eu l'immense honneur d'interviewer  Eléonore de la Grandière, sur cette nouvelle aventure: "Daphnis et Chloé".


Entretien avec Eléonore de la Grandière



 Quel a été votre parcours avant de vous lancer dans cette nouvelle
 aventure qu'est "les Editions Daphnis et Chloé"?

Je suis passée par beaucoup de métiers du livre. Après des études littéraires, j'ai été critique de livres au Nouvel Observateur et au magazine Femmes (qui n'existe plus maintenant). J'ai aussi été stagiaire puis lectrice, plume, etc pour plusieurs grandes maisons d'édition (Plon, Gallimard, Grasset). J'ai aussi fait un passage à l'Ecole normale supérieure de la rue d'Ulm où j'organisais des conférences et des séminaires avant de revenir définitivement dans l'édition en allant au Summer Publishing Course de Columbia, à New York. L'aventure Daphnis et Chloé a commencé juste après, à la rentrée 2013.

Vous vous lancer donc un nouveau challenge avec la fondation des
 "Editions Daphnis et Chloé". Pourquoi avoir choisi ce nom, poétique en
 soi, pour votre maison d'édition?

Daphnis et Chloé, c'est avant tout un des premiers romans de l'Antiquité attribué à Longus. C'est aussi un opéra bouffe d'Offenbach, une symphonie chorégraphique de Ravel, une statue de Cortot exposée au Louvre, des tableaux de François Gérard et de François Boucher... C'est une oeuvre qui a traversé les siècles et a inspiré beaucoup d'arts différents. Nous aimions ce côté atemporel et pluriel. Et, ce qui ne gâche rien, nous avons eu beaucoup de compliments sur le nom de la maison. Les lecteurs comme les journalistes et les libraires le retiennent facilement.

 Une nouvelle maison d'édition, c'est un challenge énorme et un pari
 risqué, quand on voit le nombre de maisons d'éditions qui existent
 déjà. Comment allez vous vous démarquer de celles-ci et sortir du lot?


Effectivement. On nous a beaucoup dit que nous étions fous et/ou inconscients. C'est un pari risqué, mais le monde de l'édition est en train de changer. Les grosses maisons fusionnent, sont rachetées par des grands groupes. Je rencontre beaucoup d'auteurs qui préfèrent une petite structure indépendante comme la notre. Ils ont l'impression d'être chez eux, presque en famille.
Pour nous démarquer, nous avons choisi une ligne éditoriale particulière : nous souhaitons faire de la littérature sur "le monde qui change", c'est-à-dire des textes contemporains qui racontent le monde tel qu'il est, avec ses failles, sans tabou à travers des personnages hauts en couleur et rarement politiquement corrects. Nous ne voulons surtout pas de romans trop intimistes ou trop lisses, mais plutôt des histoires ouvertes sur le monde actuel.

 Certains titres sont déjà sorti, comme "_New York sous
 l'occupation" _de Jean Le Gall, "_Un buisson d'Amarante"_ d'Adrien
 Sarrault et prochainement "_Macao Men" _ de Gabriel Guillet. Quel est
 le point commun entre ces romans? Qu'est ce qui vous a poussé à les
 choisir?

Tous ces romans ont comme premier point commun de correspondre parfaitement à notre ligne éditoriale. 

"New York sous l'occupation"
prend comme décor la ville américaine pendant la crise financière de 2007










,
"Un Buisson d'Amarante" est une chronique romancée des quarante dernières années. 



"Macao Men" enfin raconte les univers du Poker et de la Chine dans ce qu'elle a de plus fascinant et de plus dangereux : la ville de Macao, capitale du jeu et du vice.










Les trois auteurs sont partis d'univers qu'ils connaissent par coeur pour les raconter avec un angle très particulier construit sur leur expérience. Ce sont, pour moi, des romans qui sortent de l'ordinaire que ce soit à travers les thèmes abordés ou leur structure, pour la plupart très moderne.

 D'autres romans vont suivre. Pouvez vous nous donner un avant-goût
 des prochains romans qui vont rejoindre le catalogue des éditions
 "Daphnis et Chloé"? 

Nous avons décidé de sortir 10 romans par an, soit à peu près un par mois.


 Après "Macao Men", nous sortons le "Syndrome de Croyde"(qui paraîtra le 14 novembre 2013). L'auteur, Marc Welinski, a inventé un syndrome psychiatrique qui n'existe pas, le syndrome de Croyde, en partant des histoires de "pousseur de métro", ces derniers étant en fait atteint de ce syndrome qui relève de la fascination pour le vide et le besoin soudain pour le "malade" d'y précipiter la personne la plus proche de lui. L'histoire est tellement crédible que toutes les personnes qui ont lu les épreuves sont allées vérifier sur Google si cette maladie existait.




Et pour la rentrée littéraire de janvier, nous publions le premier roman du photographe Thierry des Ouches : "Martin de La Brochette", le vilain petit canard d'une famille très BCBG. Les La Brochette sont tous obsédés par les grandes écoles, la silhouette sportive et les bonnes manières. Martin, dit "Boulette" ou "P'tit Boudin" n'a pas vraiment fait d'études, est grassouillet et bon vivant, ce qui ne l'élève pas aux yeux de sa famille. Mais tout va s'empirer au cours d'un déjeuner traditionnel de Pâques à Versailles, lorsqu'il annonce à sa très peu compréhensive famille son projet de carrière inattendu.


 Quels genres littéraires recherchez-vous? Par exemple, la Fantasy,
 la SF ou autres thrillers et romans historiques auront ils leur place
 chez Daphnis et Chloé?_

Nous ne publions que de la fiction contemporaine. Nous n'avons pas l'intention de nous étendre à la SF, au roman historique ou à la Fantasy.

Pour le moment, vous ne publiez que des auteurs francophones.
 Prévoyez-vous de publier des auteurs étrangers? Si oui, quels pays
auront votre préférence? Sortirez-vous des sentiers battus en
 proposant une littérature autre qu'Américaine (beaucoup représentée
 chez nous) ou Scandinave (qui s'est énormément développée, surtout en
 policiers depuis le succès de "Millénium"
 de Stieg Larson)? (Bien évidemment, ce ne sont que deux exemples parmi
 tant d'autres)_

Oui, à l'avenir nous aimerions étendre notre catalogue à la littérature slave, pas encore très connue en France, mais où il y a d'excellents auteurs.

Pour finir, quel est votre dernier livre coup de coeur et
 pourquoi?_

Le premier livre que j'ai lu de cette rentrée littéraire est le roman de Pierre Lemaître, "Au revoir là-haut". Pour être très honnête, je n'étais pas très tentée au départ par un énième livre sur la guerre, mais j'ai été incroyablement agréablement surprise. Je l'ai trouvé prenant, tendre et, contre toute attente, très drôle.
J'ai aussi eu un petit coup de coeur pour l'ovni de cette rentrée :
"L'extraordinaire voyage du Fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa" de Romain Puértolas. Un roman complètement délirant qui souffle un vent de fraîcheur sur cette période très littéraire de l'année.

Merci beaucoup d'avoir eu la gentillesse de répondre à mes questions.

Je vous en prie ! Merci de vous intéresser à nous.

Voilà. J'espère que cet entretien vous a plu et vous a permis de vous faire une idée sur la maison d'édition Daphnis et Chloé. 

Si vous voulez en savoir un peu plus sur les romans où sur "Daphnis et Chloé", je vous encourage à aller visiter leur site.

Je suis sûr que vous vous laisserez tenter par un de leurs romans.


2 commentaires:

  1. Je me suis marré avec le syndrome de Croyde, c'est le genre d'histoire qui m'intéresse :)
    Par contre, les couvertures ne mettent pas en avant le côté "contemporain" sur lequel DC semble vouloir insister et c'est bien dommage. On dirait un énième livre "du temps" d'une énième "petite" maison d'édition qui se contente de copier les grands.
    En tous les cas, je vous souhaite le meilleur et même un peu plus :)

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  2. "Le Syndrôme de Croyde" m'intéresse aussi. Je te rejoins également pour les couvertures: elles sont très jolies et donnent un très beau cachet à l'objet livre mais elles n'indiquent pas le côté contemporain des romans.
    Merci pour les encouragements.

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