vendredi 13 décembre 2013

La petite copiste de Diderot

4e de couverture: Au début de la seconde moitié du XVIIIe siècle, la bataille de l'Encyclopédie fait rage : cette magnifique entreprise placée sous le signe des Lumières et de la liberté de penser voit se dresser contre elle la censure du pouvoir et la colère des dévots. C'est dans ce contexte tourmenté que Félicité, une jeune paysanne née sur le plateau de Langres, est envoyée à Paris pour devenir la copiste de Denis Diderot. Elle a appris à lire et à écrire, fait exceptionnel à l'époque pour une enfant de sa condition, et assistera le philosophe dans ses diverses tâches littéraires et sa correspondance. Malgré leur différence d'âge et d'érudition, une forte complicité se noue rapidement entre eux. Fascinée par le génie du grand homme, son inépuisable générosité et son goût des plaisirs, la jeune fille se passionne pour les combats de l'Encyclopédie tandis que Diderot ne reste pas longtemps insensible à la fraîcheur et au regard candide que cette petite paysanne porte sur une société parisienne alors en pleine effervescence. Dans les salons littéraires, elle va croiser nombre de figures de la " société des gens de lettres " : le baron d'Holbach, madame d'Épinay ou encore d'Alembert. On y parle de Montesquieu, de Rousseau, de Voltaire. Mais dans un siècle où souffle le vent des idées, les amitiés sont fragiles, et alors que Félicité progresse à grandes enjambées sur la route du savoir, l'irruption de l'abbé Ferdinando Galiani, un libertin napolitain, risque fort de troubler l'intimité de la petite copiste et de son maître.

Cette année marqua le Tricentenaire de la naissance de Diderot (ce dernier étant né en octobre 1713). 
C'est en repensant à cette date anniversaire que j'ai voulu lire le roman de Danielle Digne. 
Dans celui ci, le lecteur suit Marie (que Diderot rebaptisera par son 2e prénom, Félicité, le premier faisant un peu trop religieux), une petite paysanne, érudite (rare pour l'époque) qui se retrouve envoyé à Paris par son oncle, Paulin abbé de son état, pour devenir la copiste de Diderot. Progressivement, va s'instaurer entre le philosophe et la jeune fille une relation fait de respect et d'admiration. La jeune fille va ainsi découvrir le Paris des Lumières. 

C'est donc par le prisme d'une jeune fille que nous est dévoilé Diderot, créateur de  "L'encyclopédie" (qui prend une grande part dans le roman. Ce fut d'ailleurs passionnant de découvrir tous les aléas que cette "Encyclopédie" à engendré pour Diderot),(ses autres écrits comme "La Religieuse" ou "le Neveu de Rameau" sont évoqués)  mais également le siècle des Lumières où les philosophes avaient une grande place. . 
Dès les premières pages, j'ai été charmé par la plume de Danielle Digne: elle est douce et poétique et s'accorde très bien à ce siècle des Lumières. L'écriture de Danielle Digne, qui donne la parole dans son roman à sa narratrice Félicité, fait de cette dernière, la digne héritière d'une Madame de Sévigné. (même si celle ci a vécu bien avant le siècle des Lumières, je l'avoue)
Le seul bémol que je porterai à ce roman est sa brièveté. L'auteur passe trop vite sur certains événements. Le lecteur n'a pas le temps de s'immerger dans le roman que celui ci est déjà fini. Pour ma part, je n'ai pas eu le temps de m'attacher aux personnages, que ce soit Félicité, ou Diderot. Surtout, je trouve que 250 pages pour résumer 20 ans d'une relation est un peu court et on ne sent pas l'évolution de cette relation entre Félicité et Diderot.  Les élans du coeur de Félicité envers Alcide et  Galliani sont très bien décrit mais survolés. Cela est bien dommage car j'aurai eu probablement plus d'empathie pour ce personnage féminin hors norme. 
Car, oui, Félicité est un beau personnage de femme, qui évolue sans cesse aurpès de Diderot (et qui deviendra son égal assurément quand elle se détachera de son "emprise" en devenant écrivain à son tour. 

Au final, voilà un beau destin de femme que nous conte Danielle Digne dans ce superbe roman historique, qui m'a fait découvrir plus avant le siècle des Lumières et Diderot en particulier (je serai curieux de feuilleter cette fameuse encyclopédie qui eu bien maille à partir avec les pouvoirs en place), mais qui malheureusement est un peu court pour pouvoir l'apprécier pleinement. J'aurai tellement voulu que l'histoire prenne son temps pour nous parler de cette relation passionnante entre la petite paysanne de Langres (ville natale de Diderot) et le Philosophe. Malgré ce bémol, "La petite copiste de Diderot" est un roman à découvrir et que je vous conseille fortement. Plongez dans ce siècle des Lumières qui changea la face du monde. 

Merci à Eric et aux Editions Le Passage pour cette agréable plongée dans le siècle des Lumières.

Danielle Digne: La petite copiste de Diderot, Le Passage, 254 pages, 2013



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