dimanche 17 août 2014

Le Vent à gorge noire

4e de couverture: Leur diplôme en poche, Jack, Ben et David, amis de toujours, s’offrent une aventure lointaine. Pour ne pas faire comme les autres, ce sera l’Ouganda. Un pays dont ils ne savent rien, pas même les dangers. Un voyage dont ils ne reviendront pas tous…
Des années plus tard, Jack Carrigan est devenu une légende au sein de la police londonienne. Il se voit chargé d’une enquête épineuse : le meurtre sauvage de Grace Okello, jeune étudiante d’origine ougandaise. S’agit-il d’un vulgaire crime crapuleux, ou bien ce meurtre est-il lié aux découvertes de l’étudiante sur les groupes rebelles qui se disputent son pays ? Cette enquête va plonger Carrigan, secondé par le sergent Geneva Miller, dans l’univers violent de la diaspora africaine et les refuges d’ex-enfants soldats pour le guider jusqu’aux secrets bien gardés de l’ambassade. Une intrigue sans frontières et à haut risque qui l’obligera surtout à affronter les fantômes de son passé.

En lisant la 4e de couverture, ma curiosité a été titillée. L'auteur me promettait un voyage africain hors norme. 
Comme je trouve que l'été est une bonne saison pour dévorer des polars, je me suis tourné vers celui ci. Punaise! Quel roman! J'en suis encore tout estomaqué. L'auteur nous embarque dans une intrigue haletante, sans temps mort et où notre cerveau cogite dur pour pouvoir démêler tous les liens de cette nébuleuse et ténébreuse affaire. 

Jack Carrigan, flic londonien, est appelé sur une affaire de meurtre: une jeune femme d'origine ougandaise à été retrouvée sauvagement assassinée dans son appartement. En s'occupant de cette affaire, Jack ne sait pas que celle ci va raviver de vieilles blessures. Mais surtout, il devra composer avec une jeune sergent, Geneva Miller, qui va le seconder dans cette affaire. 

Le roman débute sur un voyage en Ouganda qu'effectuent trois amis, qui viennent tout juste d'obtenir leur diplôme. Un voyage qui ne se passera pas aussi bien qu'ils l'espéraient, après avoir bifurqué vers la mauvaise route. Dès ces premières pages, j'ai été happé par le roman mais surtout frustré car, après ces 16 premières pages, l'auteur fait un saut d'une vingtaine d'années dans le temps et nous voici suivant Jack, devenu flic, dans son enquête. 
Cependant, malgré cette petite frustration, j'ai été happé direct par l'intrigue qui se noue. L'originalité de ce roman réside du fait qu'il parle de l'Afrique et des groupuscules qui prennent le pouvoir et massacrent les populations des villages africains. D'ailleurs, l'auteur a fait un travail formidable de documentation car le lecteur est totalement immergé dans cette histoire de l'Afrique qui nous est conté. 
Mais il ne faut pas oublier non plus l'ambiance londonienne qui se dégage du roman, car, même si elle traite de l'Afrique, les lieux de l'intrigue sont bien Londres et ses quartiers. Ce fut d'ailleurs très intéressant de découvrir la ville et surtout des quartiers peu connus. 
Bien sûr, il y a quelques détails propre au roman policier, comme le flic solitaire, taciturne, qui doit composer avec une jeune recrue qu'il voit comme un obstacle, au départ de l'enquête, les fausses pistes et les complots propres au genre, mais, le fait que l'auteur se focalise sur le passé de Jack, nous fait comprendre que si Jack est comme beaucoup de flics qu'on rencontre dans les romans policiers (c'est à dire avec beaucoup de fêlure, solitaires et n'en faisant qu'à sa guise) , c'est à cause d'un événement de son passé que l'auteur nous expose en quelques chapitres (qui ont été parmi ceux les plus éprouvants à lire). 
Stav Sherez, par petites touches, humanise ses personnages principaux (Jack Carrigan et Geneva Miller) en nous donnant quelques éléments de leu passé. J'ai apprécié ce procédé, car cela m'a plus impliqué dans l'enquête. 
Autre point positif: le fait que l'auteur, tout en gardant quelques cartouches, nous donne à réfléchir et tout du long, j'ai essayé de savoir qui était derrière toute cette histoire. J'ai ainsi joué les détectives (comme j'aime le faire en lisant un roman policier) et j'étais certains d'avoir le fin mot de l'histoire...sauf qu'encore une fois, l'auteur, Stav Sherez, m'a complètement scotché par un final en apothéose (j'étais pourtant proche de la réponse mais mon suspect n'était pas le bon...grrr). 

Par contre, je voudrais vous mettre en garde: il y a certains passages du roman qui sont très durs (comme la description des meurtres ou les passages se passant en Ouganda) et qui pourront heurter les personnes sensibles. Moi même, qui pourtant en est lu (ou vu) d'autres, ait été un peu déboussolé par certains passages, qui ont heurté mon petit coeur sensible. Mais rien ne vous empêche de le lire, si vous vous sentez le courage, ou si le roman vous intéresse. Ce roman vaut vraiment le coup d'être découvert. (Vous n'aurez qu'à sauter les passages un peu trop difficiles pour vous).

Voilà un roman policier comme je les aime: dépaysant, bien mené, avec des personnages forts, une intrigue aux petits oignons, mais aussi, un roman qui nous en apprend plus sur les groupes rebelles en Afrique, sur l'Afrique en elle même. Une très bonne  découverte que je vous recommande. 

Merci à Amandine et aux  Editions Stock pour ce voyage en terres londonienne et africaine qui m'a ravi. 

Stav Sherez: Le Vent à gorge noire, (A Dark Redemption), Stock, 406 pages, 2014





2 commentaires:

  1. Bon moi qui suis un p'tit coeur sensible je vais passer :p

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    1. Il est vrai que ce n'est pas un polar à mettre entre toutes les mains, surtout les sensibles.

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