samedi 22 novembre 2014

Jackie, une femme d'influence

4e de couverture: Disparue il y a vingt ans, Jackie Kennedy, icône de la mode construite à coups de photos volées et de couvertures de magazines, cache une autre réalité. La vraie Jacqueline est une femme d'influence, charismatique, intelligente et drôle. Cette personnalité hors du commun a marqué Khrouchtchev, de Gaulle, Malraux et bien d'autres. Malgré ce destin, elle a refusé d'écrire ses mémoires, ne révélant quasiment rien de son rôle à la White House. Si la First Lady avait l'oreille du Président sur certaines questions politiques, personne ne l'a su ou si peu. Dès l'élection de JFK, elle lance des travaux de restauration à la Maison Blanche pour en faire l'emblème de l'Amérique. Grâce à elle, Washington devient un haut lieu culturel, où cette antiségrégationniste convaincue valorise les artistes et les intellectuels noirs et blancs sans préjugés. Férue de littérature et d'histoire, elle défend le " patrimoine architectural américain " - un non-sens pour ses contemporains - et sauve Grand Central, la célèbre gare de New York sur le point d'être rasée. Incarnant avant l'heure la Soft Diplomacy, elle part seule, avec l'aval du Président, faire la promotion des États-Unis en Inde et au Pakistan. Si d'aucuns la disaient " timide ", elle a insufflé, aux heures les plus graves de la guerre froide, courage et fierté à ses concitoyens. Au fil des ans, Jackie est devenue un atout auprès de son mari, indispensable à sa réélection. C'est ce parcours exceptionnel que revisite l'auteure pour comprendre ce qui fait de Jacqueline Kennedy Onassis une femme qui tient une place à part dans l'histoire des États-Unis.

Un certain après-midi de novembre 1993 (le 22), mon professeur d'anglais, a décidé de nous diffuser un petit film documentaire sur l'assassinat de JFK. En effet, cela faisait maintenant 30 ans que le plus jeune président des Etats Unis a disparu. Elle voulait, par cet intermédiaire nous parler des Etats Unis et de cet événement qui bouleversa l'Amérique mais également le monde entier. 

C'est en voyant ce documentaire sur l'assassinat de JFK, mais surtout sa non résolution, que ma fascination pour les Kennedy a débuté. Depuis j'essaie de lire et de voir tout ce que je peux trouver sur les Kennedy (et ceux qui les entourent comme Marylin Monroe, Frank Sinatra, et bien d'autres). J'ai vu des films sur cet événement (JFK d'Oliver Stone avec Kevin Costner) ou sur les Kennedy comme la série du même nom ( Les Kennedy), lu des romans (Les Immortels de Michael Korda ou Blonde de Joyce Carol Oates). 
Sur JFK, j'en ai appris beaucoup (même s'il m'en reste encore à découvrir), mais Jacqueline Bouvier restait pour moi un mystère (mystère qu'elle a entretenue tout au long de sa vie). Jackie ne se livrait pas beaucoup et cet aura de mystère a attisé ma curiosité. 
Après avoir lu un article de Maud Guillaumin dans le Vanity Fair du mois de juillet 2014 (qui revenait sur la relation entre Jackie Kennedy et André Malraux), j'ai voulu en savoir plus. Alors quand j'ai eu la chance de recevoir le livre de Maud Guillaumin, je n'ai pas hésité une second et me suis plongé dans sa lecture avec avidité. 

J'ai adoré ce livre. Maud Guillaumin montre une facette très méconnue de Jackie Kennedy: celle d'une femme qui a fait beaucoup pour son pays et qui s'est impliquée plus qu'on ne le croit dans la présidence de son mari. Derrière la façade glamour que véhiculait les magazines, se cachait une femme de caractère qui, par petites touches à voulu importer la culture aux Etats Unis et à la Maison Blanche. Washington est devenu un haut lieu culturel grâce à Jackie qui valorisa les artistes de son pays. 
Surtout, on apprend que la présidence de John Fitzgerald Kennedy a rapproché le couple qui, durant les trois années qu'ils passèrent à la Maison Blanche, ont été plus unis que jamais (beaucoup plus qu'au début de leur mariage, qui ressemblait plus à "un mariage de convenance"), même si John batifolait ailleurs. 
L'auteur revient sur les faits marquants de la présidence des Kennedy (du fiasco de la Baie des Cochons à l'assassinat de Kennedy). L'auteur va alors nous dévoiler que Jackie Kennedy a parfois arrondit les angles et sauvé son mari de plusieurs moments délicats, en rencontrant Nehru, en Inde, sans froisser le Pakistan, allié de l'Amérique et ennemi de l'Inde. Son sens diplomatique va faire des merveilles dans nombre de pays. 

Ce livre est fascinant à plus d'un titre: il nous parle de l'Amérique des années 60, nous ouvre les portes de la Maison Blanche, et nous parle d'une femme exceptionnelle qui m'a charmé. J'ai été envoûté par elle et par ce livre, qui se lit comme un roman. L'écriture de Maud Guillaumin est fluide et captivante. On ne peut pas décrocher une seule minute. A chaque page, il se passe quelque chose et on tourne les pages fébrilement afin de savoir ce qu'il va y avoir après la prochaine virgule. (D'ailleurs, le chapitre 7 La légende Kennedy, qui revient sur l'assassinat de Kennedy et ses conséquences, se lit comme un polar, l'auteur, par moult détails, nous raconte les événements au plus près du drame, c'est à dire de  l'intérieur de la limousine. Ce chapitre nous dit également que si JFK est resté dans les mémoires, Jackie y est pour beaucoup car, c'est elle qui a forgé la légende, afin que le court passage (3 ans) des Kennedy à la Maison Blanche, ne tombe pas dans l'oubli. 

Ce livre aurait pu être un coup de coeur. Il n'en a pas été loin, sauf que l'après Kennedy, m'a semblé moins fort (il y a surtout un chapitre; celui sur le mariage de Jackie et Aristote Onassis qui m'a moins passionné), même s'il y a encore des surprises jusqu'au bout, comme dans le dernier chapitre, qui devrait intéresser tous les amoureux des livres. 

Malgré ce petit bémol, sur le volet Onassis, voilà un livre passionnant que je conseille à tous les amoureux de l'Amérique, des Sixties (car il en est beaucoup question), des Kennedy, ou tout simplement, pour ceux qui veulent percer le "mystère Jackie Kennedy": ce livre est un très bon point de départ. 
Je vais même oser une comparaison peut être hasardeuse, ce livre est un véritable "page turner": dès la première page lue, vous ne pouvez plus vous échapper: vous êtes happé, captivé jusqu'à la dernière ligne. Et vous ressortez de ce livre hagard, émerveillé, avec une seule envie: piocher dans la bibliographie qui se trouve à la fin du livre pour en savoir encore plus sur Jackie. Cette petite "mise en bouche" concoctée par Maud Guillaumin a été si savoureuse qu'on en veux plus. 
C'est ça que j'appelle un livre réussi. 

Merci aux Editions du Moment pour ce beau moment de lecture. 

Maud Guillaumin: Jackie, une femme d'influence, Editions du Moment, 253 pages, 2014


2 commentaires:

  1. Tu te doutes bien que cette lecture me tente, amoureuse des sixties, intéressée par les Kennedy depuis toujours ... Je ne peux donc pas passer à côté!

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