jeudi 26 février 2015

Alfred Hitchock #9: Fenêtre sur cour (1954)


Synopsis: A cause d'une jambe cassée, le reporter-photographe L. B. Jeffries est contraint de rester chez lui dans un fauteuil roulant. Homme d'action et amateur d'aventure, il s'aperçoit qu'il peut tirer parti de son immobilité forcée en étudiant le comportement des habitants de l'immeuble qu'il occupe dans Greenwich Village. Et ses observations l'amènent à la conviction que Lars Thorwald, son voisin d'en face, a assassiné sa femme. Sa fiancée, Lisa Fremont, ne le prend tout d'abord pas au sérieux, ironisant sur l'excitation que lui procure sa surveillance, mais finit par se prendre au jeu...

Et un chef d'oeuvre de plus pour Hitchcock! Un! 
Un film, que, malgré ses nombreuses diffusions, je n'avais jamais vu (Shame on me!). Avec ce film, Hitchcock est à l'apogée de son art. Tout est maîtrisé dans ce huis-clos, qui, mine de rien, sans que vous vous en rendiez compte, vous met les nerfs en pelote. D'une situation banale (qui n'a jamais regardé par la fenêtre de chez lui pour voir ce qui se passait chez ses voisins?), Hitchcock fait monter la pression du spectateur qui se retrouve impuissant devant ce qu'il voit...car il y a un peu une mise en abyme dans ce film: le spectateur du film est aussi voyeur que l'est Jeffries (admirablement interprété par James Stewart) puisqu'il assiste à la situation sans pouvoir rien faire, bloqué par un écran (qui est une autre fenêtre)  et en dehors de la situation. 

Les prises de vues du film sont maîtrisées en tout point et nous offrent plusieurs points de vue différents, en ayant pour décor la même fenêtre et la même façade d'immeuble. 
Chapeau bas aux acteurs (James Stewart et Grace Kelly, en tête),et plus particulièrement à ceux qui interprètent les voisins. Ceux ci sont filmés de manière que leur jeu ne passe que par le geste (la parole étant exploitée à de rares occasion et souvent étouffées de par l'éloignement de Jeffries, puisque tout est vu de sa fenêtre. 

Ce qui fait la force de ce film, c'est son parti pris de ne nous montrer que le point de vue de Jeffries, qui peut être erroné. Ben oui, des attitudes et des gestes peuvent être mal interprétés quand on ne connait rien de la vie de ses voisins. Puis, l'oisiveté et l'ennui de Jeffries peut lui faire faire et comprendre ce qu'il veut, juste pour mettre un peu de piment dans sa vie. 

J'ai mi un petit peu de temps à entrer dans le film. Je regardais la vie des voisins de Jeffries avec passivité, sans grand entrain, puis, sans m'en rendre comte, j'étais captivé et je cherchais à savoir comment cela allait se finir. Puis, j'ai fini le film, sur les dents, complètement tendu, par une fin qui m'a estomaquée. 

Au final, un film des plus maîtrisé (probablement l'un des plus grands chefs-d'oeuvre de Mr Hitchcock) qui se regarde avec plaisir et avidité. Un film qui inspirera beaucoup de remakes (qui ne leur arriveront pas à la cheville) mais aussi certains artiste comme Renan Luce, par exemple, qui s'inspirera de Fenêtre sur cour pour son clip Les voisines. Le Maître du suspense inspirera encore longtemps, les artistes...qui  ne l'égaleront probablement jamais. Mais c'est tout de même un bel hommage 


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