vendredi 31 juillet 2015

Descente en librairie #58

Au mois de juillet, 16 livres ont rejoint ma PAL.

01/07


La suite de la saga des "Crèvecoeur" que j'attendais impatiemment. Je l'ai déjà lu et chroniqué.










Un thriller fantastique teintée d'humour qui m'a l'air de sortir des sentiers battus. Je dis banco! Essayons et lisons, pour voir.










Quand on m'a dit que le livre était entre "Le bal des vampires" et "une nuit en enfer", ma curiosité a été titillée, et j'ai voulu tenter. Puis, il est toujours bon de tenter d nouveaux auteurs car, souvent, ils nous réservent de belles surprises.








(Reçu dans ma BAL)

04/07


Un essai! Moi, je vais lire un essai alors que je suis plutôt roman. Non, mais qu'est ce qui m'a poussé vers ce livre? Eh bien, la faute en revient à Manu de la chaîne littéraire Les Bêtises de Manu, qui en a tellement bien parlé dans un vlog que j'ai voulu le lire. Puis, le bleu est ma couleur préférée, donc connaître son histoire, est des plus intéressant.
Si ce livre me plait, je pense que je me pencherai sur d'autres couleurs (comme le Noir et le Vert)  dont Michel Pastoureau raconte l'histoire.





J'ai trouvé ce 1er tome des "Américains" au même rayon que le Pastoureau. C'est un essai historique sur l'histoire de l'Amérique (et des américains également) de sa naissance à nos jours.
L'Amérique me fascine depuis longtemps et l'Histoire est une de mes passions (et une de mes matières préférées à l'école). Donc, je me suis laissé tenter par cet essai historique.
Ce 1er volume (puisque l'éditions poche a coupé le livre en deux) commence en 1607 pour se terminer en 1945.




J'en ai aussi profité pour prendre le 2e volume qui se déroule de 1945 à nos jours (c'est à dire 2008 pour mon édition).
Les deux volumes font sensiblement le même nombre de pages. Et là, je me demande: il s'est passé tellement de chose en 60 ans? Car, le 1er volume couvre plus de 300 ans d'histoire américaine en 330 pages, alors que les 60 dernières années du XXe siècle en prennent autant. Ouah. Enfin, je verrais bien quand je le lirai.





(Achat Gibert).

11/07

1er roman de la nouvelle collection de chez Milady ("collection Slash") qui va s'intéresser au phénomène de la romance gay. Cela fait un moment que je voulais en lire. Je n'ai donc pas attendu longtemps avant de me décider à l'acheter. De plus, l'un des héros est chanteur. Donc, tout pour me plaire.








(Achat Fnac)

20/07

Quand je pars en vacances, j'en profite toujours pour aller "visiter" les librairies de mon lieu de villégiature. Et je saute sur l'occasion pour voir les romans de Oates, qu'ils ont dans leurs rayons, car ils ont souvent ds livres que je ne trouve pas dans les librairies de ma ville.
Cette fois, j'ai trouvé mon bonheur à la librairie "Calligrammes" de La Rochelle puisque j'ai réussi à trouver cette "Mère disparue" que je cherchais depuis un moment.






J'ai également réussi à déniché le 2e tome de sa trilogie gothique qui manquait à ma collection (j'ai déjà le tome 1 (Bellefleur) et le tome 3 (les mystères de Winterthurn) dans ma PAL). Il ne me manquait plus que celui ci, que je n'arrivais pas à trouver. J'ai donc sauté sur l'occasion. Ainsi, je pourrais lire cette trilogie (je ne sais pas si les romans se suivent ou peuvent se lire indépendamment) quand je le voudrais. Youpi.





Avec mes deux "Oates", j'ai pu bénéficier de l'opération "2 achetés, 1 offert"; Mon choix s'est porté sur ce polar de Patrick Graham (dont j'ai "Des fauves et des hommes" qui traîne dans ma PAL), pour son résumé qui m'emballait.









(Achat Librairie "Calligrammes")

21/07

Et une visite dans une autre librairie de La Rochelle (où j'ai passé quelques jours cet été). Une librairie jeunesse où j'ai trouvé la version poche de ce roman que j'avais repéré lors de sa sortie en grand format. Comme il était à 5.90 € , je me suis dit: allons y!








Ah la la! Voilà la boulette! L'achat compulsif que je n'aurai pas du m'empresser de faire. Pourtant, j'ai toujours fait attention à ne jamais acheter de livre que j'avais déjà. Malgré une PAL et une bibliothèque titanesque de plus de 1500 livres, je n'ai jamais eu de doublons. (Il m'est parfois arrivé de presque acheté un livre que j'avais déjà, mais je m'en souvenais au dernier moment, où quand j'ai un doute, je n'achète pas).
Il fallait bien que ça m'arrive un jour. Mais j'étais tellement ravi d'enfin trouver un roman de David Levithan (qui m'avait charmé cet hiver avec "Dash & Lily") traduit en français que je me suis précipité dessus et que je l'ai acheté sans lire la 4e de couverture.
Sauf que, quelques minutes plus tard, alors, que je me trouvais sur le bord de mer et que je consultais mes achats, j'ai lu le résumé qui me disais vaguement quelque chose. Et c'est en lisant le titre original du roman que j'ai compris mon erreur. Je possède ce livre en Anglais (comme souvent avec Levithan): ce "A comme aujourd'hui" n'est autre que "Every day" que j'ai acheté au début de l'année.
Bon, je relative un petit peu: certes, je possède ce livre, mais dans une autre langue, donc, ce n'est pas un doublon qui va rester dans ma bibliothèque pour ne jamais en sortir. Car, je pourrais lire ce livre, tout d'abord en VO, puis le relire en français un peu plus tard. On se console comme on peut.

(Achat Librairie Jeunesse)

22/07

Retour à la librairie "Calligrammes" où j'ai réussi à trouver le 1er recueil de nouvelles de McCann que je ne trouvais pas dans les librairies de ma ville (c'est un super moyen de compléter les collections de romans de nos auteurs préférés, je trouve, d'aller dans d'autres librairies que celles qu'on côtoient régulièrement).








J'ai été attiré comme un aimant par ce livre. Son titre, cette femme sur la couverture ont retenu mon attention. Le résumé (l'histoire de deux iraniennes (de deux générations différentes), qui racontent l'Iran d'hier et d'aujourd'hui) a fait le reste pour que je l'embarque.








Pour ce roman là, j'ai fait confiance à la libraire dont c'était le coup de coeur. Il est parfois bon d'écouter les conseils de ces passionnés de littérature.









Juste avant de passer en caisse, je tombe sur cette couverture complètement funny. Voilà un roman qui ne peut que me ravir: un polar se déroulant dans le Londres des Sixties (en 1968 pour être précis) où un flic va enquêter sur la mort d'une fan des Beatles. Londres, Années 60, Beatles! je ne pouvais que craquer!








(Achat Librairie "Calligrammes")

L'été est propice aux achats puisque nos lieux de vacances sont le bon moyen de découvrir de nouvelles librairies et des romans que l'on n'aurait pas forcément rencontrer dans nos librairies habituelles. Il est donc de bon ton de craquer un peu, non? (Puis, j'ai eu un rythme de lecture très soutenu pendant mes vacances avec pas moins de 10 livres lus en ce mois de juillet. Je me suis permis de craquer. De toute façon, je sais très bien que baisser ma PAL est chose perdu d'avance, donc un livre de plus ou de moins, ne fera pas grande différence,alors,  autant se faire plaisir

Au mois prochain, pour les nouveaux arrivés dans ma PAL.



jeudi 30 juillet 2015

Aristotle and Dante discover the secret of the universe

4e de couverture: Aristotle is an angry teen with a brother in prison. Dante is a know-it-all who has an unusual way of looking at the world. When the two meet at the swimming pool, they seem to have nothing in common. But as the loners start spending time together, they discover that they share a special friendship—the kind that changes lives and lasts a lifetime. And it is through this friendship that Ari and Dante will learn the most important truths about themselves and the kind of people they want to be.

"Ari et Dante" font grand bruit (en bien généralement) depuis plus d'un an parmi les lecteurs et lectrices. Ce roman aux nombreux prix ne pouvaient que m'interpeller. 

Le livre étant sorti, il y a peu en France, j'ai pensé que c'était le bon moment pour le lire. 
Le début de ma lecture ne m'a pas transporté comme je l'aurai pensé, ou plutôt comme je l'espérais. Je trouvais cela très beau, avec deux personnages touchants (Ari et Dante) qui ont su m'émouvoir. C'était sympathique, rempli de poésie. Un livre dans lequel on se sent bien, malgré les déboires d'Ari et de Dante. Sauf qu'il n'y avait pas la petite étincelle qui fait que je me trouvais devant un livre exceptionnel. 

Ce qui a retenu, tout d'abord mon attention, ce sont Ari et Dante. Ces deux adolescents (qui se rencontrent à la piscine ou Dante propose d'apprendre à nager à Ari), sont tout simplement fabuleux et on ne peut que les aimer. De plus, je me suis beaucoup retrouvé en eux (et j'ai compris pourquoi, à mesure que j'avanças dans le livre): Ari est un solitaire, qui malgré des parents aimants, a une blessure secrète au fond de lui: son frère aîné (qui a 11 ans de plus que lui) qui se retrouve en prison et dont ses parents ne veulent pas parler, mais aussi le passé de son père (vétéran du Vietnam) qui reste une énigme pour lui. Sa rencontre avec Dante, va alors tout changer dans sa vie et l'ouvrir au monde. 

Il ne se passe pas grand chose dans ce roman, en définitive (du moins dans ses premières parties): on suit deux ados, lors d'un été, qui vont apprendre à se connaitre, et auxquels il arrivera des péripéties (dont un accident et une future séparation entre les deux amis). C'est joli, mignon tout plein et j'ai passé un agréable moment. 
Puis, vient le moment des dernières parties du roman et là, ce fut une claque monumentale. C'est à partir du second été, que j'ai été bouleversé, et que mon petit coeur à fait des bonds dans ma poitrine. Je n'ai pas pu lâcher le livre avant la fin. 

Ce livre, c'est un bel hymne à la vie, mais surtout c'est un merveilleux roman sur la découverte de soi. Car Ari et Dante, en cherchant à découvrir les secrets de l'univers, vont découvrir  le plus grand secret qui soit: eux-même. C'est un beau roman sur le passage de l'enfance à l'âge adulte (et dans laquelle il faut passer ce typhon parfois ténébreux, qu'est l'adolescence), où chacun des protagonistes va se révéler à lui-même mais également aux autres. La famille d'Ari va progressivement ouvrir les portes des non-dits et se livrer comme jamais (ces passages là sont, pour moi, les plus révélateurs et émouvants du livre).

Au final, un livre qui m'a lentement livré ses secrets et ses petites pépites. Un roman magnifique sur la découverte de soi, sur l'amitié indéfectible, sur les non-dits mais également un beau roman d'amour (car oui celui ci sera présent). 
En refermant le livre, j'ai compris pourquoi tant de lectrices et de lecteurs ont été touchés.Moi-même j'ai été touché par ces deux jeunes héros. Encore une fois, la littérature jeunesse nous a offert une jolie pépite et je vous encourage très fortement à découvrir  tous ses petits secrets. 

Benjamin Alire Saenz: Aristotle and dante discovers the secrets of the universe, Simon & Shuster, 359 pages, 2012



mercredi 29 juillet 2015

La Discothèque du 20e siècle #121

En 1980, Kool & the Gang célèbrent leur  succès avec ce titre...qui devient un succès.

Kool & the Gang: Celebration (1980)




Ce groupe originaire du New Jersey, qui sévit depuis la fin des années 60, avec à sa tête Robert "Kool" Bell, a connu deux carrières distinctes: quelques succès super-funky a dominante instrumentale limités aux Etats Unis au début des années 70 (jungle Boogie en 1973), puis l'adjonction du chanteur James "J.T." Taylor et la farandoles des tubes festifs et planétaires dès 1979-80 avec coup sur coup le tiercé gagnant Ladies night, Too Hot et Celebration. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1980", Polygram Direct)

lundi 27 juillet 2015

Un caillou dans la chaussure

4e de couverture: « Prisonnier de mon passé, je suis l’assassin et l’enquêteur, la proie et le chasseur, l’amant trompé et le mari fautif. »
Un village ensoleillé de l’arrière-pays varois, une élection facile à la mairie et un repreneur pour l’usine de lavande. Tout va bien.
Un amour de jeunesse d’une beauté troublante, le fils d’un gendarme assassiné qui cherche vengeance et une enquête qui reprend. Tout va mal.
Entre espoir d’une nouvelle vie et peur d’un passé encombrant, Samuel Marion avance, un caillou dans la chaussure, vers la pire des responsabilités : celle d’un meurtre qu’il aurait préféré ne jamais commettre.


Plus je découvre les romans (et romancier(e)s) des éditions Daphnis et Chloé, et plus je trouve qu'ils ont une originalité folle: parfois dans les thèmes abordés, et parfois dans leur écriture et leur construction. 

Le 2e roman de Mathieu Tazo, Un caillou dans la chaussure est une petite bombe! Il y a longtemps qu'un livre  ne m'avait pas happé aussi rapidement (c'est bien simple, je l'ai lu en une journée, ne pouvant pas décrocher une seule minute). Ce roman sent bon l'été (certes rempli de meurtres, de secrets, de manipulations en tout genre): on se retrouve dans un petit village du Sud de la France avec un personnage (Samuel Marion) imbu de sa personne, parfois,  mais qu'on ne peut pas foncièrement détesté malgré qu'il ait tué un homme dans sa jeunesse. (là, je ne dévoile rien puisque le meurtre nous ai révélé dans les premières pages) 25 ans plus tard, il revient sur les lieux de son crime, à Barjance, pour les élections municipales, qu'il va gagner. Il devient alors le maire du petit village. Sauf que le fils du gendarme assassiné, il y a 25 ans, par Samuel, rouvre l'enquête du meurtre de son père. Samuel est alors pris au piège.

Ce roman est tout bonnement diabolique: c'est super bien écrit, avec un rythme haletant, mais surtout avec un suspense qui ne vous lâche plus (pourtant, le meurtrier est connu du lecteur puisque c'est lui (Samuel) qui raconte les événements, passant du présent au passé pour nous dire comment tout cela est arrivé). C'est ça qui est très fort: que le lecteur soit happé, non pas sur la résolution du meurtre, mais plutôt sur les conséquences de ce meurtre et comment le meurtrier va s'en sortir (car oui, j'ai eu envie que Samuel s'en sorte).

Bien évidemment, il n'y a pas que ça: ce livre tient son lecteur, par pleins de petites révélations, distillées tout au long du livre: les secrets pullulent dans ce petit village varois, les habitants se renferment et ne révèlent rien sauf que l'arrivée de Samuel va tout chambouler. Mais, je ne voudrais pas trop en révéler car, sinon, ce serait gâcher la lecture. Tout ce que je peux vous dire, c'est que le twist final de la fin est renversant et m'a laissé sans voix.

Au final, il est très difficile de parler de ce livre, car trop en dire serait gâcher la lecture. Mais c'est un roman palpitant, dont l'action ne faiblit pas une seule minute. Un roman qui vous happe pour ne plus vous lâcher. Un roman idéal pour l'été (il se passe d'ailleurs en été) qui m'a rappelé des films comme "Un été meurtrier" ou "L'été en pente douce" et qu'il faut absolument découvrir. Ainsi que son auteur Mathieu Tazo, qui a une plume magnifique et un sens du suspense irréprochable. Un sans faute, pour ma part.

Merci aux Editions Daphnis & Chloé pour cette nouvelle découverte, qui m'a encore une fois ravi.



Mathieu Tazo: Un caillou dans la chaussure, Daphnis & Chloé, 333 pages, 2015






dimanche 26 juillet 2015

La Discothèque du 20e siècle #120

En 1980,  Taxi Girl cherchait LE garçon.

Taxi Girl: Chercher le garçon (1980)



Comme le raconte Jean Eric Perrin dans "L'encyclopédie du rock français, Taxi Girl (avec Daniel Darc au chant, Laurent Sinclair aux claviers, Pierre Wolfsohn à la batterie et Mirwaiss Amadzaï à la guitare) est né au lycée Balzac de Paris. Fans de rock extrême, ils mêlent des références littéraires à leur innocence new wave bien dans le ton de l'époque. Leur 2e maxi, le tubesque Chercher le garçon précède un excellent album Seppuku qui donne un coup de fouet au rock made in France. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1980", Polygram Direct)

Bonne écoute!

vendredi 24 juillet 2015

Le bâtard (Belfond Vintage Saison 1, Volume 3)

4e de couverture: La vie erratique de Gene, fils de prostituée, qui part sur les routes après avoir assassiné le souteneur de sa mère. Dans sa concision et sa violence Le Bâtard(1929), tout premier roman d'Erskine Caldwell, annonce les grands thèmes qui irrigueront ses oeuvres suivantes et est considéré comme l'un des textes fondateurs du roman noir américain.

La vie est parfois étrange. Pourquoi un auteur passe à la postérité et connait une notoriété perenne, à travers le monde? Et pourquoi un autre auteur, malgré un succès formidable, en son temps, tombe, au fil du temps dans l'oubli? 


Les deux auteurs dont je parle, sont John Steinbeck et Erskine Caldwell. Le premier est entré dans l'histoire de la littérature américaine, avec des romans tels que A l'est d'Eden, Les Raisins de la colère ou Des souris et des hommes: livres qui sont encore lu aujourd'hui par les jeunes générations. 
Le second (Erskine Caldwell), un contemporain de Steinbeck, a lui aussi décrit le monde ouvrier, la misère et les gens du peuple. Malgré la censure qu'à connu ses romans tels que ce Bâtard, ceux ci se sont vendus et ont été lu par millions. Oui, mais, il n'est pas passé à une postérité mondiale, comme Steinbeck. Qui connait Erskine Caldwell et ses écrits? (à part les américains qui doivent forcément savoir qui c'est.) 

La collection Belfond [Vintage] a été créée, dans ce but là (je sais, je le répète à chaque fois que je parle d'un des livres de cette collection, mais c'est important à souligner): faire (re)découvrir aux lecteurs des auteurs et des romans tombés dans l'oubli au fil du temps. Et, j'ai bien l'impression que la directrice de la collection, veut faire connaître Erskine Caldwell, au plus grand nombre, puisque c'est le premier auteur qui va avoir droit à un deuxième passage dans la collection. En effet, en avril 2013, les Editions Belfond publie Le Bâtard, qui sera le 3e livre de Belfond [Vintage]. Et voilà que, deux ans plus tard, dans la 3e saison de la collection, le 17e livre de Belfond [Vintage], sera un autre roman d'Erskine Caldwell: Haute tension à Palmetto (à paraître en novembre 2015). 

En sachant cela, j'ai voulu, tout d'abord lire le premier roman d'Erskine Caldwell pour savoir à quoi m'attendre. Et là, c'est tout simplement une claque monumentale que je me suis prise. Quel roman, mes amis! 
Un roman percutant, amoral, où l'on suit Gene, un jeune homme qui, après avoir tué un homme qui avait bien connu sa mère, une prostituée, revient dans sa ville natale Lewisville, "incognito".
J'ai été déconcerté par ce petit livre: à chaque page, un nouveau fait me faisait écarquiller les yeux. Il se dégage une telle violence dans ce livre, que l'on se demande où tout cela va s'arrêter. Le plus bizarre, c'est que cette violence cache une grande naïveté: les personnages comme Gene ou John font preuve de violence mais comme si tout cela était normal. Certaines scènes m'ont estomaquées comme celle où Gene, dans sa cellule de dégrisement fait la connaissance d'une jeune fille dans la cellule à côté, qui pleure. Il demande au gardien pourquoi ces pleurs: le gardien lui explique qu'il vient de dépuceler cette jeune fille et que Gene peut en profiter également. Ce que Gene accepte. Le gardien fait alors entrer Gene dans la cellule de la jeune femme, pour que celui ci la viole impunément, sans demander son reste (!!). Ou bien celle, où John, pourtant un gentil garçon, va s'en prendre à un nègre, pour une broutille et va carrément le balancer sur la scie, et couper ainsi le type presque en deux. Gene et lui, vont alors "faire une expérience": ils donnent à boire au Noir, (le dernier à le ventre ouvert et les tripes à l'air) et regardent l'eau sortir de son ventre ouvert. Et cela les amuse...car pour eux,un nègre qui se fait tuer de cette manière, est une chose banale: ce n'est pas la première, ni la dernière fois que cela arrivera. Personne ne s'en formalisent (d'ailleurs les autres noirs de la scierie fuient sans demander leur reste quand John prend ce nègre à partie). Puis, il dit à Gene de ramener les morceaux à la femme du noir, en les laissant devant sa porte. 
Dans ce livre, on navigue entre scène horrible de ce genre et d'autres beaucoup plus burlesque: comme l'enterrement du shérif Jim (le père de John) qui est l'un des moments les plus incroyables qui soient, et qui pourraient être drôle, s'il n'y avait pas ce malaise permanent qui flotte. 
Puis, à la fin, le livre devient une sorte de roman fantaisiste. Mais une fantaisie cruelle (à la "Elephant Man") et le lecteur que je suis a été encore plus déconcerté par cette fin rapide et sans joie. 

Malgré le malaise qui m'a parcouru tout au long de ce petit roman, j'ai beaucoup aimé l'écriture d'Erskine Caldwell: elle est âpre, sans fard, percutante, violente, emballée par des dialogues qui fusent et qui font mouche, mais qui font entendre ces voix du Sud qui vous vrillent les oreilles et que vous n'oubliez pas de sitôt. Surtout, Erskine Caldwell ni ne jge, ni ne compatit avec ses personnages. Il raconte la vie de ceux ci sans prendre parti: il est juste l'évocateur d'une époque (les années 30,celles de la crise et de la prohibition), un radiographe de ces vies, qu'il a bien connu et qu'il met en lumière, comme le ferait un journaliste (le style d'un romancier en plus). 

Au final, un petit roman âpre, percutant, et violent qui vous prend aux tripes et qui vous malmène. Un roman puissant qui ne peut laisser indifférent. Le lecteur est bousculé dans ses principes et regardent, fasciné, l'errance de Gene, ce jeune bâtard, qui essaye de vivre dans ce monde de brutes. Le monde n'en ressort pas grandit mais c'est également ça la vie. J'ai été happé par cette plume que je n'oublierai pas de sitôt. Tout comme Steinbeck, Erskine Caldwell fait partie des grands romanciers américains du 20e siècle: avec ce Bâtard, il est même précurseur du mouvement du roman noir américain qui va voir naître les Hammet et Chandler, les futurs grands romanciers de ce genre là. 
Ce n'était que justice de remettre en lumière les romans d'Erskine Caldwell, et c'est aux Editions Belfond à qui l'on doit cette initiative. Merci à eux. 

Merci à Brigitte des Editions Belfond  pour la découverte de cet immense auteur (et pour m'avoir aidé à compléter ma collection "Belfond [Vintage]). 

Erskine Caldwell: Le Bâtard (The Bastard), Editions Belfond (Collection Belfond [Vintage]), 159 pages (avec la postface de Michel Fabre), 1929 (pour l'édition américaine), 1982,(pour la 1ere édition et traduction française), 2013 (pour la présente édition)



jeudi 23 juillet 2015

Le Visionnaire (le Temps des bâtisseurs T1)

4e de couverture: Aux environs de 1860, on parcourait encore le Bas-Canada sur des routes de terre et on traversait les rivières sur des bacs.
Trois membres de la famille Saintonge contribuèrent de façon déterminante à forger le Québec d’aujourd’hui. Le père, Frédéric, surnommé le Visionnaire, s’exile pour fonder une communauté francophone dans le Midwest américain. Le fils de celui-ci, également nommé Frédéric et qualifié de Prodige, dresse églises, presbytères et nombre de résidences prestigieuses. Enfin, son frère Jean-Charles, dit « l’Affranchi », mène une existence libre, en précurseur des temps nouveaux.
Ces pionniers – et les femmes qui les ont accompagnés – sont ceux et celles qui ont mis le Québec au monde ! Ce livre est leur histoire…


La nouvelle trilogie de Louis Caron m'avait interpellé car son résumé me promettait de découvrir encore une fois , une nouvelle facette de l'histoire du Canada français, de part les bâtisseurs qui ont contribué à sa construction. 

Après lecture, je peux seulement dire que ce roman n'a pas comblé mes attentes (En attendais-je trop?). En tout cas, je ne m'attendais pas à lire un livre aussi déprimant. Oui, ce livre m'a déprimé par son côté trop religieux, mis en avant par l'auteur. Cette part trop importante de la religion n'est, de plus, pas très réjouissante. De l'abbé Desnoyers, pervers et maître-chanteur envers les femmes qui viennent à confesse, pour se servir de leur confession a des fins pas très catholiques (les mettre dans son lit); jusqu'à l'abbé Quintier, qui, à Saint Anne, devient tout simplement un inquisiteur, puis un despote. La religion ne sort pas grandit de ce roman; 

Pourtant, tout commençait bien: la découverte de la famille Saintonge, dans le village de L'Islet, m'emmenait dans la campagne québécoise au bord du Saint Laurent, la rivalité entre les deux frères Saintonge, Frédéric et Félicien annonçait une saga familiale idéale pour l'été. 
Puis, patatras!
Le départ des deux Frédéric (parce que, pour aider le lecteur à suivre, l'auteur à eu la belle idée d'appeler ses deux héros (le père et le fills aîné Saintonge) du même prénom, répétant  à l'infini "Frédéric père", et "Frédéric le fils", ce qui devient à la longue répétitif et saoulant) pour Saint Anne, qui me promettait un autre dépaysement et des aventures à propos des bâtisseurs, de toute beautées, aurait pu être un nouvel élan.  
Sauf que l"auteur s'est plus  focalisé sur le "duel" de Frédéric père avec l'abbé Quintier, que sur le cheminement du fils Frédéric, pour devenir architecte à Chicago. 
Et c'est là que le bas blesse. Le titre nous promet un roman sur les bâtisseurs, et le personnage qui représente cette corporation (Frédéric fils) est peu exploité. 
Certes, ce 1er tome s'intéresse au parcours du père (puisqu'il est intitulé "Le Visionnaire", du pseudo de Frédéric père  pour écrire ses articles dans le journal local), mais je pensais que ce dernier serait également bâtisseur (il l'est par certain côté puisqu'il débute la construction du nouveau presbytère de l'abbé Quintier, puis, de par ses articles et ses discours, c'est un bâtisseur de la pensée, qui bouscule la population à se bouger pour garder son indépendance française, dans ce pays anglophone), mais cela est anecdotique. 

Alors, le roman n'est pas totalement inintéressant: voir le comportement du clergé avec les canadiens français au XIXe siècle (de façon exécrable, je vous l'accorde), ou de comprendre que certains canadiens français se sont installés au Nord des Etats Unis, près de Chicago, pour construire une nouvelle "nation française" aux Etats Unis, mais aussi de montrer le melting pot des Etats Unis avec ces langues différentes qui s'entrecroisent, a un certain intérêt. Mais celà ne suffit pas pour retenir l'attention. 

Au final, un 1er tome d'une trilogie qui ne m'a pas totalement convaincu. Le point de départ est des plus sympa (donner la parole aux personnes qui ont construit le Québec tel qu'il est aujourd'hui), mais tout cela perd de son charme à cause de personnages trop antipathiques (les deux curés ou Félicien) ou des personnalités pas assez affirmé, pour les autres, qui fait qu'on ne s'attache pas à eux. Pour moi, malheureusement, cela ne l'a pas fait, et je ne pense pas que je lirai la suite, malgré une fin qui relance un peu l'intérêt. Tant pis. 

Merci aux Editions de l'Archipel pour la découverte de ce nouvel auteur, malgré mon avis mitigé. 





Louis Caron: Le Visionnaire (Le Temps des bâtisseurs T1), L'Archipel, 331 pages, 2015





mercredi 22 juillet 2015

La Discothèque du 20e siècle #119

En 1978, Daniel Balavoine trouvait enfin le succès avec son chanteur.

Daniel Balavoine: Le Chanteur (1978)



Grâce à cette chanson, Daniel Balavoine rompait enfin avec la spirale infernale de l'échec, faisant mentir ceux qui ne croyaient plus en son avenir. Léo Missir, lui, y croyait encore. Aussi avait il incité son protégé à prendre une nouvelle fois le chemin des studios. Le chanteur, qui donne son nom au troisième opus studio de Balavoine, allait faire un malheur dans les hit-parades et être perçu comme un signe de ralliement par la jeune génération des années 80. Balavoine y révélait en outre tout son talent d'interprète et de compositeur. (Source: Fascicule "L'encyclopédie de la chanson française n°5", Universal Collections)

Bonne écoute!

lundi 20 juillet 2015

A un détail près (Blue Heron T1)

4e de couverture: Quand elle débarque pour deux mois à Manningsport, la petite ville des Finger Lakes où vit toute sa famille, Faith Holland a dans la poche une liste ambitieuse de projets :
- rénover la vieille grange du domaine familial de Blue Heron
- faire en sorte que la ville oublie, enfin, que son ex-fiancé l’a larguée devant l’autel le jour de leur mariage en faisant son coming out (un moment particulièrement bien choisi, non ?)
- trouver une nouvelle compagne à son père, lequel pourrait bien vouloir se remarier avec une femme cupide et d’un absolu mauvais goût (pour elle, le comble du chic est de porter une robe à imprimé léopard)
- régler ses comptes avec Levi Cooper, le copain ô combien attentionné qui a tout fait pour que son ex-fiancé clame son homosexualité devant la moitié de la ville…
Car pour Faith, une chose est sûre : rien, ni le sex-appeal affolant de Levi ni ses magnifiques yeux verts, ne viendra altérer la colère que suscite en elle celui qui, trois ans plus tôt, a fichu sa vie en l’air.


Après la lecture intense du 3e tome du Trône de Fer, il me fallait une lecture beaucoup plus légère. 
C'est ainsi que je me suis lancé dans le dernier roman de Kristan Higgins paru aux éditions Mosaïc. Il y a un moment que je voulais découvrir cet auteur. Quand j'ai eu la chance de pouvoir lire ce livre, je n'ai pas hésité une seconde. Qu'est ce que j'ai bien fait! 

Ce livre est une petite merveille de drôlerie, de bons sentiments, mais de peine également. Tout ce qui fait le sel d'une bonne comédie romantique. Kristan Higgins l'a fort bien compris car elle sait doser ça à la perfection. 
Ce premier tome de la série Blue Heron (ce qui n'est pas indiqué dans le livre et c'est fort dommage. Il a fallu faire quelques petites recherches pour savoir que ce livre était le 1er tome d'une série qui en compte 4 pour le moment (le 5e tome étant prévu pour la fin de l'année 2015), du nom du domaine des Holland, est tout ce qu'il me fallait pour passer un très agréable moment, installé dans mon transat, sur mon balcon, au soleil.
Dès les premières pages, j'ai été conquis et j'ai déjà commencer à beaucoup rire devant les situations rocambolesques de cette chère Faith, qui n'a vraiment pas de bol avec les mecs, il faut dire. Je l'ai trouvé très attachante, et même très touchante. Les deux hommes qui gravitent autour d'elle, ne sont pas mal non plus, même si j'ai eu un peu de mal à cerner Levi, le chef de la police de Manningsport. Je l'ai trouvé au départ antipathique, mais mon jugement a changé au fil des pages. Jeremy, en revanche a eu mon adhésion tout de suite, (est ce parce qu'il serait gay par hasard?): il est charmant, attentionné, toujours disponible, sauf que pour Faith, il a ce grand défaut (il est gay!) et il ne trouve pas mieux que de l'avouer juste avant la cérémonie de leur mariage. 

En plus de ça, ce qui m'a le plus charmé, c'est la famille de Faith: les Holland! Ces derniers m'ont rappelé une autre famille dont j'ai suivi les péripéties durant 5 ans: les Walker de Brothers & Sisters. Oui, cette fratrie (Les Holland), très soudée, se mêlant un peu de la vie de leurs proches, se chamaillant, ou se rassemblant autour d'une bouteille de vin (ils ont un domaine viticole à Manningsport, le fameux Blue Heron), m'a rappelé celle de la famille Walker. Je les ai tous aimé (de la petite dernière Abby, aux grands parents qui se chamaillent à tout bout de champ) , et surtout, j'ai apprécié que l'auteur, bien que se focalisant sur Faith et sa future histoire d'amour avec Levi (ben quoi, on est dans une comédie romantique, donc, la romance est forcément là),  n'en oublie pas pour autant de nous parler des déboires conjugaux de Prudence, avec son mari, ou du fait qu'Honor et Faith cherchent à recaser leur père, qui a eu le malheur de se lier d'amitié avec cette arriviste de Lorenna (j'ai d'ailleurs beaucoup ri devant une certaine scène ou Faith, ayant arrangé un rendez-vous avec une certaine Maxine, pour son père, se rend compte que cette dernière a une poigne un peu trop virile). 

Ce que j'ai aimé également, c'est que Kristan Higgins sait parfaitement passer du rire aux larmes. Car, bien qu'ayant beaucoup ri, j'ai également versé quelques larmes,devant la détresse de Faith, depuis la mort de sa mort, dont elle se sent responsable. Le fait également que l'auteur oscille entre passé et présent pour nous expliquer le parcours de Faith (les passages du lycée m'ont extrêmement plu et ils m'ont fait comprendre comment Faith en était arrivée là) D'une situation humoristique au possible (se faire larguer le jour de son mariage par son futur mari qui fait son coming out ce jour là) Kristan Higgins a construit une comédie romantique aboutie en tout point, passant du rire aux larmes, construisant une relation entre les deux héros (Faith et Levi) tout en douceur et prenant son temps, même si le schéma est classique (ils se détestent à la base pour mieux s'aimer). Les rebondissements sont présents jusqu'à la dernière page, ce qui fait qu'on ne s'ennuie pas une seule seconde. 

Au final, une comédie romantique qui tient toutes ses promesses du début à la fin, passant du rire (jusqu'aux éclats) aux larmes. J'ai adoré suivre les aventures parfois rocambolesques, parfois burlesques, de la famille Holland, et je n'ai qu'un souhait: l'espoir de voir le 2e tome publié en français, pour pouvoir continuer l'aventure avec eux. 
Une comédie romantique que je vous recommande chaudement: une lecture idéale pour l'été. 

Merci aux Editions Moisaïc  pour la découverte de l'univers de Kristan Higgins, et surtout pour la rencontre avec les Holland. 



Kristan Higgins: A un détail près (The Best Man), Mosaïc, 456 pages, 2015



dimanche 19 juillet 2015

La Discothèque du 20e siècle #118

En 1977, ça planait fort dans les hauteurs du hit-parade pour Plastic Bertrand.

Plastic Bertrand: Ça plane pour moi (1977)




C'est grâce à un jeune artiste originaire de Bruxelles que le vent de la punkitude a soufflé sur l'Hexagone en 1977. Il s'appelle Roger Jouvet-mais c'est sous le nom de Plastic Bertrand qu'il a enregistré ça plane pour moi, une chanson au rythme aussi dévastateur que le texte lui même. Pantin désarticulé face aux caméras, Plastic à séduit les adolescents. Son 45 tours, n°1 dans les hit-parades, avait déjà dépassé le million d'exemplaires vendus. Puis, c'est toute l'Europe qui a été sous le charme. (Source: Fascicule "L'encyclopédie de la chanson française n°35", Universal Music Collections)

Bonne écoute!

jeudi 16 juillet 2015

Le Trône de Fer Tome 3

4e de couverture: Le royaume des Sept Couronnes est sur le point de connaître son plus terrible hiver : par-delà le Mur qui garde sa frontière nord, une armée de ténèbres se lève, menaçant de tout détruire sur son passage. Mais il en faut plus pour refroidir les ardeurs des rois, des reines, des chevaliers et des renégats qui se disputent le trône de fer. Tous les coups sont permis, et seuls les plus forts, ou les plus retors, s'en sortiront indemnes...

Risque de Spoilers sur les tomes précédents (mais également sur ce Tome 3)

3e été que je passe dans les contrées des 7 couronnes. 
Je dois dire que ce voyage fut bien plus plaisant que l'année dernière. (Pour tout vous dire, il m'a fallu moitié moins de temps pour le lire (6 jours au lieu de 12 pour le tome 2) alors qu'il fait 200 pages de plus que le tome 2. (Je n'en reviens pas moi-même: 6 jours pour lire un roman de 1150 pages. Bon, je suis en vacances, donc cela aide pour bien avancer, mais tout de même). 
Ce Tome 3 a su relancer mon intérêt car Martin a légèrement délaissé les batailles pour les intrigues de cours, ce que je préfère. 

Comme pour les tomes précédents, Martin raconte son histoire par Chapitres/Personnages, ce qui a ses avantages et ses défauts. L'avantage, c'est que certains personnages que je n'aime pas (comme Joffrey, un exemple parmi d'autres) n'apparaissent quasiment pas, puisque aucun chapitre ne leur est consacré et que les autres personnages cités comme Tyrion ou Sansa, ne sont pas en rapport avec lui. Ce qui fait que la première apparition de  Joffrey intervient  réellement (même s'il est cité plusieurs fois) qu'après plus de 300 pages. Et encore, pour une petite apparition.( il sera plus présent vers la 2e moitié du roman, lors de ses noces. L'autre avantage de cette méthode est que cela donne un repère pour savoir où s'arrêter, dans sa lecture, (le soir tard, par exemple quand il est temps de dormir): en effet, quand je voyais le nom d'un personnage dont l'histoire ne m'intéressait que moyennement, j'arrêtais ma lecture en poussant un soupir d'exaspération). 
Mais l'inconvénient de cette méthode, c'est que les personnages et histoires sont tellement nombreuses que l'on peut être 200 pages, voire plus, sans retrouver un personnage que l'on a vu au début: il faut alors faire fonctionner sa mémoire pour se souvenir où en était resté le  dit personnage. 
Car, ce tome 3 est tout aussi foisonnant, voir, plus que les tomes précédents ( il n'est donc pas étonnant qu'il ait fallu deux saisons (les 3 et 4) aux créateurs de la série pour raconter ces intrigues): l'histoire s'étoffe de nouveaux personnages, et d'intrigues nouvelles: l'auteur nous bombarde de nouveaux éléments et rebondissements que même avec la meilleure volonté du monde, je pense que j'ai déjà oublié des éléments du début de ce tome. Je vous rassure, les grandes intrigues de bases restent en mémoire, ce ne sont que les détails qui parfois peuvent s'évaporer, mais quand on vous en rappelle un, de ces détails, c'est frustrant de ne pas s'en rappeler. 

Comme je vous l'ai dit, ce sont les intrigues de cours, avec trahisons, vengeance, complots, qui m'intéressent le plus. Vous ne serez donc pas surpris si je vous dis que les parties qui m'ont le plus intéressées sont celles qui se situaient au Sud du royaume, à Port Réal, ainsi que celle a Peyredragon, et les voyages de Jamie et Arya sur les routes du royaume. Ces parties là sont captivantes et les pages se tournent à vitesse grand V. Pour tout vous dire, je trouve même qu'avoir donné des chapitres à Jamie Lannister, est l'une des plus belles idées de l'auteur: en tout cas, elles m'ont permis de voir ce personnage d'une autre manière et de l'apprécier. Car, oui, même si les Lannister sont ceux que je déteste le plus (à part Tyrion, et maintenant Jamie), ce sont ceux qui apportent les intrigues les plus intéressantes et surtout, George Martin nous décrit, de fort belle manière, les dysfonctionnements  d'une famille. Même si celle ci est particulièrement tarée. 

Les scènes qui m'ont le plus emballés, époustouflées,et horrifiés sont les mariages. Les noces d'Edmure et Roslin (j'en ai encore des frissons et je pense que mes voisins se souviennent encore de mes cris) et de Joffrey et Margaery (là, mon sentiment fut tout autres que pour les noces aux Jumeaux) sont des scènes d'anthologie que chaque lecteur du Trône de Fer n'oubliera pas de sitôt. C'est épique et digne des plus grands soaps opéras à la "Dallas" ou "Dynastie" (oui j'ose faire la comparaison!). 

En revanche, d'autres moments m'ont laissés de marbre, ou passablement ennuyé (en même temps dans un roman de plus de 1000 pages, tout ne peut pas nous plaire): tous les passages au delà du Mur ou au Mur, m'ont passablement déçu et fait soupiré parfois. Alors, elles apportent une pierre à l'histoire, mais je n'ai pas trouvé cela passionnant (sauf les derniers chapitres de Sam et Jon, qui ont relancé l'intérêt). 
Mais, je pense que le summum de l'ennui est encore à décerner aux deux personnages dont je ne vois pas l'intérêt (pour le moment, car je pense qu'ils auront une importance pour la fin de la saga): Bran et Daenerys. Désolé mais Bran et ses rêves: mouais, pas franchement passionnant, ainsi que sa quête de la corneille à trois yeux. Et Daenerys, son parcours n'est pas passionnant du tout: la voir constituer son armée en délivrant des villes et en achetant des esclaves: mouais, et alors?Tout cela pour apprendre qu'elle ne va pas continuer de suite son voyage et qu'elle va plutôt devenir reine de la dernière ville qu'elle traverse: quoi!! Tout ça pour ça! Non, franchement, je n'y arrive pas avec ce personnage. Pour moi, il est trop déconnecté des autres. J'ai un total manque d'intérêt pour elle et je m'ennuie d'avance en voyant son nom en haut d'un chapitre. 

Mais, malgré ces déconvenues, ce 3e tome se dévore littéralement avec son lot de révélations qui vous scotche sur votre siège (les chapitres finaux sont à ce sens des petits bijoux car ils relancent l'intérêt et donneraient envie de se jeter sur le tome suivant). Une saga de Fantasy que je savoure chaque été et vers laquelle je suis à chaque fois content de retourner. J'ai déjà prévu le prochain voyage au royaume des Sept couronnes: il aura lieu l'été prochain avec le Tome 4. 

George R.R. Martin: Le Trône de Fer Tome 3 (A Storm of Swords), France Loisirs, 1150 pages, 2001-2003


mercredi 15 juillet 2015

La Discothèque du 20e siècle #117

En 1976, David Martial nous enchantait avec sa Célimène, qui n'en a jamais assez.

David Martial: Célimène (1976)



Les veinards qui, au début des années 70, passaient déjà leurs vacances en Martinique ou à la Guadeloupe, en ramenaient des airs ensoleillés et souriants, par exemple ceux de David Martial, né à l'ombre du Mont Pelé, qui avait démarré sa carrière en 1963 mais dont le nom n'avaient atteint la métropole qu'une douzaine d'années plus tard, grâce à cette infatigable Cé-cé- Célimène, qui lui valut un disque de platine bien mérité! (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1976", Polygram Direct)

Bonne écoute!

dimanche 12 juillet 2015

La Discothèque du 20e siècle #116

En 1976, un groupe New-yorkais nous chantait une chanson d'amour franco-anglaise.

Manhattan Transfer: Chanson d'amour (1976)



Si pour son nom, il s'est inspiré d'un roman de Dos Passos, le groupe new-yorkais Manhattan Transfer, d'un point de vue musical, a voulu durant les années 70 perpétuer les bonnes vieilles recettes du doo-wop. Il y a réussit de fort belle façon avec Chanson d'amour, qui, aussi bien aux Etats Unis qu'en France, à fait un véritable carton en 1976. (Source: Fascicule "L'encyclopédie de la chanson française n°22", Universal Collections)

Bonne écoute!

vendredi 10 juillet 2015

Les Crèvecoeur (Germain)

4e de couverture: Une fois encore, l’histoire de Germain Crèvecœur semble étroitement liée à la grande Histoire du monde. Mais, otage d’un conflit allemand dans lequel on exploite son talent, et témoin d’un amour contre nature dans lequel il joue les héros malgré lui, il ne pense qu’à assouvir sa passion pour les souliers féminins. Afin qu’elle survive au chaos de l’humanité, Germain signera un pacte avec le diable et acceptera même de revenir dans son antre. Il percera alors le mystère de sa naissance.
De ses jeux de séduction sulfureux à la mélancolie de son cœur solitaire, ce prodigieux chausseur pour dames nous entraîne dans le souffle de la guerre autant que dans le tourbillon de son génie créatif.
Germain est le troisième volet de cette épopée familiale.

Risque de Spoilers sur les tomes précédents. (logique, c'est un tome 3 me direz vous, mais je préfère prévenir pour éviter les déconvenues)

Deuxième année que je passe en compagnie de la saga des "Crèvecoeur", avec ce 3e tome, toujours aussi captivant que les premiers tomes. 
C'est un bonheur de retrouver, à la fois ces personnages (et en particulier Germain) que j'aime beaucoup, mais également la plume d'Antonia, qui me charme complètement. 

Nous avançons dans l'histoire de Germain: nous sommes en 1939 et la guerre approche de Paris à grand pas. Germain, est devenu créateur à l'usine de chaussures Bertram, et qui connait son premier succès avec sa collection des Joséphine. Mais voilà que la guerre va tout changer et que l'usine, réquisitionnée par l'armée allemande, va contraindre Germain à fabriquer des chaussures d'hommes (ce qu'il déteste par dessus tout, lui qui ne voient que la beauté des chaussures féminines), et plus particulièrement des bottes allemandes. 

Ce 3e tome peut se découper en deux parties: une première,assez sombre, dans laquelle Antonia décrit fort bien ce passé noir de la France occupée: surtout qu'elle a eu l'idée fabuleuse de focaliser son histoire à Drancy (là où habite les Bonhomie, Félix et Joanne qui sont responsables (du moins pour Félix) de l'usine Bertram et qui ont pris Germain sous leur aile): ainsi, le sort des juifs est évoquée par ce lieu qui est marquée dans l'inconscient collectif comme ayant été un élément de la solution finale. (En effet, les juifs de France étaient parqués dans des trains, à la gare de Drancy; ces trains qui partaient vers les camps de concentration). 
Il y a des scènes vibrantes et terribles qui vous prennent au ventre, comme celle ou Joanne découvre, en faisant un trou dans la haie de son jardin, ces milliers de juifs sur le quai de la gare (qui fait face à sa maison), que l'on fait monter dans des trains pour on ne sait où. 

En ce qui concerne Germain, qui, encore une fois, interpelle son fils, mais aussi le lecteur, avec ce "tu" qui apparait quelquefois, au fil du texte, on le découvre en héros malgré lui,lui, qui ne se voit que comme une personne "égoïste", "lâche" qui ne pense qu'à sauver sa vie: en effet, ce jour de juillet 1942, que l'on nomma, la Rafle du Vel'dHiv, il va sauver la vie de Hanna, la fille juive de ses voisins, en la faisant embaucher comme secrétaire pour le commandant Diehl (quel meilleur moyen de cacher une juive, que de la "jeter dans la gueule du loup" en somme). 

Mais n'en disons pas trop pour garder des surprises: juste vous dire, que dans une 2e partie, beaucoup plus calme et claire(la guerre étant finie), c'est le retour à Bayeux et au monde de la chaussure féminine, qu'Antonia décrit si bien. Tellement bien d'ailleurs que je verrais les chaussures avec un autre regard. 

J'ai trouvé ce 3e tome plus introspectif que les deux précédents (mais tout aussi passionnant et fascinant, je vous rassure. C'est bien simple, on ne peut pas décrocher une seule minute): en effet, Germain se livre beaucoup plus dans des monologues où il décrit son ressenti face à la guerre, et aux relations qu'elle fait naître, mais aussi, ensuite, sur son métier de bottier pour dames, qu'il reprend à Bayeux, vers la fin de la guerre. C'est alors à des pages d'une beauté sans pareille, qui m'ont émerveillé, auxquelles le lecteur est confronté et dont il ressort, tout ébloui. 

Car, si l'histoire retient à chaque fois mon attention et que j'aime retrouver Germain (que j'adore. J'aime sa personnalité, et je n'ai qu'une envie, qu'il trouve le bonheur), faire la connaissance de nouveaux personnages, comme Hanna ou Erlmann, ainsi que Balantine ou les Bonhomie; c'est la plume d'Antonia qui retient ici mon attention. j'ai rarement lu une plume aussi poétique et belle, dans un français superbe que l'on ne rencontre plus de nos jours. C'est bien simple, la plume d'Antonia a traversé le temps: elle est venu du XIXe siècle pour reconquérir les lecteurs du XXIe. J'ai l'impression de lire du Maupassant, du Flaubert ou du Balzac. Mais attention, ne croyez pas que c'est désuet ou chiant à mourir, non,non. Sa plume poétique est d'un classicisme très moderne. Une plume qui vous ravit le coeur et qui vous dit que, tout compte fait, raconter une histoire passionnante dans une belle langue, c'est encore possible. 

En tout cas, c'est toujours un bonheur de retrouver les Crèvecoeur et  la plume d'Antonia, qui est l'une des plumes les plus belles de la littérature française d'aujourd'hui et qu'il faut absolument découvrir, surtout si vous aimez les belles lettres. Encore une fois un tome qui ne m'a pas déçu. Une saga qui fera partie de mon panthéon des sagas. Un personnage (Germain) très attachant, que ce soit dans ses forces et ses faiblesses; un personnage qu'on ne peut qu'aimer, et que j'ai hâte de retrouver dans le dernier tome, surtout au vue du final (car oui, l'auteur n'oublie pas de lâcher quelques petites révélations au passage), qui annonce l'arrivée d'un personnage qui sera probablement au coeur du 4e et dernier tome (oh non, j'ai pas envie que ça finisse!).  Un 4e tome que j'attend avec impatience mais aussi appréhension et tristesse car il annoncera la fin de cette saga magnifique des Crèvecoeur, qui a réussi a ravir le mien...pour le meilleur. 

Merci à Antonia pour le joli cadeau qu'elle m'a fait avec ce 3e tome. Merci pour sa gentillesse, son talent, sa plume qui me charme à chaque fois. Merci pour tout, Antonia. 

Et merci aux Editions La Bourdonnaye de me permettre de continuer ce voyage en compagnie des Crèvecoeur.

Antonia Medeiros: Les Crèvecoeur (Germain), Editions La Bourdonnaye (Collection "Fictions"), 211 pages, 2015