dimanche 30 août 2015

C'est la rentrée!

Eh oui, il est temps de ranger les tongs, les serviettes de plages et de retrouver le chemin du travail/l'école.
En un mot, c'est la rentrée (bon d'accord, cela en fait trois, mais ne chipotons pas)!

Pour le Kabaret, cette rentrée va voir le retour d'une rubrique et l'arrivée d'une nouvelle.

D'abord, commençons par la nouveauté.
Cette nouvelle rubrique sera mensuelle et sera axée sur les livres.


Les libraires sont souvent ceux qui nous ouvrent les portes de nouveaux univers livresques. Ils sont  là pour nous conseiller de nouvelles lectures (en rapport avec nos goûts littéraires). Quand vous ouvrez la porte d'une librairie et que vous vous trouvez devant tous ces livres, le choix est difficile à faire (sauf si vous savez par avance ce que vous voulez). Les libraires sont justement là pour vous orientez vers les livres qui seraient susceptibles de vous plaire. Ils sont aussi là pour vous conseillez des livres vers lesquels vous ne seriez pas allé spontanément. ( la lecture de ces livres peuvent être une belle surprise).

Cette année, j'ai envie de me laisser guider par leur choix et ainsi mettre en lumière ces amoureux des livres. Pour cela j'irai rencontrer les libraires de la ville où j'habite pour leur poser une question: Quel est votre dernier coup de coeur? 

Je suis toujours partant pour découvrir de nouveaux univers littéraires et de nouveaux auteurs.
En laissant le choix aux libraires,  je me laisse guider par eux, en prenant le risque que le livre qu'il me propose ne me plaise pas. Mais c'est un risque que je prend avec plaisir, car derrière ces coup de coeur pourraient se cacher de belles pépites. (Puis, c'est le jeu. Il nous arrive nous-même d'être attiré par des livres qui nous font envie et puis, qu'après lecture, la déception soit au rendez-vous).

Chaque mois, un coup de coeur des libraires sera dévoilé. J'en ferai la lecture dans le mois et vous donnerai mon avis sur ce livre.

----------
En septembre, c'est également le retour des Slows sur le blog.
"La Discothèque du 20e siècle" va donc laisser sa place à la nouvelle saison de "Slow Qui Tue" (bien sûr, "La Discothèque" sera toujours présent sur le blog, tous les mercredis).

Cette nouvelle saison "Slow Qui Tue" (la 7e! (Eh oui, déjà)  qui va bercer vos dimanches, sera encore une fois sous le signe de la diversité:

Voici quelques exemples de slows qui vont rythmer vos fins de semaine: "Words" (Christians); La Neige au Sahara (Anguun); Wonderful Life (Black); L'été indien (Joe Dassin); Dream a little dream (Mama Cas) et bien d'autres.

Rendez-vous dimanche prochain avec  le premier Slow Qui Tue de la saison 7. (qui sera accompagné de son petit logo).


Belle rentrée à tous!



La Discothèque du 20e siècle #129

En 1983, les Forbans remettait les sixties et les surprises parties sous les lumières des projecteurs.

Les Forbans: Chante (1983)


Entre la pop française des années 60- le nom du groupe renvoie en effet aux Pirates de Dany Logan- et le rockabilly façon Elvis Presley, le cœur des Forbans a toujours balancé. Ainsi, avec son rythme endiablé et ses paroles qui exaltent la fête, cette adaptation du hit américain Shout shout s'est vendu en 1983 à 2 millions d'exemplaires et a été n°1 au mois de mars. (Source: Fascicule "L'encyclopédie de la chanson française n°22", Universal Collections)

Bonne écoute!

jeudi 27 août 2015

Illumination

4e de couverture: La rencontre de deux coeurs solitaires. Adam Craig est au bout du rouleau. Ce chanteur de hard rock n’en peut plus de sa vie vide de sens, qu’il mène de chambre d’hôtel en chambre d’hôtel. Après le dernier concert de sa tournée, pris de nostalgie, il s’enfuit jusqu’au lac où il passait autrefois ses vacances. Il s’assoupit devant une maison au bord de l’eau… qui appartient à Miles Caldwell, un enlumineur agoraphobe, forcé de vivre en reclus. Celui-ci découvre le bel endormi à sa porte et, dès le premier regard, Adam ressent pour Miles une puissante attirance. Mais l’éternel vagabond et l’éternel solitaire pourront-ils jamais s’aimer ? 

Premier titre de la nouvelle collection Romance de chez Milady (la collection "Slash" qui, comme son nom (ne) l'indique (peut être pas) sera consacrée à la romance Gay), cette "Illumination" a été une belle surprise. 

Au début, j'ai trouvé l'histoire gentillette (la rencontre entre Adam et Miles est bien amenée et nous laisse entrevoir une romance simple et classique): le cadre était joli (un ancien camp de vacances au bord d'un lac), les deux personnages bien dessiné (ma préférence allant tout de même pour Miles, qui avec son problème d'agoraphobie, le rend attachant et un peu hors du commun). J'avançais donc bien dans ma lecture, trouvant cela plaisant, mais pas transcendant, par manque d'enjeu et d'une intrigue (car, pour moi, une simple romance entre deux personnages ne fait pas une intrigue. Il faut tout de même des rebondissements). 

Heureusement, à plus de la moitié du roman, l'intrigue qu'il me manquait au départ, arrive, grâce à la séparation (physique, en tout cas) de Miles et Adam. C'est à partir de ce moment là (et à l'arrivée d'Evie, "ex-petite amie" d'Adam) que les doutes et les révélations vont arriver. Le passé de Miles va se dévoiler et j'ai compris pourquoi il était devenu un ermite. Puis, il y a aussi le fait qu'Adam, cache aux yeux du monde ce qu'il est réellement (ben oui, un chanteur de rock métal ne peut pas être gay). et qu'il a de plus en plus de mal à gérer cela. 

Donc, d'une histoire d'amour classique, l'auteur va nous parler de la solitude, du monde infernal du showbizz qui n'est basé que sur l'apparence (d'ailleurs, Adam, le dit souvent: il joue rôle), du coming-out dans ce monde là et les conséquences sur la vie d'artiste d'Adam (ce coming-out aura une incidence sur sa carrière), mais aussi les doutes qu'un couple peut avoir sur leur relation et comment celle si peut soit se concrétiser ou évoluer. 

J'ai beaucoup aimé le couple que formait Miles et Adam: ils sont très beaux ensemble et leur problèmes relationnels les rend attachants. Mais le petit monde qui gravite autour d'eux n'est pas non plus dénué d'intérêt, comme Lisa, la soeur de Miles, qui le soutient depuis le drame qui a changé sa vie, ou Doug et Bobby, les deux seuls amis qui ne lui ont pas tourné le dos. Sans oublier Evie, la "petite amie" d'Adam: j'ai aimé son extravagance et surtout son soutien à Adam dans ses moments de doutes et de découragements. Evidemment, ils sont peu présent puisque l'accent est surtout mis sur le couple Adam/Miles, mais leur présence, même furtive, est bienvenue, car c'est eux qui font avancer les choses.  

Au final, une romance qui a pris le temps de me séduire (j'ai trouvé la deuxième partie du roman beaucoup plus intéressante car c'est elle qui contient tous les enjeux du livre), mais qui m'a montré un couple magnifique et bien construit. En fait, j'espérais que l'auteur développerait certains aspects de la vie d'artiste d'Adam (comme sa "double vie" et la gestion de son homosexualité dans ce monde viril du hard rock) et le passé de Miles. Ce fut le cas, donc je sors ravi de cette lecture. 
Une première incursion réussi dans la romance gay. Une jolie histoire d'amour qui a embellit la fin de cet été. 

Rowan Speedwell: Illumination (Illumination), Milady Romance (Collection "Slash"), 381 pages, 2015


mercredi 26 août 2015

La Discothèque du 20e siècle #128

En 1983, un jeune chanteur anglais trouvait le succès avec l'un de ses premier titre.

Paul Young: Come back and stay (1983)


1983 est l'année de la révélation pour ce chanteur soul anglais à la voix de velours: sur son premier album mystérieusement intitulé No parlez- qui va se vendre à plus de 8 millions d'exemplaires dans le monde-on ne trouve que des tubes, ou presque, de Wherever I lay my hat (that's my home) (excellent reprise d'un morceau méconnu de Marvin Gaye), à Love of the common people en passant naturellement par Come Back and Stay. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1983", Polygram Direct)

Bonne écoute!

lundi 24 août 2015

Meurtres low-cost (Saison 1 & 2)

4e de couverture: Anna, la quarantaine, épouse modèle et bonne mère de famille, limite desperate housewife depuis qu’elle est au chômage, réussit un beau jour sa reconversion professionnelle sans l’aide de Pôle emploi. De toute façon, son nouveau métier ne rentre pas dans les catégories type des formulaires administratifs : tueuse à gages… low cost. Un concept pourtant extrêmement porteur et très original de service à la personne, comme elle l’explique au journaliste venu l’interviewer sous couvert d’anonymat.
Aujourd’hui à la tête d’une petite entreprise qui connaît pas la crise, Anna éprouve quelques difficultés à concilier vie de famille et vie professionnelle, car il lui faut cacher à son fils et à son mari – un pompier au grand coeur qui sauve les gens, tandis qu’elle les tue – en quoi consiste sa nouvelle activité. Pour couronner le tout, sa mère qu’elle était heureuse de ne pas avoir revue depuis des lustres, débarque à l’improviste pour s’installer chez eux.
La devise d’Anna ? « Soldes, tout doit disparaître ». Surtout les corps et les indices.

Si vous recherchez une lecture fun, avec un humour à la limite du noir, cette série est faite pour vous. 

L'idée de départ est en soi, originale: imaginez, une femme, la quarantaine, au chômage, qui décide de monter son entreprise de tueuse à gages (sous couvert d'une entreprise de coaching) en proposant de tuer pour une somme modique, les personnes qui vous font chiez ou qui vous font du mal. Cette idée qui tue, lui est venue après un rendez-vous avec une conseillère du Pôle Emploi qu'elle aurait bien eu envie de trucider. 

Et voilà notre chère Anna, qui doit jongler entre son métier particulier et sa vie de famille, entre un mari pompier, qui essaye de sauver les personnes qu'elle doit supprimer et un fils, étudiant en psycho qui va lui être d'un grand secours...

J'ai tout bonnement adoré cette première saison: bien évidemment, c'est la saison de présentation des personnages et de la mise en place, mais elle n'est pas dénuée de rythme, de quiproquos et d'humour. Il n'y a aucune lenteur et l'on a pas le temps de s'ennuyer. 
L'une des astuces de l'auteur, c'est d'avoir pris le pied de l'interview pour qu'Anna nous raconte son histoire (au début de premier épisode, Anna a rendez-vous avec un journaliste pour lui raconter son parcours). Ainsi, le lecteur devient ce journaliste et plonge dans cette histoire à pied joint. 

Malgré son métier hors norme, je me suis pris d'affection pour Anna: elle est drôle, sympathique et a tout de même une morale. Anna, c'est un peu Dexter, l'humour en plus. Car oui, je me suis surpris à rire à gorge déployée devant certaines situations (comme celle ou Anna décide de supprimer son "colis" en brûlant le corps dans une voiture...sauf que Erwan, son pompier de mari débarque pour éteindre l'incendie. Ni une, ni deux, Anna téléphone à ce dernier et invente une excuse pour l'empêcher de faire son travail). 

D'épisode en épisode, le rythme ne faiblit pas. De nouveaux personnages font leur apparition, comme Martine, la femme de ménage ou Béatrice, la mère d'Anna. 
Isabelle Bouvier a très bien compris les codes de la série et les utilise de fort belle manière pour nous tenir en haleine, jusqu'au twist final du dernier épisode qui ne donne qu'une envie: lire la saison deux. 


Ce que j'ai fait de suite après avoir fini la saison 1, tellement je voulais savoir (et comprendre) ce qui allait arriver à notre chère Anna et son entreprise de Meurtres Low-Cost. 
Alors, je vais être gentil en ne vous en disant pas trop sur cette saison deux (surtout si vous n'avez pas lu la saison 1). 

Tout ce que je peux dire sur cette saison deux, c'est que la série garde son rythme enlevé, qui va à 100 à l'heure et ne laisse aucun répit. Elle entre plus en détail dans la vie d'Anna et ses proches, toujours ponctuée de meurtres toujours aussi jouissif et imaginatifs. 
Mais surtout, cette saison deux est beaucoup plus sombre que la première (rassurez vous, il y a toujours autant d'humour) et elle dévoile le passé d'Anna qui a vécu un traumatisme étant enfant. Ces événements du passé nous font comprendre pourquoi Anna s'est lancée dans cette nouvelle carrière atypique. 

Cette 2e saison se lit d'une traite, tellement on a envie de savoir comment tout cela va se terminer...sauf que le cliffhanger du 6e et dernier épisode de cette saison 2 annonce une 3e saison qui va changer la donne...et qui m'a laissé dans une frustration totale puisque cette saison 3 n'est pas encore sortie. 

Au final, une série Pulp, fun, drôle,que je conseille à tous (honnêtement, même si vous avez un coeur sensible, vous pouvez y aller sans crainte: l'auteur ne rentre pas dans le trash et les scènes gores). C'est enlevé, avec des personnages haut en couleur qui vous feront marrer. Isabelle Bouvier manie les codes de la série avec maestria et on n'a qu'une envie: savoir la suite des aventures d'Anna. Alors vivement la saison 3!

(De plus, elle est disponible en ebook pour la modique somme de 4.99€ pour chaque saison sur le site de l'éditeur. A ce prix là, ce serait dommage de s'en priver!)


Merci aux Editions la Bourdonnaye pour la découverte de cette série Pulp de toute beauté.

Isabelle Bouvier: Meurtres Low-Cost Saison 1, La Bourdonnaye, 142 pages, 2014
Isabelle Bouvier: Meurtres Low-Cost Saison 2, La Bourdonnaye, 157 pages, 2015




dimanche 23 août 2015

La Discothèque du 20e siècle #127

En 1982, Thierry Pastor montait dans les charts grâce à un coup de folie.

Thierry Pastor: Le Coup de folie (1982)


Fils d'une famille de musiciens lyonnais, Thierry fait ses premières armes comme accompagnateur de Nicolas Peyrac. En 1982, le comique Roland Magdane produit Coup de folie qui devient l'un des premiers grands succès des "radios libres". Mais Pastor est victime en plein succès d'un très grave accident de voiture et il faudra 4 ans pour se rétablir. A peine sorti de ses souffrances, aidé par le producteur Jean Mareska, il obtient un second très gros succès avec Sur des musiques noires. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1982", Polygram Direct)

Bonne écoute!

vendredi 21 août 2015

Nora ou le paradis perdu

4e de couverture: Cuba, 1956. Nora et Alicia, deux cousines très proches et complices, vivent une enfance heureuse et insouciante.
Mais la révolution éclate, et Fidel Castro accède au pouvoir. Un climat de peur, nourri par la répression, s’installe peu à peu. Nora émigre alors aux États-Unis, laissant Alicia derrière elle, qui s’apprête à vivre des heures sombres à La Havane.
Tandis que Nora, bien nostalgique de son pays natal, s’accommode peu à peu de cet environnement nouveau, Alicia subit les coups durs, dans un Cuba où la situation se détériore. Grâce aux lettres qu’elles continuent d’échanger, Nora comprend que la vie d’Alicia est devenu un enfer. Elle décide alors de retourner à la Havane pour lui venir en aide.
Mais ce qu’elle va découvrir à Cuba est bien loin de tout ce qu’elle pouvait imaginer…


La littérature est un moyen formidable de se divertir, tout en apprenant des choses nouvelles et elle nous offre de fabuleux voyages immobiles vers des contrées magnifiques ou des époques lointaines. (Je ne remercierai jamais assez la vie (et ma mère, une autre grande lectrice) de m'avoir donné le goût de la lecture).

Nora ou le pardis perdu en est un nouvel exemple. Ce roman m'a offert un fabuleux voyage immobile à travers le temps mais également vers un pays merveilleux : Le Cuba des années 50 jusqu'au début des années 80.
De Cuba, je ne connaissais quasiment rien : à part la prise de pouvoir de Fidel Castro et La Baie des Cochons en 1961 ( vue avec un regard américain, mais cet événement a toujours été un peu confus pour moi). C'est donc avec un grand intérêt que je me suis lancé dans la lecture de ce roman.

J'en ressors complètement bouleversé. Cécilia Samartin décrit Cuba d'une manière tellement poétique qu'on a l'impression d'y être et de l'aimer. Elle a également le don de croquer des personnages en leur donnant une âme qu'on a l'impression qu'il ne sont pas que des êtres de papier mais qu'ils sont fait de chair et de sang et qu'ils nous racontent leur histoire, à l'instar de Nora, personnage principal de ce roman, qui vivra l'exil quand ses parents décident de quitter Cuba après l'arrivée de Castro au pouvoir.

A travers le regard de Nora, Cuba se livre à nous sous plusieurs facettes : tout d'abord le Cuba d'avant la révolution : la vie de Nora, avec sa cousine Alicia était rempli d'insouciance, de jeux, de soleil et de bonheur ; ensuite vient le moment de la révolution avec l'arrivée de Fidel Castro, promesse d'un renouveau et d'un nouveau départ, sauf que ce ne sera pas la nouvelle vie que tout le monde espérait. C'est alors le moment de l'exil pour Nora et sa famille et la séparation pour les deux cousines puisqu'Alicia restera à Cuba. Le lecteur oscille alors entre la nouvelle vie de Nora aux Etats Unis, qui doit tout apprendre et se faire une place dans ce pays étranger, et la vie d'Alicia, qui devient progressivement un enfer, vue à ttravers les lettres qu'elle envoie tant bien que mal à sa cousine Nora.

J'ai été touché au cœur par Nora et Alicia : je me suis surpris à trembler pour elles deux (surtout les parties se déroulant à Cuba en 1981), à verser quelques larmes (la plume tendre et poétique de Cécilia Samartin n'y est pas étrangère non plus) devant la vie d'Alicia.

C'est un superbe roman sur l'amitié indéféctible entre deux cousines, qui ne couperont jamais le contact malgré la distance. C'est également un roman magnifique sur l'exil : le fait de se sentir étranger partout et de ne plus savoir d'où l'on vient (Nora n'est pas une américaine, malgré ses années passées en Californie, mais elle n'est plus aussi Cubaine qu'avant. L'exil lui fait perdre ses repères et elle se sent étrangère partout) : la métaphore du « cœur fantôme » traduit bien ce sentiment. Nora ne se livre pas complètement : elle garde pour elle son véritable cœur et offre à voir un « cœur fantôme »...sauf que l'on ne peut pas vivre de cette manière là indéfiniment.

Je n'arrive pas à croire que ce roman a 11 ans (Cécilia Samartin l'a écrit en 2004) : il est au contraire très actuel et je dirai même qu'il fait écho à l'actualité : en ce moment, on parle beaucoup des migrants qui quittent leur pays pour l'Europe et un « monde meilleur » (cela fait même débat depuis plusieurs jours). C'était la même chose à Cuba (et probablement dans d'autres pays), il y a 60 ans : Cécilia Samartin le décrit de fort belle manière : tous ces cubains qui risquent leur vie sur des bateaux, voire des radeaux de fortune pour quitter l'enfer qu'ils vivent dans leur pays et avoir la chance de se construire une vie plus belle aux Etats Unis. En lisant ce livre, j'ai ainsi mieux compris les raisons des migrants. Alors, je sais qu'on ne peux pas tous les accueillir (c'est techniquement impossible) mais j'aimerai parfois qu'on les comprenne mieux et qu'on se mette à leur place. Le roman de Cécilia Samartin est un bon moyen de mieux comprendre ces migrants et d'avoir un autre regard sur eux.

Au final, un roman boulerversant qui vous montre un pays (Cuba) peu présent dans les romans (enfin pour moi, c'est le cas, puisque c'est ma première incursion dans ce pays), avec des personnages forts et touchants qui ne m'ont pas laissé indifférent. Un roman très actuel qui nous montre un visage différent sur l'exil et les migrants (on le voit de l'intérieur, par l'intermédiaire de la voix de Nora). Un roman sur une belle amitié qui défit le temps et l'espace. Je n'oublierai pas de sitôt Nora et Alicia : elles ont trouvé le chemin de mon petit cœur pour le faire chavirer. C''est toujours un bonheur de découvrir la plume d'un nouvel auteur : quand en, plus cette plume vous bouleverse et vous émeu, vous n'avez qu'une envie : la retrouver un jour. Cécilia Samartin est une auteure a découvrir (si ce n'est pas déjà fait) et que je retrouverai avec plaisir en ouvrant un autre de ses romans. 

Merci à Camille et aux Editions de l'Archipel pour la découverte de la plume de Cécilia Samartin et pour ce bouleversant voyage à Cuba. 




Cécilia Samartin: Nora ou le paradis perdu (Broken Paradise), L'Archipel, 453 pages, 2015



mercredi 19 août 2015

La Discothèque du 20e siècle #126

En 1982, le groupe Chagrin d'amour faisait ce qui lui plaisait, en lançant sur les ondes le premier rap français.

Chagrin d'amour: Chacun fait ce qui lui plait (1982)



Il était absolument impossible, en 1982, d'ignorer ce tube-considéré par certains comme le premier morceau de rap français-qui dépassa bientôt les trois millions d'exemplaires: "Cinq heures du mat' j'ai des frissons/je pousse la porte et le monte le son". Derrière le duo (constitué par Gregory Ken et Valli) s'en cachait un autre: le parolier Philippe Bourgoin et le compositeur Gérard Presgurvic, qui signa quelques années plus tard les musiques des tubes de Patrick Bruel (Casser la voix). (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1982", Polygram Direct)

Bonne écoute!

lundi 17 août 2015

L'enfant Soleil (Saison 1)

4e de couverture: Depuis les rivages improbables d’une époque oubliée, une barque imprudente a quitté l’Armorique pour venir s’échouer en des contrées chimériques, peut-être au-delà des mers d’Occident. À son bord se trouvent Geldwin le vieux bénédictin, Lin-Kao la guerrière indienne, Fanch le chasseur, mais surtout Ranald l’enfant, le jeune moine âgé de 12 ans. Celui-là demeure un mystère pour tous, y compris pour le vieux Geldwin, qui l’a pourtant recueilli et élevé.
Est-il seulement un homme ? Seulement un mage ? Seulement un dieu ou seulement un diable ? Sa destinée dépasse très certainement les ambitions terrestres, et ses pouvoirs ne cesseront de croître au fil du temps. En ces âges de magie, de fureur et de sang, gouvernés par l’amour, la haine et la soif du pouvoir, il déjouera les complots, les trahisons. À travers son incessant combat contre la sorcière Gwénaëlle, son unique but est de soulever la Pierre – objet de toutes les convoitises – et de préserver l’équilibre du monde. Mais tout cela au péril de sa vie, de plus en plus menacée, comme semble l’être aussi cet univers en genèse dont il pourrait bien être le centre, le soleil.

"L'enfant Soleil" est une série idéale pour l'été. 

Cette dernière nous embarque, dès ses premières pages, dans un monde enchanté qui nous fait voyager et rêver. Mais, ce début n'est pas dénué de mystère. En effet, on est tout de suite embarqué sur cette mer sans savoir comment les protagonistes sont arrivé là. Certes, il y a une présentation des personnages, juste avant le premier épisode. Ainsi, on peut les situer. Mais leur passé nous est complètement inconnu.

J'ai été intrigué par cette histoire, mais aussi un peu perdu, je l'avoue. Les situations s'enchaînent sans temps mort,cela se lit vite et facilement grâce à un style rythmé, et on ne voit pas le temps passer. Mais on ne sait pas grand chose des enjeux ds personnages.

On se retrouve dans une histoire fantastique qui fait penser aux légendes celtes, mais également orientales puisqu'en traversant la mer d'Occident, Ranald et sa bande se retrouvent sur une île proche des Indes. Ainsi Tritons géants et Curacas (des guerrières sans pitié) vont mettre à mal le périple de nos héros. 

Bien évidemment, qui dit première saison, dit prémisse d'une histoire au long cours, et surtout présentation des personnages, ce qui fait que le lecteur reste un peu sur sa faim, comme dans toute série. Mais justement, le découpage de cette histoire en épisodes, fait que le lecteur ne s'ennuit pas une minute et se retrouve à faire du "Binge Reading" (référence au Binge Watching qui consiste a regarder plusieurs épisodes d'une série à la suite), jusqu'au moment final (là, une bataille décrite de telle manière que j'ai dû m'accrocher pour continuer en laissant mon dégoût de côté) qui nous laisse sur notre faim avec le fameux cliffhanger, qui me donne envie de lire la suite. 

Au final, une première saison, non dénuée de défauts (comme le lent développement des personnages (on ne sait pratiquement rien sur eux), mais ceux ci sont propres à une première saison. Je pense que la série dévoilera plus ses secrets dans la prochaine saison. Une série qui nous fait voyager et rêver, entre légendes bretonnes et orientales. Je suis curieux de connaître la suite des (mes)aventures de Ranald, Geldwyn, Fanch et Lin-Kao.


Merci aux Editions La Bourdonnaye pour ce voyage entre l'Armorique et les Indes.

Jean-Paul Raymond: L'enfant Soleil (Saison 1), La Bourdonnaye (Collection Pulp), 135 pages, 2015


dimanche 16 août 2015

La Discothèque du 20e siècle #125

Kim Wilde signait un autre énorme tube en 1982 avec "Cambodia".

Kim Wilde: Cambodia (1982)



Avec Kim, c'est une histoire de famille! Pour commencer, elle est la fille de l'idole pop anglaise Marty Wilde (une superstar dans les années 50). Ensuite, c'est son frère Ricky qui lui écrit ses chansons, comme le fameux Kids in America qui lui permet de percer en 1981. Aussitôt, la France adopte ce nouveau sex-symbol. en 1982, elle obtient chez nous deux énormes tubes: après Cambodia, c'est au tour de View from a bridge, de quoi faire fantasmer Laurent Voulzy qui bientôt nous chantera ses Nuits sans Kim Wilde. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1982", Polygram Direct)

Bonne écoute!

samedi 15 août 2015

Qu'est-il arrivé à Celia Steinhauser?

4e de couverture: Ce pourrait être une fin d’après-midi banale, dans une banlieue banale de Manhattan. Et pourtant, tout est plus vibrant, plus aigu, plus dérangeant. Dana se réveille au bord de la crise qui ne tardera plus à la faire  basculer dans l’exaltation mentale, celle des bipolaires comme elle. Au même moment, à quelques pas de là, la police découvre une femme dans une flaque de sang, chez elle, assassinée. C’est Celia Steinhauser, l’amie de Dana. Et Dana est la dernière personne à l’avoir vue cette après-midi-là…

A travers les yeux de son héroïne - une femme délaissée par son mari, ultra-sensible et au bord de l’abîme -, Susan Crawford mène une enquête à la fois policière et psychologique. Dana a-t-elle tué son amie ou bien le meurtre dont elle se soupçonne n’a-t-il eu lieu que dans sa tête ? Y a-t-il une meurtrière tapie en elle, ou bien le coupable se cache-t-il  dans les ombres du dehors ? 

Intriguant. Voici le mot qui résume ma première pensée à la lecture du résumé qui a titillé ma curiosité. 

Le premier roman de Susan Crawford est un thriller psychologique de très bonne facture, qui vous plongera complètement dans la folie de son héroïne, au point que vous n'arriverez plus à un moment donné, à démêler cette intrigue aux accents rocambolesques, dans le bon sens du terme (ces instants rocambolesques font partie de la folie de Dana et ne sont pas là parce que l'auteur ne savait pas comment se sortir d'une situation). 
C'est d'ailleurs plus un roman psychologique, qu'un thriller pur et dur: le meurtre de Celia Steinhauser est le déclencheur de la folie de Dana et est un élément pour l'auteur de nous montrer comment un être fragile peut totalement sombrer dans une folie tentaculaire. (Ce qui n'empêche pas le lecteur de vouloir savoir qui a tué Celia, bien sûr) 

J'ai beaucoup aimé ce livre. Il a réussi à me happer dès les premières pages. L'auteur fissure le monde de Dana, quarantenaire, au passé psychiatrique chargé, qui voit son mariage partir en lambeaux et où la suspicion et le doute s'insinue comme une toile d'araignée dans son esprit. C'est fascinant.  

Malgré les doutes que le lecteur à sur Dana (à t-elle tuée sa voisine dans un accès de colère?), il ne peut que la soutenir et être auprès d'elle. Même, j'ai eu l'intuition dès le départ que Dana faisait un coupable trop idéal et pourtant cela pouvait être elle, la meurtrière. En y mêlant la folie, l'auteur nous ballade entre rêve et réalité (la scène de panique total que Dana vit sur le pont George Washington est très troublante: elle part dans un délire complet à tel point que je ne savais plus où l'on se trouvait, et ce qui était vrai ou faux). 

Comme on est dans un thriller, il ne faut pas oublier l'autre personnage important du livre: Jack, l'inspecteur chargé de l'enquête. Je l'ai trouvé très humain et, le fait que l'auteur nous raconte ses déboires avec sa famille et plus particulièrement avec son fils Kyle (qui fera parti des suspects) le rend plus proche encore. J'ai aimé sa sagacité, ses angoisses par rapport à son fils. Mais également sa relation avec Dana. Bien que cette dernière fasse partie des suspects (et même le suspect principal puisqu'elle est la dernière personne à avoir vu Celia vivante), il sera sensible à sa détresse et voudra l'aider à s'en sortir. J'ai même pensé à un moment qu'une romance allait s'amorcer (ben quoi, c'est un roman publié aux Editions Mosaiïc, département du roi de la romance, Harlequin. Oui, je sais, c'est pas beau les préjugés!), mais il n'en est rien. 

Sans oublier un autre  personnage, Peter, le mari de Dana, qui va montrer une facette exécrable de sa personnalité et que j'ai détesté de suite. Il est vrai que l'auteur ne lui donne pas le beau rôle, même si celui ci nous ai souvent montrer par le regard de Dana, qui perd progressivement la tête. 

Au final, un thriller psychologique qui vous fait vous poser mille questions dès les premières pages et qui vous embarque dans la folie du personnage principal, pour vous mener en bateau. C'est super bien ficelé: on a tellement envie de savoir qu'on arrive pas à le lâcher. Une très belle surprise que je conseille à tous. 

Merci à Sybille et aux Editions Mosaïc pour ces heures d'angoisse délicieuses.

Susan Crawford: Qu'est-il arrivé à Celia Steinhauser? (The Pocket Wife), Mosaïc, 339 pages, 2015


mercredi 12 août 2015

La Discothèque du 20e siècle #124

En 1982, Pierre Bachelet rendait un vibrant hommage à ses ancêtres.

Pierre Bachelet: Les Corons (1982)



Pierre Bachelet avait été révélé en 1981 par Elle est d'ailleurs. Avec les Corons, tableau de mœurs sur la vie dans le Nord, où il a passé son enfance, Pierre,-connu jusque là pour ses musiques de film (Emmanuelle), obtient un immense succès et confirme son statut de chanteur à la fois populaire et populiste, dans le sens noble du terme! (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1982", Polygram Direct)

Bonne écoute!

lundi 10 août 2015

Le Ciel et l'Enfer (Nord et Sud Tome 3)

Résumé: En 1865 l'Amérique n'a pas tout à fait cent ans et se remet péniblement de la guerre de Sécession. Les êtres, ébranlés par la tourmente, cherchent un sens à leur vie.
En Caroline du Sud, Madeline Main doit diriger seule la plantation ravagée de Mont Royal... A Washington, George Hazard participe aux querelles politiques autour des nouveaux droits des Noirs... Charles Main, comme des milliers d'Américains, s'engage sur le chemin prometteur de l'Ouest où se joue déjà à une nouvelle tragédie : le massacre des Indiens… (Source: Babelio)

Spoilers sur les tomes précédents. 

En 2010, je me suis plongé dans les premiers tomes de la Trilogie "Nord et Sud". Je connaissais cette saga bien avant de la lire puisque j'étais un grand admirateur du feuilleton qui en avait été tiré. 
J'avais replongé avec plaisir dans cette histoire, et le Tome 1 (Nord et Sud) me remettait en mémoire tout les événements qui m'avaient plus lors du visionnage. Tellement enthousiaste, j'avais rapidement enchaîné avec la lecture du Tome 2 (Guerre et Passion). Malheureusement, celui ci fut fastidieux à lire et j'ai peiné pour le lire lors de cet été 2010. Il y a eu deux raisons à ma difficile lecture: le fait qu'il traite essentiellement de la guerre de Sécession: malgré mon intérêt pour cet événement important de l'histoire américaine, je ne suis pas très friand de batailles. Malheureusement pour moi, ce tome 2 en regorge énormément. La seconde raison est que je l'ai lu pratiquement directement à la fin du Tome 1. Une pause plus longue entre la lecture de deux tomes aurait été bénéfique pour l'apprécier. Une 3e raison pourrait être invoquée: la grosseur du livre: en effet le tome 2 est le plus épais des trois tomes. (Je me souviens même avoir sauté certains passages pour pouvoir le terminer plus vite) 
C'est pourquoi, j'avais décidé de faire une pause avant de me lancer dans le dernier tome de la saga. 

C'est donc, 5 ans plus tard que le tome 3 sort de ma PAL. 
Je dois dire que la pause (certes très longue, je vous l'accorde) a été bénéfique puisque j'ai retrouvé les Main et les Hazard avec bonheur. 
Ce Tome 3 se déroule après la guerre de Sécession. Le Pays est à reconstruire et un long chemin reste à faire pour retrouver un semblant d'unité. 
Avec son talent de conteur et "d'historien", John Jakes nous raconte les conséquences de cette guerre: en lisant ce livre, je me suis demandé pourquoi cette guerre avait vu le jour. En effet, je pensais innocemment que le Nord avait fait la guerre pour mettre fin à l'Esclavage (alors cela est  vrai) et qu'ils n'avaient rien contre les noirs. Mais ce n'est pas parce que les Nordistes n'ont pas d'esclaves noirs qu'ils aiment les noirs. Au contraire, certains sont tout aussi racistes que les Sudistes. 

Les tomes précédents avaient fait la part belle à  Orry Main et George Hazard, les deux amis de West Point; Ici, ces derniers ne sont que des ombres (c'est encore plus vraie pour Orry puisqu'il est mort dans le tome 2): George ne fait que des courtes apparitions. 
C'est Charles Main, le cousin d'Orry, qui va avoir la part la plus importante du roman (à tel point que je me suis demandé pourquoi John Jakes avait réintroduit des personnages comme Virgilia ou Ashton qui ne font que de brèves apparitions): Après le Nord et le Sud, c'est à l'Ouest et à un autre conflit (celui entre l'armée et les indiens) auquel  l'auteur va s'intéresser. Contrairement au conflit "Nord/Sud" du tome précédent, les batailles de l'Ouest ont piqué mon intérêt. Les passages avec Charles sont les passages que j'ai préféré (surtout sa découverte de l'Ouest avec un marchand qui lui donne les codes pour comprendre les indiens): j'ai trouvé ceci des plus dépaysants et surtout, malgré la violence de certains, très instructifs sur ces pans de l'histoire américaine. (J'ai ainsi eu une autre image de cette période, avec ce livre: une vision très différente de celle que Michael Blake nous décrivait dans "Danse avec les Loups"). 
Bien évidemment, les passages dans le Sud, avec Madeline sont tout aussi passionnants: entre la haine qui plane sur toute la population, la naissance du Ku Klux Klan (dont l'auteur donne une image peu glorieuse, il va s'en dire, mais surtout grotesque, de part leur costume), sans pourtant atténuer la violence de leurs actes fait qu'un malaise s'installe) m'ont tout autant captivé. 

La force de John Jakes, c'est qu'il n'oublie aucun de ses personnages sur le bord de la route: il sait que ceux ci  ont fait le succès des tomes précédents, et surtout, les méchants comme Bent ou Ashton qu'il serait inconcevable de ne pas les revoir. Il est vrai que ceux ci n'apparaissent pas beaucoup, mais leurs apparitions percutent le lecteur et fait renaitre chez lui des sentiments contradictoire d'amour/haine. Par exemple, Ashton, qui apparaît brièvement au début du roman pour la resituer dans l'histoire et qui reviendra en force, dans la dernière partie du roman. Donc, l'auteur n'oublie personne, ce qui démontre une structure parfaite d'un roman bien maîtrisé. Car il n'est jamais aisé de mener à bien une saga aussi dense, que ce soit en intrigues ou en personnages. John Jakes y arrive très bien. 

Au final, j'ai retrouvé avec plaisir les personnages que j'aimais tant dans "Nord et Sud". J'ai passé des moments très fort et intense avec eux (surtout Charles, qui nous fait découvrir l'Ouest américain et le début de sa conquête, par le prisme du massacre des indiens (la "bataille" de Washita nous est décrit avec une densité qui prend aux tripes). 
"Nord et Sud" restera l'une des sagas les plus importantes de la littérature (mais également de la télévision), de par son aspect historique très fouillée, mais aussi par des personnages forts qui ne laissent pas indifférent. Une saga littéraire de toute beauté. C'est indéniable. 

John Jakes: Le Ciel et l'Enfer (Nord et Sud Tome 3) (Heaven and Hell), France Loisirs, 550 pages, 1988. 

 

dimanche 9 août 2015

La Discothèque du 20e siècle #123

En 1981, un nouveau succès s'annonce pour les frères Jackson avec "Can you feel it".

The Jacksons: Can you feel it (1981)



Superstars de la pop-soul américaine dès la sortie de I want you back (novembre 1969), les Jackson 5 deviennent les Jacksons en 1975 lorsqu'ils quittent la maison Motown pour CBS. Les succès sont plus irréguliers (Enjoy Yourself en 1976, Shake your body (down to the ground), en 1979) et Michael Jackson crée l’événement avec l'album Off the wall et les tubes Don't stop 'till you get enough et Rock with you en 1979. Est ce la fin des Jacksons? Pas du tout: Michael rejoint ses frères Randy, Jackie, Tito et Marlon le temps d'un album (triumph) et d'un autre méga-tube: Can you feel it. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1981", Polygram Direct)

Bonne écoute!

mercredi 5 août 2015

La Discothèque du 20e siècle #122

En 1981, Jean Schulteis, qui accompagnait au piano les plus grands comme Julien Clerc, lors de leurs concerts, fut en pleine lumière, grâce à quelques confidences.

Jean Schulteis: Confidences pour confidences (1981)



Excellent accompagnateur, régulièrement chef d'orchestre pour les plus grands (Julien Clerc etc...) Schulteis a un nom rigolo et une "tronche" incroyable, avec ses petits lunettes rondes à la John Lennon et son épaisse toison bouclée autour du crâne fortement dégarni. En 1981, grâce à cette chanson à laquelle nul ne résiste, il passe brièvement sur le devant de la scène. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1981", Polygram Direct)

Bonne écoute!

lundi 3 août 2015

Oh my darling

4e de couverture: Cela commence comme la plus belle des histoires : Charlotte et Clark, trois ans de mariage, des rêves plein la tête, un futur radieux. Et un projet, emménager dans cette jolie maison de la banlieue de Boston qu'ils ont achetée sur un coup de tête.
Une maison idéale pour se construire un avenir commun, pour abriter la famille qu'ils vont former.
Une maison comme un cocon.
Ou comme une prison.
Car peu de temps après leur installation, la maison qui hier encore leur paraissait si parfaite semble avoir changé. Comme si les murs s'étaient rapprochés, les plafonds abaissés, comme si tout l'espace s'était rétréci. Comme si la maison elle-même ressentait un certain malaise.
Quelles angoisses se cachent derrière les murs ? Quel drame s'est joué dans l'enfance de Clark qui l'empêche d'envisager un avenir ? Pourquoi Charlotte a-t-elle un tel empêchement face à la maternité ? Parviendront-ils à renouer le lien ?


C'est assez rare pour le souligner mais je ressors mitigé de la lecture du premier roman d'Amity Gaige. En effet, il est rare qu'un roman des Editions Belfond me laisse cette impression là. 

Je partais pourtant confiant dans la lecture de ce roman, mais certaines choses m'ont laissé perplexe et m'ont donné un sentiment de malaise. J'ai trouvé qu'il était déprimant et malsain. 
On suit Clark et Charlotte dans leur nouvelle maison à Clémentine, dans laquelle ils viennent d'emménager. Ce nouveau départ va être le début de la déliquescence du couple. 
C'est l'un des problèmes du livre: je n'ai pas aimé suivre ces deux personnages. Ils n'arrêtent pas de se disputer dès les premières pages du livre. Certes, il y a des disputes dans tous les couples mais quand l'auteur ne se focalise pratiquement que sur celles ci, cela devient lassant et déprimant. 
En fait, il ne se passe pas grand chose dans ce livre: l'auteur ne fait que raconter, sur une année, certains instants de la vie de Clark et Charlotte dans cette maison, qui va les étouffer progressivement. Et ces instants, sont souvent ponctués de disputes. Cela ne donne pas une belle image du couple et surtout je me suis demandé pourquoi ces deux là s'étaient mariés s'ils ne s'entendaient pas. 

Ce que je retiendrais, c'est la plume fluide, sensible et brillante de l'auteur. Elle sait parfaitement montrer les aléas de la vie de couple. Le fait d'éclairer le passé pour savoir pourquoi le couple en est arrivé là est aussi très intéressant. Car, c'est un roman sur un couple à la dérive, mais également un roman sur le deuil (et l'acceptation de celui ci) (la mère de Clark est décédée quelques jours avant l'emménagement du couple à Clémentine, et apparemment, elle était fantasque avec une imagination débordante (pour Clark) ou folle (selon les autres), mais aussi un roman sur la folie. 
Justement, le traitement de la folie, parlons en: l'auteur instaure un climat pesant et inquiétant dans le roman en instillant une dose de fantastique (et c'est là où le roman part un peu en vrille): en effet, Clark, puis Charlotte par la suite,  entendent des disputes ou des discussions dans la maison (alors qu'ils sont souvent tout seul) où voientt des silhouettes et des ombres derrières des portes. Là, le lecteur ne sait plus si les personnages sont fous et nous emportent dans leur folie ou si la maison est hantée. 
J'ai trouvé que ce côté fantastique gâchait un peu le roman. 

Puis, il y a une langueur dans le roman qui devient pesante. En fait, tout comme Clark et Charlotte, je ne me suis pas senti bien dans cette maison que j'aurai voulu quitter au plus vite. 
En lisant la fin du livre et en refermant celui ci, je me suis demandé ce que l'auteur avait voulu nous dire avec cette fin, un peu fantasmagorique qui laisse complètement dans le flou.

Au final, un roman qui ne m'a pas convaincu à cause d'un côté fantastique qui m'a mis mal à l'aise. Toutefois je retiendrais  la  plume sensible de l'auteur,  qui m'a montrer un couple à la dérive, dont l'un des deux doit faire face à un deuil. J'aurai pu être emporté par eux si le roman n'avait pas dérivé vers le fantastique. Ce roman est pour moi,une occasion manquée. 

Merci tout de même  à Brigitte et aux Editions Belfond pour la découverte de l'univers d'Amity Gaige. 

Amity Gaige: Oh my darling (Oh my darling), Belfond, 259 pages, 2015



dimanche 2 août 2015

Michel Berger, celui qui chante #54

Résiste (1981)

Si on t´organise une vie bien dirigée
Où tu t´oublieras vite
Si on te fait danser sur une musique sans âme
Comme un amour qu´on quitte
Si tu réalises que la vie n´est pas là
Que le matin tu te lèves
Sans savoir où tu vas


refrain
Résiste
Prouve que tu existes
Cherche ton bonheur partout, va,
Refuse ce monde égoïste
Résiste
Suis ton cœur qui insiste
Ce monde n´est pas le tien, viens,
Bats-toi, signe et persiste
Résiste


Tant de libertés pour si peu de bonheur
Est-ce que ça vaut la peine
Si on veut t´amener à renier tes erreurs
C´est pas pour ça qu´on t´aime
Si tu réalises que l´amour n´est pas là
Que le soir tu te couches
Sans aucun rêve en toi


refrain

Danse pour le début du monde
Danse pour tous ceux qui ont peur
Danse pour les milliers de cœurs
Qui ont droit au bonheur...
Résiste 3x


refrain

Résiste



Dire que cette chanson, issue du 4e album de France Gall (époque Michel Berger), n'aurait pas vu le jour si Michel n'avait pas senti qu'il manquait des titres forts pour cet album. En effet, l'enregistrement de l'album était terminé quand Michel est arrivé avec deux nouveaux titres: "Tout pour la musique" (qui sera aussi le titre de l'album) et "Résiste". Michel pense que ces deux titres porteront l'album. Son instinct ne l'a pas trompé. Ce sont ces deux titres qui seront diffusés en radio et qui feront connaitre le succès à cet opus. 

Et dire que 34 ans, après sa création, "Résiste" est devenu le titre d'un spectacle, créé par France Gall et Bruck Dawitt. Une comédie musicale autour des chansons de Michel et de France, qui sera joué à partir du 4 novembre 2015 au Palais des Sports à Paris et qui partira en tournée à partir de janvier 2016. 

Un spectacle pour dire encore une fois que la musique et les chansons de Michel Berger sont toujours aussi vivantes et d'actualité. Des chansons dans lesquelles on se retrouve. 

En ce 2 août 2015, qui commémore les 23 ans de la disparition de Michel, je voulais juste démontrer qu'il était encore vivant, d'une certaine façon. 

Sa musique résiste au temps qui passe.