dimanche 18 octobre 2015

L'affaire Caravaggio

4e de couverture: Chargé d’enquêter sur le meurtre d’un ancien diplomate reconverti dans le trafic d’art, Gabriel Allon — espion et restaurateur de tableaux à ses heures — découvre que la victime a récemment eu entre les mains un chef-d’œuvre volé une dizaine d’années auparavant, une Nativité peinte par Le Caravage. Il comprend que cette affaire, bien plus complexe qu’il ne le pensait, a de stupéfiantes ramifications financières en lien avec la situation politique explosive du Proche Orient.
De Genève à Tel-Aviv, en passant par Venise et Paris, il va tisser un piège implacable et ingénieux. Avec un double objectif : retrouver le tableau du Caravage et surtout, porter un coup fatal aux intérêts financiers de l’un des hommes les plus cruels et puissants de la planète.
Dans ce roman d’espionnage au rythme et à l’inventivité diaboliques, Daniel Silva fait émerger les enjeux de notre monde actuel. Quant à son personnage Gabriel Allon, il mérite sans conteste de figurer au Panthéon des grands agents secrets de la littérature, au côté de George Smiley, Jack Ryan, Jason Bourne et Simon Templar.


Première incursion dans le roman d'espionnage pour moi (après une tentative ratée, il y a quelques années avec un roman de Larry Collins), cette Affaire Caravaggio m'a emballée dès les premières pages, ne pouvant me défaire de sa toile tentaculaire. 

Gabriel Allon, est apparemment, l'un des héros réguliers de Daniel Silva et, j'ai senti, lors de ma lecture, que ce n'était pas la première aventure de cet héros aux allures de James Bond (après vérification, c'est la 14e). Mais cela n'est pas un problème pour comprendre le livre, qui se suffit a lui-même et qui est très compréhensible, justement parce que l'auteur fait souvent des rappels sur le passé de Gabriel. Ainsi, Gabriel est un personnage attachant, avec une substance bien définie, de par ce passé fouillé.

Ce véritable page-turner (attention, si vous commencez ce livre, vous aurez du mal a le refermer avant la fin, tellement il est addictif) est une réelle bonne surprise qui ménage le suspense et envoie des révélations à toute les pages...mais surtout, il nous emmène là où on ne s'attend pas à aller.  
Le roman, qui débute comme une simple histoire de meurtre sur une affaire de tableaux volés (ambiance "Da Vinci Code")  va se transformer en un roman d'espionnage et de politique qui va nous entraîner aux quatre coins de la planète (de Londres, à Linz (en Autriche) en passant par Tel Aviv, Paris, et Genève). J'ai été clairement bluffé par les ramifications avec l'actualité politique que l'auteur maîtrise parfaitement: il nous parle de la situation en Syrie, avec cette guerre civile, dans laquelle Gabriel va être emporté bien malgré lui, puisque son enquête sur la recherche du meurtrier de Bradshaw va le conduire jusqu''à un émissaire du président syrien. 
Je suis resté scotché à ce roman, qui ne nous perd pas dans plein d'enjeux politiques auxquels on ne comprend plus rien. (c'est un peu ce qui me faisait peur, et que j'avais testé avec "Dédale" de Larry Collins: je trouvais les romans d'espionnage trop complexes à comprendre): au contraire, Daniel Silva donne des explications claires et précises sur les enjeux, les alliances politiques, les magouilles dans les affaires du monde,  et le lecteur se surprend à découvrir ce qui se cache derrière ce miroir aux alouettes, que l'on voit de loin à la télé et auxquels on ne comprend pas tout. 
Alors, l'auteur l'explique à la fin de son roman, cette histoire est une fiction: cependant, j'ai souvent été persuadé de lire une "histoire vraie". C'est troublant. 

Pour en revenir au personnage central, Gabriel, je l'ai adoré! Ces convictions, et ces fêlures m'ont touchées. Elles font de lui un personnages aux contours remplit d'aspérité: il n'est pas lisse comme peut l'être un agent secret comme James Bond. On est touché par ses blessures et le passé que l'auteur livre tout au long du roman, m'a donné envie de découvrir ses premières aventures. 
Ce que j'ai apprécié aussi, c'est que Daniel Silva fait des résumés des différents éléments de l'intrigue, dans de cours paragraphes, au cas où le lecteur aurait oublié certains détails. J'ai trouvé cette attention bienvenue, surtout pour moi, qui ne suis pas habitué à lire de l'espionnage. 

Au final, un roman d'espionnage surprenant, qui m'a tenu en haleine de bout en bout et que j'avais du mal à lâcher. C'est un roman passionnant, à l'intrigue complexe, certes, mais que l'auteur rend facile d'accès dans sa manière de l'écrire et de la décrire. Gabriel Allon est un agent humain avec des sentiments, qui n'en font pas une simple machine: cela le rend plus proche du lecteur et on le suit, en tremblant, parfois, mais toujours avec plaisir. C'est également un roman passionnant sur le monde tel qu'il est aujourd'hui (il éclaire, par exemple,  sur la situation au Proche Orient, après le Printemps Arabe qui eut lieu en 2011), avec ses magouilles, ses enjeux politiques et ses complexités. Il démontre surtout, que l'on peut toujours en apprendre plus sur notre monde tout en se divertissant. La littérature est là pour ça aussi. 

Merci à Sibylle et aux  Editions Mosaïc pour cette captivante aventure. 




Daniel Silva: L'affaire Caravaggio, (The Heist), (traduit par Philippe Mortimer), Mosaïc, 476 pages, 2015


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