vendredi 6 novembre 2015

Fortune de France

4e de couverture: De la mort de François Ier en 1547 à l’édit de Nantes en 1599, la France s’enlise dans l’épreuve des guerres de Religion. C’est dans ce pays dévasté, en proie à la misère, au brigandage, à la peste, à la haine, que grandit le jeune Pierre de Siorac, rejeton d’une noble famille périgourdine et huguenote, héros et narrateur du roman.
C’est toute une époque qui revit à travers l’histoire des Siorac, avec ses paysans, ses princes, ses hommes d’épée ou d’Église, ses truculences et ses cruautés ; sa langue, aussi, savoureuse, colorée, merveilleusement restituée au lecteur d’aujourd’hui.
Époque où peu à peu va naître une exigence de tolérance et de paix, en écho au cri d’indignation et d’espoir de Michel de l’Hospital : « Ne verra-t-on la Fortune de France relevée ? »

Fortune de France de Robert Merle est l'un des romans historiques les plus célèbres de la littérature française. 
Robert Merle imaginait il, à ce moment là que ce premier livre deviendrait une saga romanesque, dont il poursuivra l'écriture tout au long de sa vie (le dernier tome paraissant un an avant la mort de l'auteur)? Probablement pas, mais ce fut pourtant le cas. 

Ce premier tome de Fortune de France traînait dans ma PAL depuis des années. En fait, il n'était pas à moi, mais à mes parents, qui me l'ont donné, car j'aimais l'édition de ce volume. En effet, je possédais un exemplaire de "Fortune de France", en belle édition brochée, avec des photos à l'intérieur. 
Cependant, il m'est arrivé une petite histoire avec ce livre: en le déposant dans ma Book Jar de cette année, je ne pensais pas que j'allais être forcé de le retrouver en format poche. Car, quelle n'a pas été ma déconvenue, en le feuilletant de découvrir que je ne possédais, en fait, que la moitié du premier tome. (Et, après vérification dans une librairie, c'était bien le cas: l'édition que je possédais n'était que le premier volume du 1er tome). Ne voulant pas lire un livre à moitié, j'ai ainsi acheté le premier tome, en format poche (heureusement d'occasion). C'est ainsi que j'ai alterné les deux éditions que je possédais, (car bien évidemment, j'ai gardé ma première édition qui fait très joli dans ma bibliothèque  (jugez plutôt)
Ma belle édition de "Fortune de France"
Maintenant, passons à ce que j'ai pensé de ce premier tome. 
J'aime lire de temps en temps des romans historiques (l'histoire était une de mes matières préférées à l'école) car ils nous racontent le passé de manière vivante et passionnante. 
Ce Fortune de France ne déroge pas à la règle: j'ai été passionné par l'histoire de cette famille périgourdine (Les de Siorac). Plus d'ailleurs que par les intrigues de cour, de Catherine de Médicis à Henri II, en passant par Charles IX et le futur Henri IV, que l'auteur nous rapporte dans certains paragraphes. Non, l'histoire des De Siorac est beaucoup plus passionnante car elle nous raconte la vie intime des petites gens et des gens de petite noblesse. 
L'auteur va nous raconter l'histoire de la famille de Siorac, à Sarlat, en commençant par Jean, le père de Pierre, le narrateur de "Fortune de France", qui va se focaliser sur l'arrivée des deux Jean (De Siorac et Sauveterre) à Sarlat pour y acheter un château et s'y établir, après avoir été capitaine dans l'armée française, pour ensuite nous raconter l'enfance de Pierre, l'un des fils de Jean de Siorac. 

On est emporté par le tourbillon de cette histoire personnelle, mais j'ai pris mon temps pour le lire...tout bonnement car le livre n'est pas si facile d'accès. En effet, l'auteur a choisit d'écrire son livre dans la langue usité au XVIe siècle, que ce soit dans sa narration ou ses dialogues. Un pari risqué puisque le lecteur peut se sentir perdu et ne pas adhérer. Pour tout vous dire, j'ai eu quelques peines au début, et ce malgré le lexique qui se trouve en fin de volume à me familiariser avec la langue et les expressions utilisées. Puis, progressivement, on entre dans cette langue "inconnue" qui rend le récit tellement vivant. C'était un pur bonheur que de retrouver cette langue là chaque soir. Certes, on prend plus le temps de lire, les pages se tournent moins vite mais ce n'est qu'un petit détail. 

L'autre plus de ce roman est le choix de la religion des héros de Fortune de France: ils sont huguenots (c'est à dire protestants): en plein siècle où ces deux religions (catholique et protestante) vont se déchirer jusqu'au point d'orgue de la Saint Barthélémy (qui sera probablement conté dans les tomes suivants), il est intéressant de découvrir plus avant cette religion là. D'ailleurs, j'en ai appris plus de ce point de vue là. Apprendre en se divertissant, je trouve toujours cela très bon. 

Au final, un roman, que j'avais laissé traîner dans ma PAL, par peur de ne pas aimer, et qui fut une belle surprise. Une saga historique passionnante, pour son côté fictionnel (les de Siorac sont très attachants et leur histoire m'a fait tourner les pages très rapidement), la partie historique, bien que très intéressante, est quand même difficile à aborder de par ses personnages nombreux et ses intrigues complexes que je n'ai pas toutes assimilées.Malgré cela,  j'ai envie de lire la suite. (Et là, je suis un peu embêté car je suis embarqué pour une saga au long cours qui compte 13 tomes!).
Fortune de France, une saga historique qui est entrée dans l'Histoire (de la littérature française). 

Robert Merle: Fortune de France, Le Livre de Poche, 444 pages, 1992

 

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