mercredi 2 décembre 2015

Les Heures

4e de couverture: C'est à New York, en cette fin de XXè siècle.
C'est à Londres, en 1923.
C'est à Los Angeles, en 1949.
Clarissa est éditrice,
Virginia, écrivain,
Laura, mère au foyer.
Trois femmes, trois histoires reliées par un subtil jeu de correspondances, dont l'émouvante cohésion ne sera révélée que dans les dernières pages...
Tour de force littéraire, bouleversant de sensibilité, Les Heures ont été couronnées en 1999 par le Pen Faulkner et le Prix Pulitzer.
Au-delà d'une formidable réussite romanesque, cette oeuvre célèbre la féconde entente d'un trio qui exacerbe ici les pouvoirs de l'imaginaire : l'écrivain, son personnage et son lecteur.

Les Heures est probablement LE roman de Michael Cunningham (enfin, celui à qui il est le plus associé). Roman qui fut adapté au cinéma par Stephen Daldry avec Nicole Kidman, Julianne Moore et Meryl Streep, en 2003. 

Ce livre traînait dans ma bibliothèque depuis une dizaine d'années. J'avais bien tenté de le lire, il y a de cela douze ans, mais j'avais arrêté ma lecture au bout du prologue,sans jamais le reprendre. 
Il aura donc fallu la Book Jar pour sortir ce roman de ma PAL et pour le lire. Je peux vous dire que ce fut un enchantement. J'ai littéralement dévoré ce livre, le reprenant dès que j'avais un moment pour savoir comment tout cela allait se terminer. 
Les Heures est un petit bijou d'inventivité avec une plume poétique, lente mais toujours savoureuse qui nous emporte dans un "monde magique". En dehors de l'histoire qui est, somme toute basique (la journée de trois femmes), Michael Cunningham réussit amplement à construire un roman très structuré, sur le temps qui passe, la mort et même l'amour. On pressent dès le début, que ces trois destins sont liés et on a qu'une seule idée en tête: savoir comment. 
C'est aussi une jolie réflexion sur le rapport entre l'écrivain et ses personnages, mais également l'écrivain et son lecteur et comment un personnage est perçu à travers ses yeux. Le  point commun entre ces trois personnages (Virginia, Laura et Clarissa) n'est autre que Mrs Dalloway: Virginia Woolf, en étant l'auteur de ce roman, Laura, sa lectrice puisque tout au long de cette journée, elle cherchera le moindre moment pou continuer la lecture de ce roman, et Clarissa étant l'incarnation d'une Mrs Dalloway moderne (puisque c'est comme ça que Richard, son ami écrivain,  la surnomme. On comprendra d'ailleurs pourquoi à la toute fin). 
Alors, je me suis demandé, s'il fallait avoir lu le roman de Virginia Woolf, avant d'entamer la lecture des Heures. Je pense, au final, que ce n'est pas indispensable: on comprend juste que Michael Cunningham prend le même schéma narratif du roman de Virginia Woolf. (En revanche, cela m'a donné envie de lire Mrs Dalloway, qui doit traîner dans ma PAL quelque part)

Pourquoi ai je autant attendu pour lire ce fabuleux roman? Peut être était ce juste le bon moment. J'avais peut être la bonne maturité pour lire ce livre dans lequel il ne se passe pas grand chose. En fait, c'est plus un livre qu'on lit pour son style et sa structure narrative, que pour l"histoire. J'ai été estomaqué par le destin de ces trois femmes, esseulées, proche de la dépression (ou en pleine dépression pour certains). J'ai été plus attiré par l'histoire de Virginia Woolf, il est vrai, mais Laura et Clarissa dévoilent leurs secrets, tout au long du livre. Mais, j'ai été époustouflé par les révélations finales (à tel point que j'en ai lâché mon livre). C'est tout simplement grandiose. 

Au final, un roman magnifique sur le temps qui passe, la mort, la création littéraire, le rapport entre l'écrivain, son personnage et ses lecteurs. Un roman qui mérite ses prix. Une plume qui m'a charmé, à mon grand étonnement (j'avais peur de lire ce livre, en fait, et j'en ressors ému) et que je serai ravi de retrouver. Il ne me reste plus qu'à visionner le film avec Meryl Streep (qui, fait étrange, est cité dans le roman, quand Clarissa croise une star dans les rues de New York (Clarissa étant le rôle de Meryl Streep dans le film), Nicole Kidman et Julianne Moore, afin de retrouver ces personnages que j'ai aimé, encore quelques heures.

Michael Cunningham: Les Heures (The Hours) (traduit par Anne Damour), Belfond, 240 pages, 1999


2 commentaires:

  1. Ha ha ha, comme toi quand j'ai eu fini Les heures, j'ai eu envie de lire Mrs Dalloway, ce que j'ai fait quasiment à la suite :-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce qui ne sera pas mon cas (des lectures urgentes m'attendent) mais peut être cet hiver. Je trouve que c'est la bonne saison pour lire des classiques.

      Supprimer