mercredi 27 juillet 2016

Monvert-les-Bains

4e de couverture: « Je vous le dis tout net, je ne veux pas, moi, Laurent Saintour, participer aux actions délétères du mercantilisme sauvage. Je ne veux pas assister à la dilution des principes qui ont, jusque-là, guidé les fondateurs de Montvert-les-Bains. Vous ne pourrez pas maintenir le caractère familial de l'entreprise ! C'est pourquoi je n'entrerai pas dans votre respectable collège. Je ne ferai, du commerce des sources, ni mon métier ni mon idéal. Je ne boirai pas de cette eau-là ! »Août 1900. Laurent Saintour, héritier de la station thermale de Montvert-les-Bains, dans le haut Forez, rentre des États-Unis pour célébrer le cinquantenaire de l'établissement qu'il doit un jour diriger. Mais il refuse de se glisser dans le moule d'une carrière préparée par trois générations de Saintour et décide de partir à l'aventure. La quête d'un mystérieux tableau et la poursuite d'une énigmatique Dame en mauve conduisent le jeune homme à un périple au c?ur de la Belle Époque. Face à la concurrence d'autres villes d'eaux en plein essor, Montvert-les-Bains parviendra-t-elle à prospérer malgré la désertion de l'héritier ? En dépit des non-dits et préjugés, le père et l'oncle de Laurent réussiront-ils à vaincre les conflits suscités par mystères et secrets familiaux, orgueil et rancoeurs ? Sauront-ils raviver les attaches terriennes et renouer les liens ancestraux ?

De Maurice Denuzière, j'avais lu sa plus célèbre saga "Louisiane". Passionné des Etats Unis, j'avais voulu en savoir plus sur cette ex-province française, devenue américaine. Je me souviens qu'il m'avait fallu près de 8 mois pour lire les 5 (gros) tomes de la saga, tellement celle ci était chargée de détails intéressants, mais un peu difficile à digérer. C'était il y a 15 ans (de novembre 2000 à juin 2001) J'avais la vingtaine, et je pense que je n'avais peut être pas la maturité intellectuelle pour aborder ce genre de roman. 

Quand j'ai eu la chance de recevoir la nouvelle saga de cet auteur érudit, j'ai été ravi car j'allais découvrir de nouveau sa plume et savoir si j'avais atteint cette maturité.
Au vu de ma lecture, je pense que c'est le cas. Déjà, il ne m'a fallu qu'une semaine pour lire (et apprécier) cette nouvelle saga (alors qu'il m'avait fallu plus d'un mois pour le premier tome de "Louisiane") 

J'ai retrouvé avec plaisir la plume de l'auteur, et ce, même si celle ci n'est toujours pas facile d'accès au premier abord. L'auteur aime ancrer son histoire dans la réalité de l'époque, avec moult détails passionnants, mais qui peut paraître difficile à absorber.
Cette fois ci, Maurice Denuzière délaisse les Etats Unis pour nous plonger dans l'Europe du début du XXe siècle. Par l'intermédiaire de Laurent Saintour, son jeune héros, Maurice Denuzière nous ballade de France, en Espagne (et l'Andalousie particulièrement), en Allemagne, (de la Forêt Noire à Berlin, ne passant par la Bavière), mais aussi l'Autriche, l'Angleterre et l'Italie.C'est véritablement à un tour d'Europe que se livre Maurice Denuzière et ce tour là est passionnant de bout en bout, car il nous plonge littéralement dans cette époque d'avant guerre, avec les conflits, les complots, mais aussi le faste de ces pays là...sans oublier les stations thermales, que Laurent va découvrir lors de ses pérégrinations et ses rencontres;

Ce road book, à travers l'Europe est fascinant, même si les débuts ont été chaotiques pour moi. En effet, Maurice Denuzière a une plume des plus classiques (dans le sens des écrivains du XIXe, début XXe siècle) et les nombreux détails qui parsèment le roman font qu'on prend son temps de lire. Puis, je ne sais pas, il y a eu un déclic: j'ai probablement dû me familiariser avec cette plume car je tournais les pages plus facilement. Et, surtout, Maurice Denuzière a le talent de tenir son lecteur dans l'attente. Je voulais toujours savoir ce qui allait arriver à Laurent.

J'ai aimé ce personnage, noble et rebelle, qui de par son côté aventureux, m'a plu. Il part à la découverte de l'Europe pour se trouver lui-même. De par sa double nationalité, (il est franco-suisse), il a gardé de son côté suisse, la neutralité, ce qui lui permet de découvrir les pays qu'il traverse sans prendre parti (même s'il aide ses semblables).

Le titre du roman peut sembler trompeur, puisqu'en effet, l'action du roman ne se déroule à Montvert-Les-Bains que peu de temps, (au début du roman) mais elle plane, toujours sur le destin de Laurent, de par les lettres de son oncle Martial. Et puis, c'est son héritage, même s'il le refuse.

En tout cas, c'est un roman passionnant pour tous les passionnés d'Histoire, et plus particulièrement ici, de notre histoire européenne. Il nous dévoile une époque de chamboulement (le début du XXe siècle), qui va voir le monde évoluer.
Alors, le roman se termine, comme je le pressentais, par les frémissements de la première guerre mondiale. Cela pourrait être le commencement d'un nouveau chapitre de l'histoire de Laurent, mais aussi celui de l'Europe, (car, pour moi, les deux sont intimement lié). Bien que ce roman se suffise à lui-même (il apporte une conclusion plus que convenable), je ne serai pas contre une suite, tellement ce roman m'a plu.

Au final, un très grand roman sur l'Europe du début du XXe siècle, passionnant pour tous les amoureux d'Histoire, qu'elle soit petite ou grande. Une belle saga d'été, qui permet de se divertir tout en apprenant. Que demandez de mieux. En tout cas, je vous la conseille.

Merci à Eric et aux Editions Flammarion pour la découverte de cette superbe saga.

Maurice Denuzière: Montvert-Les-Bains, Flammarion, 612 pages, 2016


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