dimanche 10 décembre 2017

La puissance des vaincus

4e de couverture: Octobre 1990, Three Rivers (Connecticut). Thomas Birdsey entre dans la bibliothèque municipale et, pour protester contre l'intervention militaire au Koweit, se tranche la main. Il est interné et, pour tenter de le sauver, son jumeau, Dominick, accepte de fouiller dans leur passé d'enfants illégitimes et maltraités, et de relire l'histoire familiale... C'est là, dans les douloureux secrets d'autrefois, qu’il trouvera des réponses à la folie de son frère et exorcisera ses propres démons...

Ma découverte de la plume de Wally Lamb remonte à 10 ans, avec son premier roman Le Chant de Dolores. Cette lecture fut un véritable choc émotionnel (c'est bien simple, c'était la première fois que je pleurais à la fin d'un livre). 
C'est ainsi que j'ai eu envie de lire ses autres livres (qui sont tous dans ma PAL). 
Dix ans plus tard, voilà que je termine La Puissance des vaincus, son 2e roman, dans un état bien différent. 
Je n'ai pas ressenti les même émotions qu'avec son premier roman. Dominick me laissera un souvenir bien différent quecelui que  Dolorès me laissa. J'ai aimé Dolores, dans ses moindres détails, mais Dominick m'aura fait passer de la compassion à la colère. Il faut dire que Dominick (le frère jumeau de Thomas, qui est le narrateur de l'histoire) est coléreux et arrogant au possible parfois, ce qui le rend difficile à aimer. J'ai préféré son frère Thomas, sa fragilité, sa douceur. J'ai été plus en empathie avec le frère le moins présent de l'histoire. 

Je crois que j'ai été frustré d'avoir mis 15 jours pour lire ce livre (cela ne m'est pas beaucoup arrivé cette année de rester aussi longtemps avec un livre), et surtout dans mon état (j'ai eu un gros rhume qui me fatiguait vite et qui m'a empêché d'entrer plus facilement dans ce livre). 
Pour tout vous dire, j'ai lu les 200 premières pages en un dimanche, puis les 200 suivantes en une semaine (pour vous dire que j'ai eu peu de temps). La puissance des vaincus n'est pas un livre facile d'accès: l'auteur, par l'intermédiaire de son narrateur, Dominick, va faire des sauts dans le temps, parfois dans le même chapitre, passant du présent au passé, au gré des souvenirs de Dominick, qui essaie d'aider son frère à sortir de l'hôpital psychiatrique où on l'a enfermé après s'être mutilé la main. Et c'est en essayant de comprendre leur passé commun que Dominick doit trouver la solution. 

C'est un roman foisonnant,  qui parle de secrets familiaux, de loi du silence (les descendant de Thomas et Dominick sont italiens), de recherche de soi, de la gémellité et du questionnement de Dominick sur sa ressemblance avec Thomas (pourquoi son frère est devenu schizophrène et pas lui). Tout ça est intéressant et les passages passé/présent ne me gênaient pas outre mesure. Sauf que plus le temps passait, plus mon intérêt pour le livre s'est émoussé. 
Je crois que l'auteur a voulu trop en raconter et à délayé son propos au maximum du maximum, quitte à en faire trop. Je n'ai pas trouvé que l'histoire du grand-père des jumeaux était indispensable, surtout que ce personnage était antipathique au possible, et son histoire, de légendes, de sorcières, étaient un peu tiré par les cheveux parfois. Les chapitres concernant le manuscrit de Domenico Tempesta, sont ceux que j'ai trouvé le plus pénible à lire,surtout qu'elle arrive après plus de 600 pages et que j'étais déjà bien assez perdu avec l'histoire de Dominick. 
Pourtant, l'auteur va aller jusqu'au bout de l'histoire et donnera une conclusion à tous ses personnages. Je n'ai donc eu aucune frustration à la fin du livre, qui m'a donné toutes les réponses voulues. Mais je suis arrivé au bout du livre, comme en apnée. J'ai retrouvé mon souffle en tournant la dernière page de ce roman, en soupirant et en me disant  qu'il fut long à lire. 

Au final, un roman américain de grande envergure qui a peut être voulu en faire trop. J'ai aimé certains pans de cette histoire (l'enfance malheureuse des jumeaux, Thomas, la relation amour-haine des deux frères, les questionnements de Dominick sur son passé), mais j'ai aussi détesté le comportement de Dominick parfois, l'histoire de son grand-père, que j'ai trouvé trop longue, pour un personnage aussi antipathique. Peut être aurai je dû le lire à un autre moment (lors de vacances par exemple) pour pouvoir l'apprécier plus. En fait, j'ai aimé ma lecture à un certain moment mais la lassitude m'a gagné et mon envie de savoir le fin mot de cette histoire s'émoussait. C'est dommage, car j'aurai tellement aimé qu'il me procure autant d'émotion que Le Chant de Dolorès. C'est pour ma part, un acte manqué. 

Wally Lamb: La puissance des vaincus, (I know this much is true), Le Livre de Poche, 979 pages, 2000


2 commentaires:

  1. Ce titre ci ne me tente pas non plus, mais il me semble que j'ai noté quelque chose en rapport avec l'eau de cet auteur.

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    1. Le titre de son roman le plus récent se trouve être "Nous sommes l'eau" en effet.
      Si celui ne te convient pas (et je le comprend parfaitement) je te conseille vivement "Le Chant de Dolorès" qui est l'un des livres les plus beaux que j'ai pu lire (malgré ses moments de cruauté et de tristesse).

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