jeudi 17 mai 2018

La Symphonie du hasard (Livre 3)

4e de couverture: On ne peut jamais vraiment prévoir l'avenir ni savoir ce qui nous attend. On peut échafauder des projets, entretenir des espoirs. Mais la symphonie du hasard égrène toujours ses notes, et ses variations incessantes nous rappellent que tout ce que la vie a d'intéressant, de bon, de merveilleux, sera éternellement contrebalancé par le mauvais, le tragique, l'effroyable. C'est le prix à payer pour ce cadeau extraordinaire qui nous est fait : l'absence de certitudes... Sinon celle, absolue, que la présence de chacun de nous dans cet espace grand ouvert touchera un jour à sa fin.
Mais pour ceux d'entre nous qui sont toujours là, sur le chemin, que dire de ce qui nous attend ? Quels mots suffiraient à résumer ce qui s'étend devant nous ?

Risque de Spoilers sur les tomes précédents. 

A peine un mois et demi après la lecture du Second Volet, voici que je referme le 3e volet de cette symphonie du hasard avec bonheur. 

j'avais été un peu chafouin à la lecture du second volet, car je trouvais qu'il avait une mise en place un peu longue, du fait qu'Alice partait dans un autre pays, qu'il fallait laisser le temps au lecteur de découvrir. Mais la fin m'avait redonné l'envie et l'espoir d'un 3e volet passionnant. 

Et, en effet, ce fut le cas. 
Donc, pour ce 3e volet, Alice est de retour aux Etats Unis, au moment de la démission de Nixon. Elle essaie de reprendre pied après l'attentat dont elle fut victime et qui lui a pris l'homme qu'elle aimait. Elle retrouve sa famille, reprend ses études et essaie de remonter la pente. 

J'ai adoré ce tome! On se retrouve plongé dans les Etats Unis de la fin des années 70, début 80 (en clair, en pleine années Reagan, celles de l'argent et des yuppies de Wall Street). On y retrouve une Alice en plein doute, mais qui saura reprendre le dessus et trouvera une place dans l'édition. Son frère Peter, devenu un phénomène d'édition avec son livre sur son expérience au Chili, va connaitre le faste des soirées new yorkaises, et Adam (enfin là après avoir été un "fantôme" dans les tomes précédents) fera partie de ces fameux yuppies, travaillant à Wall Street. 

Ce tome est certes, centrée sur les années Reagan (ce début des années 80 florissante où l'argent était le centre de tout), mais va surtout se focaliser sur la famille d'Alice: une famille bien dysfonctionnelle avec ce père imbuvable, que j'ai adoré mépriser, une mère qui va prendre sa revanche en s'émancipant et en devenant agent immobilier, et deux frères que tout opposent et qui ne pensent qu'à eux. Puis, Alice au milieu de tout ça, qui essaye de se faire une place dans le monde de l'édition. 
D'ailleurs, j'ai aimé découvrir ce monde de l'intérieur et je l'ai trouvé fort passionnant: entre les recherches de nouveaux auteurs, ceux qu'ils faut chouchouter, ceux, à qui l'on demande de réécrire des passages de leur bouquin, les promotions des livres. Tout ceci est très intéressant à découvrir. 
Puis, j'ai aimé la relation qui se tisse entre Alice et Howie (qu'elle avait connu lors de sa première année d'université): ce lien d'amitié qui va se forger est des plus jolis, mais va être menacé par la plus perfide des menaces: le Sida, qui fait son apparition en ce début des années 80 et qui va toucher l'un de leurs amis. 

Et enfin, il y a ces derniers chapitres, qu'on lit dans un souffle et d'une traite, qui nous ramène au début du 1er livre et de la fameuse révélation qu'Adam fait à Alice. Les révélations et les événements s'enchaînent à un rythme effréné, dans ce style fluide si prompt à Douglas Kennedy. Puis, ce final qui m'a complètement frustré. Alors, certes, la boucle est bouclée sur le passé d'Alice (ces fameuses années 70) mais il reste encore tellement de choses à nous raconter sur la vie d'Alice et ses proches (Peter et Adam en tête et leur guerre fratricide) que j'ai eu l'impression de lire une trèèèsss loonnguue introduction sur la vie d'Alice et que tout cela n'est pas fini. Comme si ces plus de 1000 pages n'étaient que le tome 1 d'une longue saga d'envergure, qui raconterait l'histoire de l'Amérique moderne des années 70 à nos jours, à travers le prisme d'une famille américaine de la classe moyenne. Il nous resterait alors à découvrir la fin des années Reagan, les années Bush, les années Clinton, les années Bush fils, les années Obama et pourquoi pas les années  Trump (qui soit dit en passant fait un petit coucou dans ce 3e volet).  En tout cas, j'ai envie d'y croire. Et les derniers mots du livre ("A suivre") me donne de l'espoir. 

Au final, une "Symphonie du hasard" qui m'a enchanté, du début à la fin (malgré un coup de mou dans le 2e volet) pour moi qui aime les Etats Unis. Elle est bien écrite, et on sent que Douglas Kennedy maîtrise son histoire et qu'il sait la raconter. 
je vous encourage à vous plonger dans cette saga fabuleuse, si les Etats Unis vous intéresse, et pour ma part, même si des questions restent sans réponse, la boucle est bouclée en ce qui concerne le passé d'Alice, je pense que rien n'est encore fini. Il ne reste maintenant qu'à regarder vers l'avenir...et je sais que celui d'Alice recroisera ma route un jour. Les mots "A suivre" qui boucle ce 3e volet m'en donne la certitude. 

Merci aux Editions Belfond pour la découverte de la plume de Douglas Kennedy avec cette fabuleuse saga. 

La Symphonie du hasard (Livre 3), (The Great Wide Open), Belfond, 392 pages, 2018


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